Avec la levée des barrières douanières entre la Tunisie et l'Union Européenne, les opportunités de développer aussi bien la production que l'exportation des produits forestiers tunisiens, et plus particulièrement le bois et le liège, seront plus grandes. Le Portugal se présente comme le principal importateur de liège expansé et articles divers en liège. Toutefois, le liège tunisien, qui est généralement exporté sous forme de produits peu élaborés, trouve preneurs en France, Italie, Allemagne, Bulgarie, USA et ex-URSS. L'Italie, la France et la Libye sont les premiers clients de la Tunisie en produits de meubles avec respectivement une part de 18%, 13% et 10% des exportations. Non serait ce que si le marché présente des perspectives de croissance, la contrainte réside dans la concurrence exercée par les produits de substitution, notamment le polystyrène.
Les sud-coréens s'y intéressent Un atelier de travail vient d'être organisé à Tabarka à l'initiative de l'Ecole nationale du génie rural, des eaux et des forêts (ENGREF), et ce, dans le cadre de la coopération scientifique tuniso-sud coréenne, avec la participation de plusieurs chercheurs tunisiens et de l'université de Séoul. Cette rencontre a permis de passer en revue l'accord de coopération conclu le 24 mai 2007 entre les deux pays, en vertu duquel l'Agence coréenne de coopération internationale apporte son soutien financier, sous forme de don, d'une valeur de 600 000 dollars, soit l'équivalent de 726 000 dinars, en vue de contribuer à la réalisation du projet de développement des forêts de chênes-lièges dans les gouvernorats de Jendouba, Béja et Bizerte, en collaboration entre les chercheurs tunisiens et coréens. Les chercheurs des deux pays ont convenu de préparer une étude approfondie sur les raisons de la dégradation des forêts de chênes-lièges dont certaines résultent de facteurs humains, climatiques ou encore à la qualité du sol. Ils entreprendront à partir de données numériques puisées de la télédétection mais aussi d'expériences sur le terrain, de délimiter les forêts de chênes- lièges dans ces régions.
SOS forêts de chênes-lièges Les ressources forestières et pastorales jouent un grand rôle dans la lutte contre la désertification et l'avancée des sables, la protection de la flore, la préservation des ressources hydrauliques et partant la contribution au développement socio-économique. Selon un rapport de la FAO , le secteur du liège et ses dérivés est accaparé par l'Etat et sous-exploité par les privés faute d'avantages et de mesures incitatives outre le manque de sensibilisation des habitants à l'enjeu de la préservation du potentiel forestier et pastoral et de la participation à leur gestion ». « La production du secteur, estimée d'environ 8 000 t/an, ne couvre pas tous les besoins des unités locales de transformation, qui quelquefois importent de faibles quantités. Cette sous-utilisation de la capacité pourrait persister encore longtemps, sinon s'accroître, parce que deux problèmes se posent à la production du liège. Le premier est de nature sylvicole ; il s'agit de la régénération de la subéraie, qui est un peuplement vieillissant, suite à la forte pression pastorale les jeunes pousses ne peuvent se développer. Le second, quant à lui, est économique ; il est commun à tous les pays producteurs contrairement au premier. En effet, le prix pratiqué sur le marché est très faible, ce qui n'incite pas au renouvellement des peuplements », souligne le rapport Par ailleurs, selon des responsables à la Direction générale des Forêts, relevant du ministère de l'agriculture, « même si le Code Forestier Tunisien, promulgué en 1966, et les textes d'application qui lui sont inhérents répriment d'une manière relativement sévère tous les délits qui ont pour conséquence la régression des forêts et des terres forestières, les agressions se poursuivent ». « Chaque année des centaines d'hectares sont ravagées par le feu suite à des causes diverses (charbonnières, cigarettes imprudemment jetées, incinération des chaumes, etc...).Ce qui est douloureux, c'est de constater que la plupart des incendies sont dus à l'effet de l'homme », ajoutent-ils. Rappelons que la couverture forestière en Tunisie se réduit d'année en année. En effet, l'exploitation très ancienne des terres est à l'origine d'un faible taux de boisement qui ne dépasse pas les 3 %par rapport à la surface totale du pays. Les formations forestières couvrent une superficie de près d'un million d'hectares, mais, les forêts proprement dites ne dépassent pas les 500000 ha environ, dont 270000 ha de forêts naturelles. Celles qui présentent un certain intérêt de production sont pour la plupart situées dans le Nord-Ouest et le Centre du pays. L'essence forestière la plus importante en Tunisie du point de vue superficie demeure le pin d'Alep. Cette espèce rustique caractéristique de l'étage bioclimatique méditerranéen semi-aride couvrait plus de 400000 hectares vers les années 1950, les forêts naturelles de pin d'Alep. Elle est estimée actuellement à 170000 ha . Le Secteur du Bois, Liège et Ameublement regroupe plus de 300 entreprises ayant un effectif supérieur ou égal à 10 avec 43 entreprises à participation étrangère dont 23 sont à capitaux 100% étrangers.