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La loi du silence...
Harcèlement sexuel
Publié dans Le Temps le 24 - 05 - 2008

Certaines maladies psychosociales ont tendance à prendre une envergure démesurée.
Parmi ces phénomènes sociaux, caractéristiques des sociétés modernes, le harcèlement sexuel.
Usant de leurs autorités au point d'en abuser, certaines mauvaises consciences font pressions sur les personnes qui travaillent sous leur ordre, afin d'en obtenir des faveurs et des services de nature sexuelle,
pour satisfaire leurs propres désirs ou pour le compte d'un tiers et ce, en leur intimant des ordres ou en les soumettant à des contraintes diverses. Ce n'est pas spécifique à la Tunisie.
La méthode, la plus souvent utilisée, repose généralement sur des pressions morales et matérielles qui varient entre la menace d'un licenciement abusif à une mutation ou affectation arbitraire en passant par une série d'autres mesures disciplinaires dont le but est de briser toute forme de résistance chez la personne harcelée.
Bien que la loi en général, et le code du travail en particulier, protègent toute personne, qui a subi ou refuse de subir des agissements constitutifs de harcèlement sexuel, contre les conséquences négatives dans la vie professionnelle, en allant même jusqu'à accorder à la personne qui décide de démissionner suite à un harcèlement sexuel une allocation chômage sous la considération qu'elle a été "volontairement privée se son emploi"
La loi reconnaît à la personne harcelée le droit d'engager une procédure en justice en accusant la personne qui a pratiqué le harcèlement comme étant avoir commis un délit pénal l'exposant à une peine de prison et à une amende mais aussi à une sanction disciplinaire proportionnelle à l'infraction commise.
Posons la question suivante : Combien de personnes victimes de harcèlements sexuels, dans une société encore conservatrice sur certains points considérés comme des tabous-malgré les efforts consentis et engagés en matière d'émancipation de la femme- trouvent assez de courage et d'audace pour avouer publiquement ce dont elles étaient victimes? Et combien d'entres elles sont capables d'engager des poursuites devant les juridictions compétentes contre leurs bourreaux ?
Les supplices et les cruautés vécues par les personnes harcelées trouvent-elles assez d'échos et assez de compréhension et même ne serait ce que de la sympathie ?
L'acte commis n'est-il pas étouffé dans l'œuf et la victime réduite au silence, de peur d'être taxée par tous les maux et tous les vices?
Sommes-nous assez tolérants envers les victimes de telles pratiques ?
Et, combien de femmes harcelées trouvent -elles soutien et réconfort auprès des siens dans le milieu familial et professionnel?
N'a t'on pas tendance à inverser les rôles en discréditant la victime et en glorifiant le bourreau, ce qui pousse les femmes victimes d'harcèlement à étouffer leur souffrance morale et physique en silence.
L'autre côté sombre de "l'iceberg d'horreur", c'est cette difficulté de taille qui vient s'ajouter à ce cycle tragique et qui est cette difficulté que rencontre les victimes d'établir les faits et d'apporter les preuves matérielles, nécessaires, afin d'engager les poursuites contre les personnes accusées.
Le plus souvent, le harcèlement est pratiqué dans des milieux "clos" , dont l'accès est généralement difficile aux personnes étrangères ,et en l'absence de témoins et, fautes de preuves palpables, la tâche de la personne harcelée à prouver le bien fondé de son accusation devient compliquée sinon impossible. Sans oublier que ceux qui pratiquent le harcèlement sexuel sont sûrement des gens malades ;sans vergogne mais "puissants" de par leur statuts et leurs influences, bénéficiant généralement d'une certaine complicité dans leurs entourages et bénéficient de cette loi du silence qu'ils font imposer aux autres sous diverses contraintes et menaces ou de l'effet de certains avantages accordés aux personnes potentiellement susceptibles d'apporter leur témoignage et d'éclairer la justice.
Le harcèlement sexuel est une pratique trop "païenne", un abus d'autorité qui dégénère en agression physique et psychologique sur la personne de la victime, c'est aussi un comportement déshonorant, dégradant et avilissant.
La lutte contre ce phénomène reste un combat d'avant-garde et juste qui fait partie de tous ces combats nobles que l'humanité doit livrer incessamment pour se libérer de ses faiblesses, ses hontes, et ses horreurs. Un combat contre la dégradation des valeurs de l'orgueil et de la fierté parce que le harcèlement sexuel est non seulement, une torture physique, mais aussi une torture morale et psychologique. C'est un viol perpétré avec préméditation et froideur contre la conscience humaine ,parce que, contraindre une personne à se soumettre ,sous l'effet de la peur de perdre un statut,un emploi ou un avantage quelconque,exercer sur elle, un chantage de quelque nature soit -il , est l'équivalent d'un acte barbare et horrible. C'est une torture et un tourment corporel qu'on fait subir à une personne sans consentement. C'est une forme de cannibalisme sauf que le vrai cannibalisme trouve sa "justification"dans le rituel alors que celui lié au harcèlement est maladif.
S'attaquer à ce mal, afin de l'éradiquer, est un combat social qui doit impliquer non seulement la loi, la justice, mais surtout la société civile. Car la société, justement, malgré les mesures solennelles prises contre le harcèlement sexuel, et les textes qui le réprimandent sévèrement, oblige encore les victimes à la loi du silence.
Rakia MAKHLOUF

Que dit la loi ?
La loi n° 2004-73 du 2 août 2004 a modifié et complété le Code pénal concernant la répression des atteintes aux bonnes mœurs et du harcèlement sexuel. Elle prévoit dans son article 26bis six mois d'emprisonnement et une amende de mille dinars à quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes mœurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gène intentionnellement autrui d'une façon qui porte atteinte à la pudeur.
L'Article 226 ter de la même loi précise qu'est puni d'un an d'emprisonnement et d'une amende de trois mille dinars, celui qui commet le harcèlement sexuel.
Est considéré comme harcèlement sexuel toute persistance dans la gêne d'autrui par la répétition d'actes ou de paroles ou de gestes susceptibles de porter atteinte à sa dignité ou d'affecter sa pudeur, et ce, dans le but de l'amener à se soumettre à ses propres désirs sexuels ou aux désirs sexuels d'autrui, ou en exerçant sur lui des pressions de nature à affaiblir sa volonté de résister à ses désirs.
La peine est portée au double lorsque l'infraction est commise à l'encontre d'un enfant ou d'autres personnes particulièrement exposées du fait d'une carence mentale ou physique qui les empêche de résister à l'auteur du harcèlement.


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