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Cinquante ans de cinéma tunisien
Publié dans Le Temps le 17 - 11 - 2015

Le club culturel Tahar Haddad organise aujourd'hui une rencontre portant sur les premiers cinquante ans d'histoire du cinéma tunisien. En effet,"L'Aube" de Omar Khlifi, premier long-métrage produit dans la Tunisie indépendante a été réalisé en 1966 et le club cher à Mouaouia Gharbi rendra, tout au long de la nouvelle année, un grand hommage aux cinéastes tunisiens en projetant certains des films réalisés durant les cinq dernières décennies.
C'est la décennie 1966-1975 qui sera le premier angle choisi par les cinéphiles de "Pelliculture", cercle qui se réunit au club culturel Tahar Haddad depuis trois ans. Dans le passé proche, "Pelliculture" avait proposé des cycles autour de nombreux thèmes: le cinéma de Omar Khlifi, l'image de l'adolescent dans le cinéma tunisien, l'esthétique du noir et blanc dans les premiers films tunisiens, les oeuvres de Kalthoum Bornaz, le documentaire selon Hichem Ben Ammar et d'autres thèmes encore comme la récente plongée dans le cinéma argentin, axe de recherche de "Pelliculture" pour l'année ecoulée.
L'empreinte de Omar Khlifi
C'est ainsi que ce ciné-club indépendant consacrera ses recherches en 2016 aux cinquante premières années du cinéma national, en essayant de remonter aux premières oeuvres tunisiennes, décennie par décennie.
En 1966 pointait donc "L'Aube" de Omar Khlifi; ce film sera projeté pour la première fois en janvier 1967 et marquera le coup d'envoi d'une période qui portera l'empreinte de Omar Khlifi. Ce dernier réalisera plusieurs autres films au courant de cette décennie: "Le Rebelle" (1968), "Les Fellagas (1970) et "Sourakh" (1972).
Ces oeuvres de Khlifi restent fondatrices de la nouvelle cinématographie tunisienne aussi bien dans sa dimension épique qu'iconoclaste. Entièrement réalisé par une équipe tunisienne, "L'Aube" relate des épisodes de la résistance tunisienne. En ce sens, les oeuvres de Khlifi se référent presque toutes au mouvement national.
Cette dimension reste d'ailleurs forte dans les premières oeuvres tunisiennes à l'image de "Victoire d'un peuple" (1975), un long-métrage de montage signé Brahim Babai ou "Sejnane" (1973", la deuxième oeuvre de Abdellatif Ben Ammar, l'un des pionniers du cinéma d'auteur en Tunisie.
Naissance d'un cinéma d'auteur
De quand dater la naissance du cinéma d'auteur, dans ses caractères intimistes ou esthétiques? Faut-il considèrer "Mokhtar" de Sadok Ben Aicha (1968), "La mort trouble" de Claude Dana et Férid Boughedir (1969) ou encore "Yusra" de Rachid Ferchiou (1972)?
Toutes ces oeuvres ont un intérêt certain dans l'histoire de notre cinéma car elles marquent des tentatives de fonder une esthètique qui privilégie le regard d'un auteur, Dans cette même lignée, "Khlifa Lagraa" de Hamouda Ben Halima (1969) et "Sous la pluie de l'automne" de Ahmed Khechine, réalisé la même année, donnent une identité forte au cinéma tunisien naissant. Oeuvres superbes, sublimées par le noir et blanc, ces films font désormais partie du répertoire essentiel de notre cinématographie.
Autre film déterminant, "Une si simple histoire" (1970),le premier long-métrage de Abdellatif Ben Ammar demeure incontournable dans la genèse du cinéma d'auteur en Tunisie. D'ailleurs, ce film figurera dans la sélection officielle du festival de Cannes en 1970.
Les premiers pas du cinéma social
Avec "Et demain" de Brahim Babai (1972), le cinéma social faisait ses premiers pas en posant la question de l'exode rural et du déracinement. La question féminine sera également posée par Selma Baccar dans son emblématique "Fatma 75", oeuvre qui sera la première à subir les affres de la censure, en demeurant bannie des écrans pour une quinzaine d'années. Notons également "Les enfants de l'ennui" de Rachid Ferchiou qui, également en 1975, pose la question féminine sur fond de planning familial et de villages miniers.
C'est toutefois avec "Les Ambassadeurs" de Naceur Ktari qu'en 1975, le cinéma social tunisien recevra ses premiers lauriers avec un Tanit d'or aux JCC et un succés international remarquable. Ce film de Ktari; traitant de l'émigration, clot d'ailleurs la première décennie du cinéma tunisien et demeure une oeuvre incontournable et un opus fondateur d'un nouveau regard.
Aux origines du cinéma commercial
Cette première décennie du cinéma tunisien a également connu des essais d'essence commerciale, avec "Om Abbés" de Ali Abdelwahab (1969) et "Ommi Traki" de Abderrazak Hammami (1973) qui, tous deux surfaient sur la notoriété de la comédienne Zohra Faiza, une star de l'époque. Citons également le film collectif "Fi bilad Tararani" (1972) qui se tailla un grand succés populaire
Au final, pour les 19 films produits pendant la première décennie du cinéma tunisien, les tendances dans leur ensemble annoncent la prochaine émergence d'un cinéma d'auteur à la convergence des questions sociales et culturelles, un cinéma qui sera porté par les Ridha Behi, Taieb Louhichi, Mahmoud Ben Mahmoud et autres Abdellatif Ben Ammar dont les oeuvres domineront la décennie suivante.


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