En 1980, "Aziza" de Abdellatif Ben Ammar obtenait le second Tanit d'or de l'histoire du cinéma tunisien. De bon augure pour les cinéastes qui allaient se distinguer en remportant trois autres Tanits d'or en deux décennies. Les vingt dernières années du vingtième siècle auront été fastes pour le cinéma tunisien. La révélation de nouveaux talents et la confirmation de parcours d'excellence ont renforcé le secteur du septième art. Après une première décennie marquée par la montée en puissance des cinéastes tunisiens, les deux suivantes allaient permettre à notre cinéma national de se positionner à l'échelle arabe et africaine. Avec "Les Ambassadeurs" de Naceur Ktari, la Tunisie glanait son premier Tanit d'or en 1976. La confirmation allait se déployer sur deux décennies avec quatre nouveaux Tanits en or, deux Tanits de bronze et deux autres récompenses pour des premières oeuvres. Les distinctions en or ont eu Abdellatif Ben Ammar comme premier récipiendaire pour son film "Aziza" en 1980. Neuf cinéastes et des trophées Ils seront trois à lui succéder les années suivantes. Nouri Bouzid remporte le Tanit d'or en 1986 avec "L'homme de cendres", son tout premier film. Quatre ans plus tard, c'est au tour de Ferid Boughedir de se distinguer en or avec "Asfour Stah". Ces deux films connaîtront en outre un immense succès public en Tunisie et un brillant accueil international. Ensuite, en 1994, Moufida Tlatli à son tour, sera récompensée par un Tanit d'or pour "Les silences des palais", sa première oeuvre en tant que réalisatrice alors qu'elle avait derrière elle, un impressionnant parcours de monteuse. Ainsi, tous les quatre ans, la Tunisie remportait un Tanit d'or soit pour une session sur deux des Journées cinématographiques de Carthage. Le retour de Naceur Ktari Sur un autre plan, les cinéastes tunisiens ont obtenu deux Tanits de bronze. Le premier a été remporté en 1988 avec le film "Arab" du Collectif du Nouveau Théâtre. Très symboliquement, l'autre Tanit de bronze était à l'actif de Naceur Ktari pour son second film, réalisé vingt-quatre ans après "Les Ambassadeurs". Intitulé "Sois mon ami", ce film primé en 2000 avait permis de rendre hommage à un précurseur doublé du récipiendaire du tout premier Tanit d'or de l'histoire du cinéma tunisien. Enfin, les prix de la Première oeuvre sont allés à Naceur Khemir et Nidhal Chatta. Le premier a obtenu cette mention pour son film "Les Baliseurs du désert" en 1984. Le second a été récompensé pour "No man's Love" en 2000. Tous ces cinéastes confirmeront leur élan durant les décennies suivantes et le passage de témoin entre générations se passera en douceur à plusieurs reprises. H.B