Le Temps-Agences - Candidate en difficulté à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine, Hillary Clinton a une nouvelle fois tenté de mettre en avant son expérience politique face à son adversaire Barack Obama lors d'un débat plutôt policé avant-hier soir à Austin, dans le Texas. La sénatrice de New York a bien essayé d'attaquer le sénateur noir de l'Illinois en l'accusant une nouvelle fois d'avoir plagié un discours d'un de ses amis politiques et en l'affublant du nom d'une célèbre marque de photocopieurs, mais la salle a hué l'ex-Première dame et son rival a été applaudi lorsqu'il a lancé : "Nous ne devrions pas perdre de temps à nous déchirer ainsi. Nous devrions occuper ce temps à relever le pays." Trois quarts d'heure après le début du débat, à mi-chemin donc, Mme Clinton a souligné qu'elle avait "beaucoup de choses en commun" avec M. Obama... mais aussi des différences. Elle a ainsi affirmé avoir vu à la télévision un partisan de son adversaire incapable de citer un seul accomplissement du sénateur dans ses fonctions. "Les mots sont importants, les mots comptent, mais les actions parlent davantage que les mots", a-t-elle lancé. Son interlocuteur a riposté en l'accusant de prendre ses sympathisants à lui pour des gens vivant en quelque sorte dans l'illusion". Les deux candidats démocrates se sont aussi opposés sur l'attitude à adopter face au successeur probable de Fidel Castro, son frère Raul, qui devrait être désigné demain. Hillary Clinton a déclaré qu'elle ne rencontrerait pas Raul Castro avant qu'il ne mette en œuvre des réformes politiques et économiques à Cuba. Barack Obama, qui avait déjà préconisé une ligne plus souple vis-à-vis de l'Iran, a de son côté affirmé qu'il serait prêt à rencontrer le nouveau dirigeant cubain "sans préalable" mais en abordant forcément les questions des "droits de l'Homme (et de) la libération de prisonniers politiques". Les deux intervenants ont par ailleurs repris des thèmes récurrents de leur campagne, elle tentant de convaincre l'électorat par son expérience, lui essayant de séduire par une promesse de rupture avec les mœurs politiques de Washington. Ils sont en revanche tombés d'accord pour préférer une surveillance électronique des frontières à la construction d'une barrière pour lutter contre l'immigration clandestine. Mme Clinton, favorite au début de la campagne, jouera son va-tout lors des primaires du Texas et de l'Ohio le 4 mars, où 370 délégués seront à prendre. Après onze victoires consécutives, Barack Obama jouit en effet du soutien de l'équivalent de 1.358,5 délégués, alors que Mme Clinton en compte 1.264. Pour être investi candidat du Parti démocrate, le gagnant devra réunir les voix d'au moins 2.025 délégués lors de la convention nationale de la formation cet été. Mais "quoi qu'il arrive dans cette compétition, je suis honoré d'être ici avec Barack Obama", a assuré Hillary Clinton.