Le secteur de la santé a fait hier, l'objet d'un débat parlementaire à la Chambre des députés. M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé Publique a répondu aux interrogations qui ont porté sur plusieurs points, notamment, la mise à niveau des établissements hospitaliers, l'amélioration des prestations à tous les niveaux, la généralisation de la médecine de spécialité à l'intérieur du pays... De même, un projet de loi amendant et complétant la loi 55 promulguée en 1973 relative à l'organisation des métiers de pharmacie a été adopté à cette occasion. Les Tunisiens vivent ces derniers jours sous l'effet de la réforme de l'assurance maladie. Ce nouveau système de soins qui sera appliqué à partir du mois de juillet ne cesse d'alimenter les débats. Il a d'ailleurs été parmi les questions adressées hier au ministre. Elles ont porté entre autres sur l'approvisionnement des hôpitaux en médicaments et la mise à niveau du secteur. Ainsi, M. Mondher Zenaidi a-t-il rappelé les mesures prises à cet effet et qui sont relatives à l'amélioration des prestations à tous les niveaux. Notamment, une enveloppe supplémentaire de 10 milliards de dinars sera réservée aux médicaments pour alimenter les pharmacies des hôpitaux publics. De quoi assurer une prestation de qualité aux patients qui ont opté pour ce choix. Soulevant la question de l'entretien des équipements dans les établissements de la santé publique (EPS), le ministre a rappelé que le secteur est en train d'être mis à niveau. Un effort continu est déployé dans ce cadre et ce à travers l'amélioration des services et de l'infrastructure. D'ailleurs, 180 milliards de dinars, et 195 MD seront respectivement réservés à l'amélioration de l'infrastructure de base et l'acquisition des équipements lors du 11ème plan du développement. « Les ressources humaines seront de leur côté consolidées car c'est là également où l'en enregistre des lacunes », d'après lui. Dans ce cadre, et en concordance avec la réforme de l'assurance maladie, le secteur public sera mis à niveau car plus de 15 millions de consultations sont effectuées chaque année dans les hôpitaux.
Prestation de qualité Pour offrir une prestation de qualité, le ministère compte créer une unité de gestion de mise à niveau. Elle vise notamment à moderniser 16 établissements et ce dans le cadre d'un projet pilote. Elle se chargera en collaboration avec la Banque Mondiale de réaliser une étude prospective comme elle déterminera les critères de priorité de la carte de la santé (les urgences, les maternités). Ce projet lancé cette année s'étalera sur cinq ans. A l'ordre du jour, l'accréditation de l'hôpital Mongi Slim à la Marsa dans le cadre d'un projet pilote. En d'autres termes l'amélioration de la qualité des services. Un train de mesures ont été donc prises pour donner un nouvel élan au secteur qui ne cesse de souffrir de lacunes. Ces dernières se résument en trois points. Le manque de médicaments, de médecins spécialistes et l'encombrement dans les urgences. M. Zenaidi considère que la mise à niveau du secteur est tributaire en quelque sorte de la concrétisation de ces trois facteurs ».
Généralisation des médecins spécialistes Toujours dans le même contexte, les députés se sont interrogés sur la généralisation des médecins spécialistes dans toute la République. Un problème qui se pose encore dans les régions faute de recrutement et de mouvement très souvent exigés par les spécialistes. Pour résoudre la question, M. Zenaidi considère qu'elle est tributaire entre autres de l'application d'un nouveau système de travail. Le mouvement pourra s'effectuer après 10 ans d'exercice. Il a souligné aussi que le nombre des recrutés sera révisé à la hausse de quoi généraliser les médecins spécialistes dans toutes les régions d'ici 2009. « Ces mesures seront prises pour généraliser la médecine spécialisée au bout de l'année prochaine », réitère-t-il. Par ailleurs, les députés se sont interrogés sur un phénomène qui ne cesse de gagner du terrain dans les cliniques privées et qui se résume dans le recrutement des spécialistes et des cadres du secteur public alors que le problème du chômage se pose de manière accrue dans le domaine. La sous-traitance dans ces établissements a fait aussi l'objet du débat. Répondant à cette question, le ministre a précisé que depuis 2007, un cahier des charges a été établi pour régulariser le secteur et garantir les droits des agents. La mise à niveau du secteur est l'un des grands chantiers sur lequel se penche l'Etat. Il s'agit d'un dossier d'une actualité brulante. Aurons-nous droit à une meilleure qualité de services d'ici cinq ans ? Sana FARHAT ------------------------ Les Chiffres *Dépenses dans le secteur de la santé se sont multipliées par six entre 1987 et 2008. * Pratiquement 60 mille agents offrent des services dans le secteur de la santé. * Le secteur privé s'est amélioré lors des 20 dernières années. 44 % des investissements ont été fait par le secteur qui compte 103 cliniques et 2000 lits. Nous comptons 4973 médecins, 1539 dentistes et 225 laboratoires d'analyses. * Les urgences accueillent 3.800.000 patients par an. ------------------------ Organisation des métiers pharmaceutiques Les députés ont adopté hier un projet de loi amendant et complétant celle promulguée le 3 août 1973 et relative à l'organisation des métiers pharmaceutiques. La nouvelle loi définit la spécialité pharmaceutique comme étant tout médicament préparé industriellement au sein d'une compagnie pharmaceutique et exposé dans un emballage approprié et identifié sous l'une des deux formes suivantes princeps ou générique. La loi autorise au pharmacien de substituer le médicament prescrit par un autre ayant la même efficacité. Toutefois, il lui est strictement interdit d'avoir recours à cette pratique quand le médecin traitant souligne le mot « non substituable ». Dorénavant, les organisations pourront bénéficier des dons sous forme de médicaments qui seront distribués gratuitement.