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Les itinéraires du septième art
Publié dans Le Temps le 02 - 01 - 2021

La galerie Central organise une exposition collective autour du centre-ville de Tunis jusqu'à fin février. En marge de l'exposition, des itinéraires urbains et patrimoniaux sont proposés au public avec entre autres un circuit consacré aux salles de cinéma. Une approche transversale pour découvrir le versant monumental de l'histoire du cinéma à Tunis.
C'est avec le concours du Goethe-Institut et de l'association Edifices et Mémoires que la galerie Central organise une exposition sur le centre-ville de Tunis avec un plaidoyer autour de l'hôtel du Lac. Cette exposition sur laquelle nous reviendrons se poursuit jusqu'à la fin du mois de février et se caractérise par une programmation participative.
Promeneurs engagés
et conférences nomades
En effet, en complément de l'exposition, plusieurs itinéraires sont proposés en ville par le biais d'axes généralistes ou thématiques. Ces promenades qui associent histoire et architecture sont une invitation à découvrir le patrimoine du centre-ville de Tunis et mesurer son importance. Ainsi, chaque samedi, des conférences nomades sillonnent les artères de la ville avec leur lot de piétons impromptus qui s'arrêtent sur chaque détail significatif et chaque édifice historique.
La première de ces promenades engagées a eu pour thème les grandes séquences architecturales de l'histoire du centre-ville. Les visiteurs ont pu découvrir les multiples facettes architecturales de Tunis avec ses immeubles du style Arabisances, Art nouveau, Art déco ou Reconstruction. La seconde visite s'est intéressée au quartier consulaire qui constitue le premier noyau du centre-ville dit européen.
D'autres projets rassembleront prochainement ces nouveaux arpenteurs de la cité qui iront successivement à la rencontre des hôtels, des cafés et des restaurants de Tunis. Des visites seront également proposées pour les lieux de culte ou les principaux édifices publics. De même, les cinémas seront à l'honneur dans le cadre d'une promenade qui cherchera à retracer leur histoire et leur dissémination dans la ville. Avec les théâtres, les cinémas sont les principaux édifices culturels et font au même titre partie de l'histoire de la ville. C'est en ce sens que cette promenade cherchera à restituer le vécu et les évolutions des salles de cinéma tout en se replongeant dans l'histoire du septième art.
Dans les pas des Frères Lumière
en 1896
Comment écrire l'histoire des salles de cinéma de la ville de Tunis? Faudrait-il remonter aux tout premiers temples du septième art alors encore naissant? Faudrait-il plutôt envisager les strates successives qui, tout au long du vingtième siècle, sont venues se déposer dans un flux continu, avec des cinémas qui en remplaçaient d'autres? Et, au fond, ne faudrait-il pas privilégier la poésie et jouer avec les noms de ces salles disparues, oubliées ou inconnues pour écrire une élégie vibrante et impromptue?
Tunis a connu très tôt le cinématographe... L'invention des frères Lumière était à ses débuts une attraction foraine qu'on découvrait sur la place publique ou dans les arrière-salles des cafés. Les opérateurs Lumière ont tourné des films à Tunis dès 1896 et, selon la tradition de l'époque, les avaient projetés le jour même de leur tournage.
C'est dans ce sillage que Tunis improvisa ses premières salles de cinéma. Entre 1896 et 1908, plusieurs séances de cinématographe eurent lieu dans différents espaces ou en plein air. Les chroniques d'époque mentionnent par exemple l'avenue de Carthage, des cafés de l'avenue de Londres ou encore la place de la Résidence pour ces premières projections de films des Frères Lumière ou de Méliès.
La naissance de l'Omnia Pathé
Il faudra attendre le 16 octobre 1908 pour assister à la naissance de l'ancêtre des salles de cinéma de Tunis. Elle portera le nom de Omnia Pathé et ouvrira ses portes dans un immeuble faisant le coin des rues Hannon et Amilcar. Cette salle a depuis longtemps disparu et pourtant sa façade et sa configuration générale sont demeurées à peu près intactes.
