« Le terrorisme en premier lieu et à moindre degré le trafic ont été et continuent à être un élément fédérateur de la coopération tuniso-algérienne. C'est ainsi qu'une coordination à tous les échelons du commandement des deux pays existe, des lignes téléphoniques directes ont été installées entre les salles des opérations et entre les commandements centraux des deux pays ainsi qu'entre les commandements tactiques frontaliers. En mot de la fin, je pense que l'ère des Etats-nations est révolue depuis très longtemps. Il est inconcevable que l'Union du Maghreb Arabe (UMA fondée le 17 février 1989) peine à survivre et les dirigeants maghrébins n'arrivent pas à se réunir autour d'une même table. Nos jeunes, l'avenir et l'histoire ne nous pardonneront pas cet immobilisme et cette perte de temps. Nous sommes condamnés à nous unir. Je suis certain que s'il y a une volonté politique qui répond aux aspirations des peuples, une union économique entre des pays comme l'Algérie, la Tunisie et la Libye, ne pourrait que réussir, elle va inciter les autres à mettre leurs différends de coté et se joindre au groupe ». Kamel Akrout (Grand expert des questions stratégiques, géopolitiques et sécuritaires) « Il est indubitablement essentiel que le parlement soit « apaisé ». Cela suppose deux choses : 1- que les députés décident de sauver leur mandat (et la Tunisie) en laissant le gouvernement travailler sur les réformes économiques et sociales et en se consacrant entièrement aux réformes politiques et au contrôle de la mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale. 2- que le parlement puisse bénéficier d'une présidence plus « neutre » aussi bien en interne que sur le plan international. Ceci suppose le remplacement de Ghannouchi et surtout la mise à l'écart de mon ancien collègue Habib Khedher. Ce dernier me semble encore plus nocif que le premier. Faute de ce parlement « apaisé » et qui laisse le gouvernement travailler en toute sérénité pour le sauvetage du pays, il sera urgent de dissoudre le parlement et de revenir aux citoyens pour qu'ils décident de leur destin. La balle est aujourd'hui dans le camp des députés. L'heure est grave ». Karim Ben Kahla (Professeur universitaire en sciences de gestion) « La Tunisie recèle un grand potentiel de main-d'œuvre formée et détenant une expertise reconnue. Il faut valoriser cette expertise en attirant des investissements intensifs en main-d'œuvre et créateurs de jobs bien rémunérés. C'est le seul moyen pour relancer le pouvoir d'achat et créer la demande par la consommation. C'est aussi un passage obligé pour atténuer les contestations sociales et les revendications liées dans les régions déshéritées partout en Tunisie. La Tunisie cumule les incertitudes, et les investisseurs (nationaux et internationaux) craignent les tensions sociales et le chaos politique qu'on observe de manière récurrente au somment de l'Etat et particulièrement au parlement. En somme la nouvelle vision doit relancer l'investissement privé dans des secteurs stratégiques. Et on ne peut pas amener les entreprises nationales et multinationales à investir dans les secteurs stratégiques quand on ne dispose pas de stratégie économique claire et convaincante ». Mokhtar Laâmari (Professeur agrégé à l'ENA) « Ils ont vendu du rêve aux chômeurs, ils disent que la loi entrera en vigueur à la date de sa parution dans le Jort. Or dans son rapport, la commission note qu'elle le sera à partir de la prochaine année financière. On leur a dit que tous les chômeurs qui ont passé plus de dix ans au chômage seront recrutés, la commission vient dire que les recrutements se feront dans la limite de la capacité annuelle des administrations. On parle de recrutement systématique, donc les chômeurs de plus de dix ans pensent qu'ils seront automatiquement pris, or le rapport de la commission dit que cette loi n'annule pas la formule des concours mais ajoute une formule exceptionnelle complémentaire... Le plus dangereux est quand, dans une loi, on ne donne pas la définition des termes et on laisse planer sciemment l'ambiguïté ce qui finira par créer des conflits au sein même de la classe des chômeurs. Que veut dire les chômeurs qui ont passé plus de dix ans au chômage ? Et celui qui a ouvert son petit commerce ? Et ceux qui ont travaillé un an sur les dix ? Selon la loi ils ne sont pas concernés, mais on leur a dit que oui !». Nabil Hajji (Député et dirigeant Attayar)