Belle initiative du Club culturel Tahar Haddad qui vient de créer le festival national du oud de la médina de Tunis. La première édition aura lieu du 7 au 14 mai. La bonne nouvelle pour les luthistes est venue du Club Tahar Haddad. Ce centre culturel qui continue à oeuvrer au cœur de la médina de Tunis, vient de prendre l'initiative de créer un festival du oud. Imaginée par Sihem Ben Toumi, la nouvelle directrice du club, cette manifestation se tiendra du 7 au 14 mai prochains. Cela faisait un moment que le luth ne s'était pas rappelé à notre bon souvenir. Il fut en effet un temps où les solistes de cet instrument brassaient les foules et innovaient pleinement. On se souvient de la montée de Anouar Brahem ou celle de Mourad Sakli ou Mohamed Zinelabidine. Dans un autre registre, les troubadours luthistes ont été nombreux à animer la scène musicale des années antérieures. On peut songer à Hedi Guella, Hamadi Ladjimi ou Mohamed Bhar qui, accompagnés du luth, ont repris le répertoire de Cheikh Imam et chanté les poètes tunisiens. Cette époque avait connu une vogue véritable pour les solistes au luth. Mounir Bachir, le virtuose irakien, s'était souvent produit en solo en Tunisie y compris dans l'immense théâtre antique de Carthage. C'est le cas aussi pour Nassir Chamma ou Anouar Brahem. Même si ces récitals au luth sont surtout propices aux audiences limitées, cet instrument avait aussi conquis le grand public. D'ailleurs, Ennejma Ezzahra contribuera à entretenir la flamme en accueillant souvent des luthistes. Une initiative qui tombe à pic C'est dire si l'initiative du Club Tahar Haddad tombe à point pour rendre sa visibilité à cet instrument de musique. De plus, le fait que le club organise un concours fera en sorte que de nouveaux talents seront révélés. En effet, les luthistes âgés de 35 ans au maximum pourront participer à un concours doté de trois prix d'une valeur de six mille dinars. Les candidats devront se faire connaître au plus tard le 7 mars 2021 et doivent avoir la nationalité tunisienne. Le Festival national du luth de la médina de Tunis vient ainsi de voir le jour et ne tardera plus à organiser sa première édition. Cette initiative est à saluer car elle vient enrichir l'action culturelle dans la médina et aussi démontrer que nos maisons de la culture peuvent mobiliser des ressources et faire preuve d'excellence. Souhaitons que la participation soit relevée et puisse inclure les meilleurs instrumentistes. Souhaitons aussi que les artistes invités représentent plusieurs régions du pays car on sait peu de choses de l'essor des luthistes de l'intérieur. Enfin, souhaitons qu'un hommage puisse englober les grands luthistes tunisiens qui, de Khemais Tarnane à Ali Sriti, ont donné ses lettres de noblesse à cet instrument essentiel de la musique arabe. H.B