- Agences- En Birmanie, malgré la répression sanglante – qui ont fait au moins 38 morts, selon l'ONU –, les manifestants pro-démocratie continuent à défier la junte militaire. Ce 4 mars, plusieurs centaines de personnes sont à nouveau descendues dans la rue, notamment à Rangoun, la capitale économique. « Nous sommes unis », ont scandé certains manifestants ce matin à Rangoun. Ils sont jeunes, pour la plupart, et se protègent derrière des barricades de fortune qu'ils ont construites avec de vieux pneus, des briques et des sacs de sable. Les antennes paraboliques de leur télévision leur servent de bouclier pour ne pas être reconnus par les forces de l'ordre. Des sites d'informations indépendants comme Eleven Myanmar font aussi état de manifestations dans d'autres villes du pays. Preuve que malgré la répression violente avec l'usage d'armes létales, les Birmans continuent à défier la junte militaire. Hier matin une foule importante s'est rassemblée à Mandalay, deuxième ville du pays, pour assister aux funérailles d'une jeune femme de 19 ans. Kyal Sin a été tuée d'un tir à balle réelle. Elle est devenue un symbole de la contestation : sur une photo qui fait le tour des réseaux sociaux, on la voit, peu de temps avant sa mort, porter un t-shirt avec le slogan « Tout ira bien ». Shwe Hlaing, étudiant de 24 ans, a pris part aux manifestations qui se sont déroulées à Mandalay mercredi 3 mars. Il admire le courage de Kyal Sin. La riposte sanglante des militaires est également vivement condamnée par l'ONU, qui demande des sanctions fortes contre le régime. L'émissaire de l'organisation pour la Birmanie, Christine Schraner Burgener, indique qu'elle a « eu une discussion avec l'armée et l'ai avertie que les Etats membres de l'ONU et le Conseil de sécurité pourraient prendre des mesures importantes, fortes. Leur réponse était : "Nous sommes habitués à des sanctions et nous y avons survécu dans le passé". Et lorsque j'ai averti les militaires qu'ils pourraient se trouver isolés sur le plan international, ils m'ont répondu que, dans ce cas, il faudra apprendre à "marcher avec quelques amis seulement". Je pense que les Etats membres des Nations unies doivent prendre des sanctions fortes. Mais mon rôle, en tant qu'émissaire de l'ONU, sera de continuer le dialogue avec l'armée. Je pense que seul un dialogue peut aboutir à une solution. Sinon, on l'a vu dans le passé, l'armée est toujours déterminée à poursuivre l'agenda qu'elle s'était fixé ».