Le budget de 2008 prévoit près de huit-cent millions de dinars à la caisse de compensation. L'importance du chapitre budgétaire confirme le choix de subventionner les produits de première nécessité. Ainsi, les dérivés céréaliers et le pain résorbent-ils une bonne partie du budget de cette caisse. En effet, les derniers réajustements des prix de ces denrées n'ont permis d'absorber qu'une partie très limitée des effets de la hausse des cours du blé. Le reste va être épongé sur les deniers du budget de l'Etat. L'huile végétale, le lait, le sucre, le transport en commun, etc.. reçoivent, eux aussi d'autres parties de cette compensation. Ce choix de l'administration confirme, certes, sa politique sociale qui a été adoptée de longue date pour venir en aide aux économiquement faibles. Mais la croissance économique, l'amélioration du niveau de vie et la diminution du pourcentage poussent à poser des questions quant à ce constat posant, toutefois et encore une fois, le problème du choix du meilleur moyen pour venir en aide aux économiquement faibles. Certains experts trouvent que : « cette option n'est pas la plus adaptée pour soutenir les Tunisiens qui vivent au dessous du seuil de la pauvreté et qui constituent 4 % de la population. En effet, actuellement, plusieurs activités tirent des dividendes très consistants à partir de ces denrées compensées. Ainsi, plusieurs pizzerias et autres pâtisseries utilisent la farine compensée pour fabriquer des produits qu'ils proposent à des prix forts. En plus, toute la population bénéficie des effets de cette compensation qui est censée soutenir uniquement les couches les plus démunies. Les 96 % de la population grignotent à la même assiette de compensation et « diluent » ses effets sur les plus démunis. Pourtant, l'objectif est complètement à côté. Donc, il faudrait penser à un moyen plus ciblé pour venir en aide à cette population et mieux cibler l'action de compensation. Car le choix social est irréversible mais rectifier le tir permettrait sûrement de limiter cette compensation à ceux qui la méritent vraiment. Les concepteurs de la législation fiscale sauront trouver la meilleure approche face à cette problématique. ». D'ailleurs, cette même problématique est soulevée par le secteur des carburants et du soutien qui lui est accordé par le budget de l'Etat. Il faudrait limiter les encouragements à ceux qui contribuent au développement économique et à la croissance à travers leur adhésion aux divers programmes de maîtrise d'énergie.
La maîtrise d'énergie Les statistiques de 2007 ont certes montré que la balance énergétique est excédentaire. La Tunisie a importé moins que ce qu'elle a exporté en pétrole et dérivés. Or, ce décompte tient uniquement compte des entrées et des sorties des carburants. Il ne tient pas en considération les bénéfices rapatriés par les sociétés pétrolières étrangères qui exploitent les gisements en coopération avec la partie tunisienne. Ces montants s'élèvent à près de 1500 millions de dinars. Auquel montant il faut ajouter la compensation directe qui est allouée essentiellement au gasoil et au GPL (gaz bouteille). Ainsi, la facture énergétique devient déficitaire de près de 2000 millions de dinars. Un tel chiffre pousse à réfléchir davantage sur la maîtrise de l'énergie et de chercher à renforcer les ressources du Fonds national de maîtrise de l'énergie qui va réfléchir aux meilleurs moyens susceptibles de réduire la facture énergétique. Tous les experts conseillent, certes, de recourir aux énergies renouvelables. Mais, il faudrait instaurer des mécanismes sélectifs pour les subventions afin de les limiter à ceux qui les méritent. Ces subventions représentent l'argent des contribuables. Donc, il faudrait instaurer des mécanismes pour que son affectation serve uniquement à soutenir les couches les plus démunies et à venir en aide aux industries en difficultés à travers une subvention conditionnée du carburant. Cette approche est, certes, théorique et se limite à émettre des souhaits auxquels les spécialistes de la législation fiscale sauraient apporter les réponses adéquates.