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La Tunisie, destination de santé
Dossier: Le cas de la séparation des siamois maliens l'a confirmé
Publié dans Le Temps le 25 - 02 - 2008


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Mieux connaître les spécificités de ce marché très concurrentiel, développer les structures d'accueil et persévérer dans l'innovation et les TIC, pour prétendre devenir un carrefour médical entre l'Europe et l'Afrique.
Le cas de la petite malienne opérée dernièrement par une équipe médicale tunisienne renvoie inéluctablement sur la question d'exportation des biens et des services médicaux, notamment vers l'Afrique de l'Ouest francophone.
Certes, les professionnels tunisiens y ont déjà pensé. Quelques uns s'y sont même installés. Mais, l'activité est, encore, porteuse dans les deux sens. D'une part, exporter les compétences et les produits tunisiens vers ces pays. Et, d'autre part, faire évacuer leurs malades vers la Tunisie pour les prendre en charge. Encore, faut-il, que cette Tunisie soit reconnue comme une destination de soins et de santé au même titre que les autres directions européennes (dans la plupart des spécialités médicales et chirurgicales, du moins) et que les produits tunisiens fassent preuve d'efficacité et, surtout, de compétitivité. Donc, l'opportunité existe, elle a même prouvé sa faisabilité. Reste à l'étendre et à la développer. A ce niveau, les professionnels et les experts parlent de trois dimensions. D'abord, il est nécessaire de se faire connaître sur le marché ouest-africain et d'étudier les capacités des concurrents potentiels (présence humaine et matérielle, participation à des foires, ouverture de représentation, etc..). Ensuite, il faut développer les structures d'accueil de manière à pouvoir s'adapter à ce produit (pratique, culture, langue, coutume, etc...). Enfin, persévérer dans l'innovation et les TIC (congrès scientifique, sociétés savantes, recherche, etc...). Qu'en est-il à ces trois niveaux ?
Pour se faire connaître, il faut agir. Or, l'Afrique subsaharienne, et comme toutes les parties du monde, a été colonisée. Sa partie ouest a été envahie par les Français. C'st ce qui explique, d'ailleurs, que la France ait un pas en avance sur les autres pays occidentaux au Sénégal, en Côte d'Ivoire et dans l'Afrique de l'Ouest en général. Cette avance a fait que la France soit la référence en médecine, en recherche scientifique et en enseignement supérieur. Les colonies ivoiriennes et sénégalaises en France s'élèvent à des centaines de milliers et l'élite de ces deux pays est formée dans les universités françaises. D'autres intérêts sont également présents en Afrique de l'Ouest et c'est la conséquence de la mondialisation et de la chute des frontières. Donc, la concurrence est vive. Et pour avoir une place au soleil, les compétences et les produits tunisiens sont appelés à se faire connaître et à prouver leur efficacité. Ils doivent ouvrir des représentations et des cabinets sur place, participer aux foires spécialiser et organiser des conférences auxquelles ils invitent les professionnels locaux de l'administration et des corporations. La destination Tunisie doit se frayer un chemin parmi les autres sites de santé. D'ailleurs, le cas de la petite malienne Fatoumata qui a été opérée pour lui enlever un siamois incomplet n'est pas venu par hasard comme l'a déclaré le Dr Chedly Hicheri, celui qui a été à l'origine de cette évacuation sanitaire : « d'autres cas, plus délicats pour certains, ont précédé celui-ci et la médecine tunisienne a prouvé ses compétences. C'est pourquoi les Maliens se sont tournées vers la destination Tunisie lorsque les Français n'ont pas donné de suite au dossier. ». Ainsi, et pour renforcer cette présence, des campagnes d'information sont appelées à se faire dans les deux sens. D'une part, bien présenter la Tunisie médicale dans ces pays et participer à leurs appels d'offres pour l'achat des médicaments et du matériel médical. Et, d'autre part, informer les professionnels tunisiens de ces niches intéressantes pour la promulgation du savoir-faire et la vente des produits tunisiens. Par ailleurs, la journée Afrique « Mali, Burkina Faso, Sénégal » au Salon International de la Santé et du bien-être (9-11 mai 2008) de Sfax, est l'une des rares opportunités offertes aux professionnels tunisiens pour en savoir plus sur ces marchés. De telles opportunités doivent se multiplier et les professionnels sont appelés à tirer profit des avantages offerts par l'administration lors de l'implantation sur ces marchés et ils ne sont pas minimes (remboursement du loyer du bureau pour la période d'une année, des billets d'avion, exonération fiscale, etc...), pour certaines activités. Ce volet d'encouragement n'est pas figé. Il est extensible et répond aux nouveaux besoins exprimés. En effet, l'administration ne tarit pas de largesse pour promouvoir l'exportation.