Jusqu'aux années soixante, les photographes à l'ancienne se donnaient rendez-vous devant ce qui fut le premier cinéma de Tunis sous la direction de Henri Meynier. Inscrite dans le réseau des salles appartenant à la maison Pathé, l'Omnia eut une longue carrière et changea souvent de mains. Pour un temps, cette salle fut dirigée par le mythique Ali Ben Kemla qui, avant d'ouvrir un théâtre au Passage, créa plusieurs salles de cinéma dans les parages de la rue Zarkoun.
L'ouverture de l'Omnia Pathé fut un événement marquant dans la ville de Tunis. On se bouscula pour découvrir les programmes de cette salle qui proposait à ses débuts des séances d'une heure avec les performances d'un bruiteur et d'un pianiste. Bien sûr, on n'en était pas encore au cinéma parlant mais la salle était considérée comme l'une des merveilles de Tunis et nombreux furent ceux qui ont laissé des descriptions détaillées du tout premier cinéma de la capitale.
Du cinéma Nunez au Trianon
Les initiatives allaient ensuite se multiplier et Tunis connaîtra une première génération de salles qui n'ont survécu dans nos mémoires que grâce à de rares photographies. Que reste-t-il du cinéma Nunez qui se trouvait sur l'avenue de Carthage? Qui se souvient encore de l'Empire qui dominait de son imposante façade l'actuelle rue Ali Bach Hamba? Et le Trianon qui a projeté en 1929 le premier film sonore et parlé et se trouvait au Passage?
Cette époque héroique des cinémas de Tunis allait déboucher sur une grande effervescence qui sera surtout palpable après la Deuxième guerre mondiale. En reconstruction, Tunis allait se couvrir de cinémas et ces nouvelles salles allaient succéder aux théâtres et affirmer la domination du cinéma comme le plus populaire des loisirs.
C'est au centre-ville de Tunis que cette dynamique allait être la plus spectaculaire. Toutes les grandes avenues de la capitale allaient vivre au rythme du cinéma durant une période qui s'étalera grosso modo de 1945 au milieu des années 80, lorsque commencera le reflux cinématographique.
Un inventaire à la Prévert
Pendant un demi-siècle, La salle de cinéma sera le lieu de loisir par excellence et détrônera peu à peu le théâtre. On peut situer l'apogée de ce mouvement au courant des années soixante lorsque les salles de cinéma étaient littéralement partout. Le nombre, les noms et la diversité des salles ainsi que leur taille pourraient suggérer un inventaire à la Prévert. On pourrait en effet égrèner les noms des cinémas comme on chuchoterait un poème: Palmarium, Odéon, Studio 38, Marivaux et Globe... On pourrait tout autant tenter de retrouver les salles qui n'ont laissé que quelques bribes de mémoire à l'image de l'Impérial ou de l'Ecran, trop tôt disparues. Mais dans cette recherche de la salle obscure perdue et retrouvée, mieux vaut procéder avec méthode et arpenter les rues de la ville pour retrouver ces cinémas à géométrie variable car les salles succédaient aux salles avec de fréquents changements de nom.
Le cas le plus emblématique est celui du Biarritz, un cinéma qui a porté quatre noms différents. Au début, ce fut l'Idéal qui fut changé pour l'Apollo puis pour le Biarritz avant d'adopter le nom d'Al Afrah. Cette salle se trouvait rue Aziz Tej et a récemment fermé ses portes pour devenir le dépôt d'un magasin de confection.
C'est ainsi que les noms peuvent être trompeurs car ils désignent la même salle, comme dans le cas du Trianon qui deviendra plus tard l'Ecran. Ils peuvent aussi évoquer des salles éphémères dont la durée de vie a été très courte comme le Roxy dont la trace se confond avec celle du Lido. Mais trêve de tâtonnements, allons au vif du sujet quitte à remonter les avenues de la ville.
Entre Palmarium, Capitole et Colisée
A tout seigneur, tout honneur, nous commencerons par l'avenue Bourguiba et ses nombreuses salles de cinéma pour la plupart disparues. Le Colisée est la plus importante de ces salles et existe toujours. Tout comme le Palace qui ouvrit ses portes en 1903 comme théâtre puis se tourna vers le cinéma. Toujours sur cette avenue, le Parnasse est un témoin encore présent même si la configuration de cette salle a changé au début des années 80. En effet, un immeuble de rapport qui continue à abriter un cinéma à l'étage a remplacé la petite salle du Parnasse qui avait pignon sur rue.
