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21 - Shane Kent: du hard rock au jihad mondial
Notre feuilleton - Le jihad des convertis
Publié dans Le Temps le 03 - 02 - 2007

Cet ex-rocker aux cheveux roux et à la peau claire, qui a choisi le prénom de Yasin après sa conversion à l'islam, est membre de ce que la presse australienne appelle «la cellule terroriste de Melbourne», 13 islamistes radicaux suspectés de préparer des attentats terroristes en Australie, arrêtés le 8 novembre 2005 près de Melbourne et incarcérés depuis à la prison de haute sécurité de Barwon.
Shane Kent fait partie de ces dizaines de convertis à l'islam ayant succombé aux sirènes du jihad international. Américains, australiens, jamaïcains, français, allemands, belges... Nés de parents chrétiens, juifs ou athées... Fraîchement convertis à l'islam le plus rigoriste par des imams extrémistes, ils ont gagné les camps d'entraînement de Bosnie et d'Afghanistan, où ils ont acquis une solide formation militaire, avant de devenir des «petits soldats du jihad» contre l'Occident mécréant. Certains sont morts dans les montagnes de Tora Bora ou en Irak. D'autres ont été arrêtés dans le cadre de la campagne internationale de lutte contre le terrorisme, jugés et écroués. Leurs parcours, qui se ressemblent en plusieurs points, peuvent être résumés en deux formules: quête désespérée de soi et folie destructrice.

Présenté par l'accusation comme un fervent partisan du jihad mondial, à l'instar de Jack Roche, Jack Thomas et David Hicks, autres convertis australiens passés par l'Afghanistan déjà présentés dans cette série, Shane Grégoire Kent est né en novembre 1976 à Dandenong, banlieue réputée pour sa grande diversité ethnique, au sud-est de Melbourne.
Si on connaît peu de choses sur l'enfance et la jeunesse de Shane, on sait cependant qu'il s'est converti à l'islam fondamentaliste en fréquentant la mosquée de Brunswick, où «sévissait» un certain cheikh Mohammed Omran, membre de l'association ''Ahlu Assunnah Wal-Jamaah''. C'est dans cette mosquée qu'il a subi l'influence du prédicateur radical Abdul-Nacer Benbrika, dit Abu Bakr, 46 ans, maître spirituel de ce que les médias australiens appellent la «cellule terroriste de Melbourne». C'est ce dernier, en tout cas, qui, en 2001, envoya Kent suivre une formation à Al-Farouq, célèbre camp jihadiste en Afghanistan qui était géré par le réseau Al-Qaïda.

