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Oui, l'Etat est « un mauvais gestionnaire » !
Publié dans Le Temps le 17 - 06 - 2020

p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Elyès Fakhfakh veut tirer le pays vers le haut : c'est un fait. Et il n'y a pas à mettre sa sincérité en doute. Et, d'ailleurs, tout au long de ces cent minutes d'interview, il aura abondé dans les mécanismes (c'est-à-dire ces fameux logiciels exposés lors de sa campagne présidentielle) pour relancer une économie déjà aux abois, bien avant que le Covid-19 ne s'invite au marasme. Un tantinet fataliste, tout en louant la Providence de l'avoir comblé de cette fatalité -celle de se retrouver à la tête du gouvernement- il donne l'impression de n'être pas effrayé outre-mesure par ce qui l'attend. A croire que, dans sa perception des choses, tout est déjà réglé comme sur du papier à musique. Vaille que vaille et quel qu'en sera le coût. Pour lui, « l'Etat est un mauvais gestionnaire ». C'est-à-dire, un Etat qui ne sait pas gérer ses propres biens, ses entreprises, et les deniers de la collectivité nationale. Mais il le dit, en ce moment précis, où, fatalement, la demande d'Etat devient pressante, vitale même, alors que le pays croule sous le poids de la dette extérieure, que quatre millions de Tunisiens vivent la descente aux enfers de la pauvreté et que, bientôt, le chômage culminera comme jamais auparavant. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Pour autant, Fakhfakh était pour ainsi dire en bleu de chauffe, en prévision du 25 juin, là où il ira faire le bilan de ses 100 jours de gouvernance devant les parlementaires (pratique toute relative et contre-productive) parce que, dans ses hautes turbulences, on ne peut pas dire que l'ARP ait assez de discernement, assez d'élévation pour transcender ses propres luttes intestines. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Une inspiration à la Tarek Ibn Zied p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le Chef du gouvernement aura aussi cherché à faire dans l'empathie, et surtout quand il parle de pauvreté. Il s'est même mis, un moment, dans la psychologie d'un Tarek Ibn Zied qui disait à ses troupes dans la bataille contre les Espagnols : « La mer est derrière vous et l'ennemi est devant vous et vous n'avez, par Dieu, que la sincérité et la patience ». On pourrait interpréter ses propos sous cet angle. Soit. Mais, dans notre réalité actuelle, qui est « la mer » et qui est « l'ennemi » ? p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"La vérité est que dix longues années d'incurie, de maquillages systématiques des finances publiques, de clientélisme infléchi par les démons même de cette « démocratie » qui ne profite qu'aux élites, auront mis le pays à genoux. Fakhfakh aurait eu beau exposer tous les check up imaginables et possibles : non seulement le peuple n'en croit pas un traitre mot, mais il n'est pas disposé à avaler encore plus de couleuvres, pas plus qu'il ne se sente disposé à consentir davantage de sacrifices. En substance, nous sommes, aujourd'hui, à l'épreuve d'un grave déficit de confiance. Et, quand Fakhfakh dit que « l'Etat est un mauvais gestionnaire », par ricochet, le peuple s'y retrouve. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Parce que, même, en pleine pandémie et, hormis une manne d'aides venant de l'extérieur, les dysfonctionnements entre départements ministériels, les confusions quant à l'application de certains décrets lois, l'aide annoncée en faveur des entreprises sinistrées (11 mille) par le biais de rallonges bancaires, auront justement butté sur les éternels freins bureaucratiques. Non seulement l'Etat ne sait pas gérer ce qu'il a, mais il ne sait pas comptabiliser ce que les « âmes charitables » lui consentent, que cela vienne de l'étranger ou de l'intérieur. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Et, du coup, le discours se décale vers les entreprises publiques déficitaires : Fakhfakh dit que, désormais, c'est à elles de procéder à leurs propres restructurations. En d'autres termes, elles ne compteront pas sur ce « vieil Etat-providence » pour leur consentir le moindre centime de plus. On voit venir l'UGTT qui ne consentira pas plus à leur privatisation qu'à la réduction de personnel. Mais, alors, où iront les prêts de la BCT ? Encore pour les charges de la fonction publique qui, elle, a ruiné le pays ? Les mouvements sociaux brandissent déjà leurs menaces. Et, encore davantage, quand le Chef du gouvernement évoque le risque de geler, sinon, de réduire les salaires