Développer les structures d'accueil
La situation actuelle montre que les structures sanitaires et les producteurs des biens médicaux s'intéressent à l'Afrique. Ainsi, le Salon International de la Santé et du bien-être (9-11 mai 2008) de Sfax a réservé deux journées pour l'Afrique. La première pour le Maghreb (Libye, Algérie, Maroc et Mauritanie) et la deuxième pour l'Afrique de l'Ouest (Mali, Burkina Faso, Sénégal). Mais, il ne suffit pas de chercher à exporter les biens et les services médicaux vers ces destinations. Il faut développer les structures d'accueil et standardiser les unités de production des médicaments et des biens de santé. Car seule la préservation de la qualité des biens et des services, saurait pérenniser la présence de la destination Tunisie. Il faut tirer les leçons de l'expérience du tourisme tunisien qui se débat dans des problèmes à cause, entre autres, d'un manque de suivi en matière de préservation de la qualité. A cette fin, le secteur des biens et des services médicaux a besoin de renforcer ses structures d'accompagnement. Ainsi, et pour tenir en considération le vocable vérifié partout dans le monde et qui stipule que la santé est vénérée chez tous les peuples et qu'elle n'a pas de prix, il est nécessaire que les patients ressentent une certaine tranquilité lors de la prise en charge. A ce titre, les opérateurs tunisiens sont appelés à s'imprégner des cultures des autres pays pourvoyeurs de patients pour gagner leur confiance. Les patients veulent préserver au maximum leur rituel et il serait sympathique qu'une infirmière sache même lui adresser le bonjour avec son dialecte local. Par ailleurs, il ne serait pas de plus de voir l'exemple des pays du Sud-Est asiatique qui sont de véritables professionnels sur ce plan.
En plus de cet aspect culturel, l'activité de l'exportation des biens et des services médicaux a besoin qu'on développe la logistique qui l'accompagne et qu'on facilite les procédures administratives inévitables. Ainsi, il ne saurait être acceptable que l'affrètement d'une civière dans un avion de Tunis-air puisse poser un problème. Notre compagnie nationale doit se doter de suffisamment d'infrastructure pour répondre à de tels impératifs inhérents à cette activité. De tel contretemps ne saurait renforcer l'image de marque de la destination Tunisie. Car les autres sites médicaux sont bien agencés pour de telles fins. Sur le plan administratif, les patients peuvent disposer d'un couloir spécial pour faciliter leurs formalités douanières (à l'image du corps diplomatique) et leur faciliter l'accès à notre pays. De tels gestes ne peuvent que rester dans la mémoire d'un patient et de ses accompagnants. Or, le « bouche à oreille » est un très bon vecteur de publicité et il est très attentif à de tels petits gestes. Sans parler des structures de prise en charge locales qui sont censées entourer le patient de leur sollicitude dès son arrivée. Certes, il faut instituer des organismes pour gérer cette activité. Mais, l'administration est appelée à faciliter cette tâche pour les professionnels. L'expérience du tourisme ne doit pas être refaite dans le secteur de la santé. La Tunisie est appelée à rester une destination d'excellence dans le domaine de la santé et du bien-être.

Innovation et TIC
La Tunisie a arraché sa renommée médicale à force du labeur et du savoir-faire de ses compétences. Mais, ce nom mérite d'être entretenu pour qu'il puisse faire face à la concurrence des autres destinations similaires. A ce titre, les professionnels tunisiens doivent persévérer dans leurs recherches médicales et scientifiques. Les laboratoires médicaux sont appelés à un effort gigantesque pour répondre aux standards internationaux en matière de résultats fiables et précis. Leur récente orientation vers la normalisation et la « bioqualité » est à leur actif pour un meilleur dépistage des pathologies. De même pour les centres d'imagerie et des plateaux techniques des établissements hospitaliers. En effet, le plateau technique et les explorations de bonne qualité constituent des préalables nécessaires pour une prise en charge médicale réussie. Ainsi, une rénovation continue doit accompagner ces structures pour qu'elles soient à l'apogée de la technologie et qu'elles n'envient en rien aux autres destinations. Du moins, pas dans les spécialités médicales et chirurgicales où la concurrence est possible. En plus, le corps médical est censé être à jour des nouvelles découvertes à l'échelle internationale. Pour cela, il est appelé à participer aux conférences internationales spécialisées, contribuer aux revues scientifiques, monter des séminaires par les sociétés savantes tunisiennes, instituer et promouvoir un partenariat en matière de recherche médicale, etc... Toutes ces activités ne sauraient que faire de la Tunisie et des compétences tunisiennes une référence parmi leurs compères. Une telle approche garantirait un support académique et pratique qui renforcerait l'affirmation que la Tunisie est une véritable destination de santé. D'ailleurs, dans la vulgarisation du produit auprès des professionnels, ce support académique a de l'importance, au même titre que l'infrastructure hôtelière et le plateau technique. Par ailleurs, les organisateurs du Salon International de la Santé et du Bien-être de Sfax (9-11 mai 2008) ont compris cette corrélation entre l'exportation des biens et des services de santé et la mise à niveau des connaissances académiques. Ils ont établi un programme de conférences scientifiques pour démontrer les avancées de la Tunisie en matière médicale. Ainsi, le professionnel de la santé et l'administrateur comprend parfaitement que notre pays ne dispose pas, uniquement, de l'infrastructure hôtelière et du plateau technique mais, aussi, du savoir-faire humain et des connaissances académiques. Les conférences prévues par MED SANTE, à titre d'exemple, et qui portent sur l'insuffisance coronarienne, les prothèses orthopédiques, la nutrition et l'obésité et les médicaments génériques, permettront d'avoir une idée exhaustive de la Tunisie médicale.
Cette approche de sensibilisation et d'information mériterait, toutefois, d'être développée dans les pays pourvoyeurs de la demande de ces biens et ces services de santé, et notamment en Afrique, mais aussi en Europe. Les professionnels sont appelés à tirer profit des avantages mis à leur intention par le FAMEX et déterminer leurs nouveaux besoins pour le développement de cette activité très génératrice de plus-value.


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