Le secteur souffre de certains handicaps dont, en particulier, le manque de professionnalisme, la faiblesse du taux d'encadrement, l'absence de systèmes de gestion et de management pour plusieurs transporteurs outre le déséquilibre entre l'offre et la demande ce qui a poussé les transporteurs à brader leurs prix malgré le coût élevé des services. Ces difficultés ont eu un impact négatif sur leur solvabilité et partant la capacité de financement des banques et des sociétés de leasing et conduit les transporteurs à faillir à leurs engagements sociaux et fiscaux et à ne pas assurer la maintenance et l'entretien requis de leurs véhicules, ce qui a réduit les conditions de sécurité et accru les risques d'accidents. L'activité de transport international de marchandises au profit d'autrui entreprise par les nationaux demeure pour sa part modeste sur le marché par rapport à celle des transporteurs étrangers. Les transporteurs tunisiens se contentent ainsi d'une part de marché ne dépassant pas 5 % par moyens propres et 15% au moyen de véhicules loués. Par ailleurs, le retour à vide des camions de transport routier (national et international) est considéré comme le problème majeur au niveau du transport des marchandises. Ce problème, dont le taux varie de 41% à 48% suivant les destinations, fait coûter aux entreprises des dépenses importantes et résulte principalement de la non coordination entre l'offre et la demande. Il engendre des impacts négatifs aussi bien sur le secteur que sur les entreprises qui y opèrent. Parmi ces impacts figurent : le gaspillage de la consommation du carburant, des moyens de transport et des pièces détachées ainsi que l'usure plus accélérée du réseau routier national. Il a, également, un impact sur la pollution et la balance des paiements, d'autant plus qu'il implique le renchérissement des tarifs de transport dû à des coûts d'exploitation élevés. Pour remédier à cette difficulté, les intervenants dans ce secteur plaident pour la mise en place d'un mécanisme à même de renforcer l'aptitude des transporteurs à la gestion et à l'amélioration de leur compétitivité dans le cadre d'une concurrence loyale, respectueuse des règles et engagements. Ils préconisent, également, la création de groupements et de centrales de chargement de marchandises aux fins de garantir une concurrence loyale et un meilleur rendement aux différents transporteurs, recommandant de fixer les tarifs de transport des produits subventionnés et des hydrocarbures, de lutter contre la concurrence déloyale et de renforcer la sécurité routière, la mise à jour des réglementations et la mise à profit des nouvelles technologies pour réaliser ces objectifs. D'autres ont recommandé la nécessité de respecter les normes à travers le renforcement du contrôle, sachant que les tarifs relatifs au transport des marchandises ont été actualisés en février 2006.