-Agences-Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont lancé hier des appels à un effort mondial coordonné pour vacciner contre le Covid-19, avertissant que les inégalités béantes dans les efforts initiaux mettent la planète entière en danger. Lors d'une rare visioconférence ministérielle consacrée à la santé, un domaine non habituellement du ressort du Conseil de sécurité, plusieurs chefs de la diplomatie ont réclamé davantage d'unité face à un fléau mondial. "Le monde a urgemment besoin d'un plan mondial de vaccination pour rassembler tous ceux qui ont la puissance, l'expertise scientifique et les capacités de production et financières requises", a souligné en introduction le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. "Le G20 (rassemblant les vingt plus puissantes économies de la planète) est bien placé pour établir un groupe de travail d'urgence chargé de préparer un tel plan mondial de vaccination et de coordonner sa mise en oeuvre et son financement", a-t-il ajouté, en estimant aussi que le G7, sous présidence britannique et dont un sommet est prévu vendredi, "peut créer l'élan nécessaire pour mobiliser les ressources financières". Parmi les 15 membres du Conseil de sécurité, figurent les plus gros producteurs de vaccins: Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et Inde. Plusieurs ministres, comme le Chinois Wang Yi ou le Britannique Dominic Raab, ont réclamé "plus de solidarité et de coopération". Le chef de l'ONU a dénoncé des "progrès en matière de vaccination extrêmement inégaux et injustes". "Dix pays seulement ont administré 75% de tous les vaccins Covid-19. Pendant ce temps, plus de 130 pays n'ont pas reçu une seule dose", a-t-il lancé. Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard Casaubon, s'en est aussi pris à une "injustice" et à "une fracture de plus en plus profonde" entre quelques pays riches qui "s'accaparent les vaccins" et les autres. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a annoncé que les Etats-Unis allaient verser avant la fin du mois plus de 200 millions de dollars à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Henrietta Fore, directrice de l'agence onusienne Unicef, a affirmé que "dans cet effort historique, nous devons inclure les millions de personnes qui vivent ou fuient les conflits et l'instabilité". Les ministres indien S. Jaishankar et chinois ont annoncé que leurs pays allaient fournir des vaccins pour les Casques bleus.