et l'épouvantail des retraites qui sont devenues à risque. Devrions-nous en conclure que le scénario grec agite déjà son spectre dévastateur sur la Tunisie ? p class="p2" style="text-align: center; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 12px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Le parapluie Saïed p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Malgré toute son assurance, et quoiqu'il veuille garder la tête froide -il n'a pas le choix-, Elyès Fakhfakh n'en a pas moins échappé à la réalité politique dans le pays, à la faveur des tiraillements partisans. Il veut aussi paraître quelque peu blasé face à l'éventualité d'une motion de censure sur laquelle travaillerait actuellement Ennahdha. Là, il s'en remet à la symbiose dans laquelle il vit avec le Président de la République. Bien davantage : il s'en remet aux mains de son mentor, comme pour dire qu'il en tire toute sa légitimité. Mais cette symbiose suffit-elle à gouverner ? En quoi Saïed peut-il lui être d'une quelconque utilité face à un Parlement dont on ne sait pas ce qu'il peut, toujours, nous sortir comme hérésies ? Il n'a tout de même pas eu peur des mots : « Alors que les besoins internes du pays se font pressants, on s'engonce dans les conflits marginaux et dans les pétitions ». En d'autres termes, il déplore ce manque de résilience du Parlement, oubliant que les commissions (celle des finances surtout) entendent charger le gouvernement et que la plénière des « 100 jours » ne s'annonce pas vraiment de tout repos. Parce qu'on y mêlera les serviettes et les torchons. Parce que, lui-même, ne sait pas exactement qui est dans l'opposition et qui est dans la ceinture gouvernementale. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Maintenant, que Fakhfakh dit que les membres du gouvernement travaillent en toute solidarité et comme un seul homme, cela est sans doute à son honneur, mais pas vraiment à son crédit. Il sait que les membres venant d'Echaâb et d'Attayar d'un côté, et ceux d'Ennahdha, de l'autre, se vouent mutuellement une sainte horreur. Mais, cette ceinture, aussi dissolue et aussi fragile qu'elle puisse être, Fakhfakh y met un bémol : « c'est moi qui l'ai choisie et qui l'ai formée ». Qalb Tounes vers lequel pousse Ghannouchi ? Là, bémol aussi : « rien ne m'oblige à élargir la ceinture gouvernementale et c'est moi qui ai fait le choix de ne pas l'incorporer dans le gouvernement ». Il envoie donc le président du Parlement et, néanmoins, président d'Ennahdha, sur les roses, s'arrangeant même à ne pas mêler Kaïs Saïed à cette orientation. Sur ce plan, il apparaît résolu. Insensible même aux pressions. Mais Saïed est quand même appelé à la rescousse, en ce qui concerne cette « vision » (déjà avancée en 2013) en ce qui concerne le redéploiement des entreprises confisquées, et pas vraiment dans la perception avancée par Ghazi Chaouachi... On verra, donc, si le Président avancera une initiative législative dans ce sens. Parce que chaque jour compte : ces entreprises sont non seulement dépréciées, mais elles sont asphyxiées et elles risquent donc un ignoble bradage. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Oui, effectivement, « l'Etat est un mauvais gestionnaire ». Sauf qu'il y a maintenant une forte demande d'Etat. Celui-ci a mis le pays dans cet insupportable foutoir, où rien n'est transparent. C'est à lui de l'en sortir. Le dilemme, en somme. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Quant à la transition démocratique dont parle Fakhfakh, il serait inspiré de remonter aux années Troïka. C'est durant ces années-là que le processus a été hypothéqué. Et, depuis, c'est le manège. Foisonnement de partis grâce à un code électoral pour le
moins idiot. Et tourisme parlementaire, au gré des alliances. Au point qu'on ne sait plus distinguer entre ceux qui changent de convictions pour l'amour de leurs partis et ceux qui changent de partis pour l'amour de leurs convictions. p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"C'est dans cette ambivalence politique qu'Elyès Fakhfakh ira défendre ses « 100 jours de gouvernance ». Les dés sont pipés, en effet. p class="p3" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman"; min-height: 10px;" p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 10px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";" p class="p4" style="text-align: right; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 9px; line-height: normal; font-family: "Times New Roman";"Raouf KHALSI

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