Les salles ayant mis la clé sous la porte sont plus nombreuses sur l'avenue Bourguiba et son prolongement l'avenue de France. S'il y a fort longtemps que le Midi Minuit a disparu, ces deux dernières décennies ont vu le Capitole, le Ciné Soir et le Champs-Elysées mettre la clé sous la porte. Ce fut aussi le cas du Studio 38, fermé à la fin des années 80.
Les rues perpendiculaires à l'avenue Bourguiba abritent quant à elles de nombreux cinémas. Il s'agit des avenues de Carthage et de Paris ainsi que des rues de Marseille et Ibn Khaldoun qui ont concentré plusieurs salles obscures.
Le Palmarium a longtemps été l'une des salles les plus imposantes de la capitale et aussi l'une des plus anciennes. Ouverte en 1902, la salle du Palmarium a été longtemps un music hall avant de devenir la plus vaste des salles de Tunis. Disparu au début des années 80, le Palmarium demeure mythique et cette salle longtemps dirigée par Maurice Sitruk est à elle seule un symbole de l'engouement pour le cinéma durant les années d'après-guerre.
Plusieurs générations de salles
Sur l'avenue de Paris et son prolongement de l'avenue de la Liberté, il existait trois salles ayant pour nom le Paris (l'actuel Théâtre national), le Marivaux (l'actuel Centre national de la Marionnette) et le Kléber, totalement disparu et qui se trouvait à la hauteur de la radio tunisienne, à l'actuelle rue du Koweit.
Quelques salles existaient dans les parages qui ont totalement disparu. Citons le Star à l'avenue de Londres et le Lido à la rue Salem. Cette dernière salle a été reprise au début des années 80 par le groupe du Nouveau Théâtre mais de manière éphémère. Le cas du Lido est à souligner car, dans cette continuité, de nombreux cinémas se transformeront en théâtres. Dans cette optique, l'Alhambra de la rue Al Jazira deviendra le Théatre El Hamra de Ezzeddine Gannoun alors que le Mondial sera repris par Mohamed Driss qui le transformera en espace culturel polyvalent à vocation surtout théâtrale. L'anecdote vaut la peine d'être rappelée: avant de devenir un cinéma dans les années soixante, le Mondial fut un théâtre depuis 1910 et le voici maintenant qui retrouve sa vocation initiale.
Revenons maintenant à la rue Ibn Khaldoun dont la maison de la culture a longtemps constitué un pôle cinématographique de qualité. Dans cette rue, on trouve de nos jours l'ABC et le Mondial ainsi que le Rio qui, dans une rue parallèle, est lui aussi devenu un ciné-théâtre sous la houlette de Habib Belhedi. Longtemps, le Rio s'est nommé le Royal et cette salle a elle aussi un passé prestigieux.
Terminons cette promenade cinématographique avec la rue de Marseille qui ne compte plus aujourd'hui qu'une seule salle mais en alignait trois jusqu'à un passé récent. Il s'agit du Globe, du Cinémonde et du Septième Art, la seule à avoir survécu.
La profusion des salles de cinéma au centre-ville est un indice majeur de l'importance du fait cinématographique dans la vie culturelle et sociale. Ces salles structuraient clairement l'espace et donnaient une part importante de sa dimension ludique au coeur de la ville. Toutefois, ces salles étaient aussi disséminées autour de la ceinture périphérique de Tunis, dans plusieurs quartiers de la médina et également en banlieue.
Au bon vieux temps
des cinés de quartier
En ce sens, tout travail de recension des salles de cinéma dans la capitale doit aussi envisager ces aspects qui confirment la centralité du cinéma partout dans le tissu urbain. Ainsi, autour du périphérique de Tunis, des salles et non des moindres se trouvaient non loin des anciennes portes de la capitale. Le Ciné-Soir faisait face à Bab Bhar, l'Alhambra se trouvait à Bab El Jazira, le Bijou à Bab Djedid et l'Odéon à Bab Carthagène.
