p class="p1" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 13px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Le Temps - Slim BEN YOUSSEF p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Perdant rigueur, lucidité et contenance, le discours diplomatique officiel de la République p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"Perdant rigueur, lucidité et contenance, le discours diplomatique officiel de la République Tunisienne s'est complètement planté face aux deux attentats terroristes qui ont secoué la France –et le monde !-, à moins de deux semaines d'intervalle. Tiraillée entre l'inévitable « devoir » de solidarité et celui, présumé, de la défense des susceptibilités de la « oumma », la diplomatie tunisienne rate le coche et bat carrément la breloque. Déphasée de pied en cap, elle s'est perdue dans un brouillard sacro-populiste, néfaste et dangereux. Un brouillard, à couper au couteau... Le lendemain du premier attentat, entendez celui de Conflans, la Diplomatie tunisienne s'est contentée de publier un communiqué « solidaire », qui assure que le ministre des Affaires étrangères, Othman Jarandi, a adressé une lettre de soutien et de condoléances à son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Même jour à la Kasbah, un communiqué de la Présidence du gouvernement fait savoir que le président du gouvernement, Hichem Méchichi a exprimé au premier ministre français, Jean Castex, par téléphone, la solidarité de la Tunisie avec la France, suite à l'attaque terroriste survenue à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Pendant ce temps, silence assourdissant à Carthage. Le Président de la République, Kaïs Saïed, a attendu, en effet, le 29 octobre pour réagir à la polémique en lien avec les caricatures de Mohamed et « les atteintes au sacré et à l'Islam ». Dans un bref communiqué publié sur la page Facebook de la Présidence de la République à l'occasion des festivités du Mouled, Kaïs Saïed a appelé la « Oumma islamique » à être au-dessus de la mêlée, exprimant l'indignation de la Tunisie face aux provocations commises par certaines parties, au nom de la liberté d'expression, et touchant au sacré et au prophète Mohamed. Incitation à la haine et traquenard du populisme Un jour avant le communiqué du Président, le ministère des Affaires étrangères a publié à son tour, un communiqué de presse, faisant carrément volteface par rapport à la première réaction officielle, exprimant, cette fois-ci, « l'indignation de la Tunisie face aux provocations commises par certaines parties, au nom de la liberté d'expression, et touchant au sacré et au prophète Mohamed ». Bien entendu, on ne sait quelle mouche a piqué, à ce moment-là et tour à tour, le ministère des affaires étrangères et la Présidence de la République, pour publier de tels communiqués hasardeux et non moins préjudiciable à la diplomatie tunisienne, sur le court et le moyen terme. Les deux institutions ne pouvaient certainement pas deviner qu'un deuxième attentat, triplement meurtrier allait en remettre encore une couche, à quelques heures de là, et surtout ne pouvaient aucunement deviner que le terroriste en question s'avérera, de surcroit et par malheur, un tunisien. A chaud, les deux communiqués, visiblement loupés et éminemment problématiques, ont eu l'air d'une incitation de plus à la haine et à la violence. Tombé dans le traquenard du populisme, le discours diplomatique officiel tunisien a tourné, cette fois-ci, carrément au délire, apparemment sous la pression d'une campagne virtuelle d'incitation à la haine envers la France, qui bat encore et toujours son plein sur les réseaux sociaux, et à laquelle, malheureusement pour la Tunisie, le Président de la République n'était visiblement pas insensible. Le 16 octobre dernier, un enseignant a été décapité en France pour avoir montré en classe des caricatures du prophète Mohamed. La tragédie a relancé le débat sur le sacré et la liberté d'expression, mais a aussi déclenché une vague de haine et une campagne de boycott et d'appels hostiles à la France sur les réseaux sociaux. Moins de deux semaines après cet attentat de Conflans, la ville de Nice a été témoin d'une attaque à l'arme blanche dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption, jeudi 29 octobre. Deux femmes et un homme ont été tués par un homme armé d'un couteau. Il s'agit d'un migrant clandestin tunisien âgé de 21, entré en Italie via Lampedusa le 20 septembre dernier... Intimidée par la vague sacro-populiste, islamiste et pernicieuse, qui envahit les réseaux sociaux et complètement décontenancée par l'ampleur et les répercussions de ces deux attentats terroristes qui ont ébranlé la France et scandalisé le monde entier, la Diplomatie tunisienne, ne sachant plus sur quel pied danser, s'est complètement plantée comme une poule qui a trouvé un couteau. Elle s'est montrée, une fois de plus, on ne peut plus brouillonne et maladroite, ne manquant pas de ternir davantage sa propre image et sa bonne réputation qu'elle a su pourtant bâtir au fil de nombreuses années. Quel gâchis... p class="p2" style="text-align: justify; text-indent: 8.5px; font-variant-numeric: normal; font-variant-east-asian: normal; font-stretch: normal; font-size: 11px; line-height: normal; font-family: "Myriad Pro";"