Entraînement au camp d'Al-Farouq en Afghanistan
Dans la banlieue où il habitait, Kent n'a jamais attiré l'attention de ses voisins. Il partait le matin et revenait le soir dans sa voiture rouge. Sa femme Eman Aboud, née d'une famille originaire de Turquie, n'était pas très visible elle non plus. Elle allait parfois à la pharmacie acheter des médicaments pour sa mère. Mais on ne la voyait pas beaucoup. Un an avant son arrestation, cet homme aujourd'hui âgé de 30 ans avait suivi une formation en systèmes multimédias à l'école Broadmeadows Tafe, au nord de Melbourne.
Selon la belle-mère de Kent, citée par le site d'information australien ''www.news.com.au'',
Mme Kent dormait profondément lorsque la police a arrêté son gendre dans les premières heures du matin. Kent lui-même était éveillé, assis à son ordinateur, alors que son fils de six ans, Ibrahim, un de ses deux enfants, était endormi sur un divan, près de lui. Seule la fille du couple, Sarah, était absente de la maison.
La belle-mère a encore de la peine à croire que son gendre est un islamiste radical et encore moins un apprenti terroriste. La police fédérale australienne a pourtant obtenu des aveux d'un musulman surnommé Abou Jihad qui affirmait avoir voyagé en Afghanistan avec Kent. Les deux hommes voulaient recevoir une formation de combattant. Abou Jihad a déclaré avoir voulu quitter le camp d'entraînement, mais Kent l'a persuadé de rester. Un autre Australien était présent dans le camp Al-Farouq en même temps que Kent et Abou Jihad: David Hicks, le «taliban australien», aujourd'hui incarcéré au camp de Guantanamo Bay, à Cuba.
Selon la police, Kent aurait prêté allégeance à Oussama Ben Laden en présence de ce dernier. Mais au cours de son interrogatoire, l'intéressé Kent a formellement nié avoir exprimé le désir de mourir en martyr de l'islam.
A l'ouverture du procès des membres de la «cellule terroriste de Melbourne», le 20 décembre 2005, le procureur Nick Robinson a affirmé que Kent a dit à Benbrika, dans une conversation téléphonique interceptée par la police: «Cheikh, c'est trop dur ici... Nous ne pouvons pas nous déplacer. Nous ne pouvons rien faire». Ben Condon, l'un des principaux enquêteurs, a déclaré, de son côté, que Kent a promis, au cours de sa formation en Afghanistan, à perpétrer des attaques terroristes en Australie afin de pousser le gouvernement de ce pays de retirer ses troupes d'Afghanistan et d'Irak. Pour financer leurs opérations futures, Kent et ses co-accusés auraient, selon lui, levé des fonds de manière illégale, en recourant à la fraude à la carte bancaire ou au braquage de voitures.
Selon le procureur Mark Dean, qui parlait au cours du procès du groupe, le 24 juillet dernier, Kent a produit, avec l'aide d'un autre accusé, Aiman Joud, une vidéo de propagande qui a été ensuite diffusée par Al-Qaïda sur un site Web proche du réseau. La vidéo rend hommage aux martyrs du jihad et reprend des messages de Ben Laden et d'Abou-Mossaab Al-Zarqawi, ex-chef d'Al-Qaïda en Irak.
Selon Mark Dean, le groupe de Melbourne a été infiltré, dès septembre 2004, par un agent des services de renseignement australien. C'est ce qui a facilité son démantèlement et la découverte d'armes et d'explosifs dans les appartements de certains de ses membres, notamment Aiman Joud, Fadal Sayadi et Ahmed Raad.

Mauvaises conditions de détention à la prison de Barwon
La belle-mère de Kent continue cependant de donner une autre version des faits, reprise par la presse australienne, selon laquelle Kent aurait passé trois mois au Liban, en 2002, et travaillé ensuite à Dubaï, avant de rentrer dans son pays. Son témoignage n'a pas beaucoup convaincu les juges. Shane est toujours incarcéré à la prison de Barwon dans l'attente du verdict.
«Les conditions de détention dans l'unité Acacia de la prison Barwon sont oppressantes et inhumaines. Je suis choqué également par l'alignement systématique des médias australiens sur la position du public australien très hostile à l'égard des accusés [de terrorisme] qui ont droit à un procès équitable. Chacun d'entre nous doit être considéré comme innocent jusqu'à ce qu'on prouve sa culpabilité», a dit Shane Kent dans une déclaration co-signée ave sa femme, Eman Abdou. Cette déclaration a été lue par un groupe de défenseurs des droits de l'homme réunis, le 30 avril dernier, devant la prison de Barwon, pour protester contre les conditions d'incarcération des 13 membres de la «cellule de Melbourne». Les autres co-accusés, membres du groupe sont Nacer Benbrika, Aiman Joud, Fadl Sayadi, Hany Taha, Amer Haddara Izzydeen Atik, Abdullah Meri, Shoue Hammoud, Bassem Raad, Ezzit Raad, Ahmed Raad et Majed Raad.
Dans une déclaration lue par la même occasion, l'épouse de Shane Kent a souligné, de son côté, que les visites légales aux accusés sont limitées en nombre et qu'elles sont souvent écourtées. Selon elles, ces derniers ne peuvent voir leurs enfants qu'une fois par mois et pendant une heure seulement. Eman Aboud a déploré aussi que les accusés soient soumis au régime d'isolement cellulaire pendant 18 heures par jour, ajoutant que les traitements qui leur sont infligés sont cruels et peuvent être considérés, conformément à la charte d'ONU, comme une forme de torture.
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