Ils exposent en duo à la galerie Hédi Turki à Sidi Bou Saïd jusqu'au 15 août. Mhamed Ressaissi défend son art naïf, alors que son fils Ahmed Ressaïssi, qui a attrapé le virus de l'art, s'y exerce depuis bien des années avec un style plutôt figuratif. Nouvelles retrouvailles. Dans cet espace pictural, ils proposent leurs derniers travaux qui versent dans le même thème, celui de la nostalgie d'un temps passé inhérent à la vie quotidienne d'autrefois avec ses us et coutumes. Il s'agit aussi de lieux et de sites qui n'existent plu aujourd'hui, comme le canal de la Goulette. Plusieurs oeuvres « ont été réalisées durant la période de confinement dicté par la lutte contre le virus Corona-19 », comme nous l'a fait savoir Mhamed Ressaissi. Ce dernier reste un inconditionnel de la description et de la reconstitution aux plus petits détails de la vie traditionnelle à Tunis et sa banlieue nord dans toute sa beauté et à travers les différentes occasions de fêtes familiales et populaires, qui ont parfois lieu aujourd'hui en Tunisie sous d'autres aspects. Il s'agit du « Koutteb », de l'ancienne Place Bab Souika, de « Dar El Meallema », du « Rahaye », du « Cafichanta », de « Karroust El Hammam. » Mhamed Ressaissi intensifie les diptyques et les triptyques pour relier des scènes et des événements d'hier. Les deux artistes nous prennent particulièrement pour un voyage à travers le temps, ce qui n'est pas sans intérêt pour les générations d'aujourd'hui pour qu'elles découvrent et sachent ce qu'était la vie quotidienne à Tunis depuis des décades. Les arrêts sur images révolues fusent. Et c'est comme si le temps d'hier venait se confondre à celui d'aujourd'hui pour faire replonger les séniors dans des atmosphères d'hier et qu'ils ont vécus, de surcroit. Raconter l'hier et l'aujourd'hui Pour Ahmed Ressaissi, il penche, certes, vers une vision nostalgique, mais peint à sa manière des scènes qui n'existent plus de nos jours et depuis belle lurette, voire depuis une soixantaine d'années. En effet, il semble s'inspirer des travaux de son géniteur pour perpétuer les souvenirs des « Brerik » de Sidi Bou Saïd, de Hammam El Kachachine... Sa déambulation fixe le village de Sidi Bou Saïd, mais aussi d'autres villes et villages de la Tunisie, à l'instar de Kairouan, Takrouna, Hammamet, le port de Bizerte, Djerba et son phare. Une exposition à voir absolument.