A l'intérieur de la médina, il existait à la fois des salles permanentes et d'autres éphémères qui n'apparaissaient que durant le Ramadan. Nous avons évoqué plus haut le premier cinéma Ben Kamla, l'ancêtre de l'Eden, qui se trouvait à l'actuelle rue El Karamed. Dans cette optique, il faudrait également mentionner le ciné Fodha à la rue Sidi Essourdou ainsi que le cinéma El Benna à la rue Sidi El Benna.
Du côté de Halfaouine, il existait également un très grand nombre de salles dont la profusion accompagnait le mois du Ramadan. En effet, durant un mois, tous les cafés de la médina et plusieurs magasins se transformaient en salles de cinéma improvisées. Ce phénomène qui mériterait à lui seul une étude était très diffus et concernait tous les quartiers de la médina et ses faubourgs, surtout Bab Souika et Bab Djedid.
Les cinémas de banlieue
Enfin, toutes les banlieues de Tunis avaient leur salle de cinéma. Là encore, la présence de ces salles démontre le caractère matriciel du cinéma en tant que loisir surtout durant les années cinquante et soixante. En banlieue ouest, le Bardo avait son Ciné-Vox puis les salles d'El Manar alors que toutes les localités de la banlieue sud avaient aussi leur cinéma: le Ciné-Azur à Ezzahra, le Maxula à Radès, l'Oriental, le Colisée et l'Empire à Hammam-lif. Côté nord, le Rex et le Vog rayonnaient sur la Goulette et le Kram. Cette dernière salle vient d'être reprise par le cinéaste Moncef Dhouib qui y a créé un complexe culturel polyvalent incluant le cinéma.
C'est également le cas pour l'ancien Ciné-Carthage repris sous le nouveau nom Mad'Art par Moncef Saiem et Raja Ben Ammar. Plus loin, à la Marsa, le cinéma Le Casino a disparu depuis belle lurette et a été remplacé par le Zéphir de Brahim Letaief. Notons aussi la disparition de la salle Safsaf qui a longtemps été le seul cinéma de l'Ariana.
Comment ne pas citer pour conclure la fameuse mais éphémère Cinémathèque de Tunis qui, au milieu des années 70 avait occupé ses locaux dans l'immeuble du ministère de la Culture et de l'Information à la rue d'Alger. Cette cinémathèque ainsi que les maisons de la culture de la capitale, toutes dotées de salles de cinéma, ont fait les beaux jours de la cinéphilie. Elles organisaient en effet des cycles classiques, de grandes rétrospectives ainsi que des semaines culturelles dédiées aux cinémas du monde.
De plus, les centres culturels étrangers étaient également dotés de salles de cinéma et contribuaient à leur manière à cette omniprésence du septième art dans la ville. Aujourd'hui, les choses ont bien changé et le centre-ville de Tunis a changé de configuration et de vocation alors que la majorité des infrastructures de loisirs s'est déplacée vers la banlieue nord. C'est dans cette région du grand Tunis que sont en train de naître de nouvelles salles de cinémas, plus petites et adossées à des projets de complexes culturels polyvalents. C'est par exemple le cas de l'Agora et du Zéphyr à la Marsa mais aussi celui du Vog au Kram ou du Mad'Art de Carthage.
Matrices d'une nouvelle convivialité et d'un retour du cinéma, ces salles esquissent le futur du cinéma à Tunis qui accueille aussi des salles multiplex dans les nouveaux quartiers.
Quelles nouvelles dynamiques ?
Pour l'heure, ces nouvelles dynamiques ne font que voir le jour alors que le réseau des salles historiques se raréfie à l'extrême. La silhouette imposante du Colisée règne toujours sur le centre-ville de la capitale alors que seuls le Palace, le Parnasse, l'ABC et le Septième Art font toujours office uniquement de cinéma. Comme si la ferveur qui entourait les salles obscures était retombée, éteinte, passée comme la page d'un livre qui se tournerait...
La passion du cinéma s'est-elle estompée pour autant? Certainement pas, surtout si l'on observe l'ardeur du public toujours avide de découvertes, de festivals et de journées cinématographiques qui, à l'instar de celles de Carthage, continuent à nous faire aimer la vie et aimer le cinéma...
H.B


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