Le Temps-Agences) - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice repart aujourd'hui pour le Proche-Orient. Mme Rice est attendue demain au Caire pour des entretiens avec les dirigeants égyptiens sur la situation dans la bande de Gaza, soumise à une offensive israélienne particulièrement meurtrière. Elle doit ensuite se rendre à Ramallah et en Israël, pour y rencontrer les dirigeants israéliens et palestiniens. Mais alors que l'optimisme prévalait après la conférence d'Annapolis qui s'est fixé pour objectif la création d'un Etat palestinien d'ici fin 2008, la tournée de Mme Rice débute sous de très mauvais augures. Saëb Erakat, le chef des négociateurs palestiniens, a affirmé que les négociations de paix avec Israël étaient, pour l'heure, "enterrées sous les maisons détruites de Gaza". M. Olmert lui-même s'était montré sceptique sur les chances de réussite. "Nous sommes déterminés à parvenir à un accord durant l'année 2008. Je ne suis pas sûr que nous y parviendrons", a-t-il récemment déclaré. Des voix s'élèvent pour demander à Mme Rice de s'impliquer davantage dans les pourparlers de paix, comme celle du roi Abdallah II de Jordanie. "Le temps presse et nous avons besoin que les Etats-Unis soient complètement impliqués, qu'ils influencent le cours des discussions, qu'ils surveillent les progrès et qu'ils aident à réduire les divergences afin de parvenir à un accord final avant fin 2008", a-t-il déclaré vendredi. Scott Lasensky, un expert du Proche-Orient à l'USIP (United States Institute of Peace), approuve: "Nous sommes trop absents". "Sur le terrain, nous apparaissons n'offrir aucune idée utile pour résoudre le problème de Gaza. Et aux plus hauts niveaux, en termes de diplomatie, nous ne sommes même pas dans la même pièce", explique-t-il. Mme Rice, qui s'est toujours montrée réticente à intervenir dans les négociations au jour le jour, répond que ses prédécesseurs ont échoué au Proche-Orient et qu'elle préfère utiliser ses propres méthodes. Mais selon Scott Lasensky, "l'une des principales leçons des négociations passées est qu'Israéliens et Palestiniens ne peuvent pas être livrés à eux-mêmes, parce qu'il y a trop d'assymétries de pouvoir. Ca ne fonctionne tout simplement pas".