Depuis que le coup d'envoi du dialogue avec la jeunesse a été lancé, des séances-débats sont organisées partout dans le pays, de véritables forums où les jeunes tunisiens viennent exprimer librement et sans tabous les sujets qui les préoccupent, évoquer leurs sentiments, apporter leurs critiques et proposer leurs points de vue sur d'innombrables sujets concernant l'avenir de la Tunisie. Il va sans dire que le dialogue avec la jeunesse, qui représente les forces vives du pays, ne saurait être que salutaire et fructueux, compte tenu de la conjoncture actuelle difficile et peu réconfortante quant à l'avenir de l'humanité. Qu'on le veuille ou non, nos espoirs sont désormais fondés sur la jeunesse qui est pleine d'énergie et d'ambitions, pleine d'envie d'aller plus loin, de progresser, de relever les défis de l'avenir, pleine de volonté d'agir et d'atteindre des lendemains meilleurs. Ce dialogue est de nature à instaurer des traditions démocratiques basées sur la liberté d'expression et la concertation et à faire de cette jeunesse des citoyens actifs capables de mettre en œuvre les solutions adéquates à tous les problèmes et d'axer son travail sur le développement durable et l'avenir commun. Les jeunes d'aujourd'hui aspirent à prendre la responsabilité de leur vie et de leur avenir. La société a beau considérer ces jeunes comme étant incapables de jugements, de décisions et d'initiatives alors qu'ils vibrent de sensibilité, d'ardeur et de vigueur. Laisser s'exprimer la jeunesse est la preuve que l'avenir de la Tunisie en dépend énormément, du fait que la principale ressource de notre pays demeure l'Homme, c'est lui qui doit penser, décider, travailler, créer... D'ailleurs, les pays qui nous devancent et qui constituent aujourd'hui un modèle pour nous ont misé sur leur jeunesse pour réaliser un essor économique spectaculaire et atteindre le plein développement. Ce dialogue fait sans doute éviter aux nouvelles générations le sentiment d'incapacité et d'irresponsabilité dont on les a souvent accusées et ouvre devant elles une nouvelle voie plus participative, plus intégrative dans la vie publique. Il y a sûrement beaucoup de problèmes vécus par la jeunesse tunisienne qui demandent un engagement total dans l'action positive à tous les domaines vitaux de la société (éducation, santé, économie, politique, emploi, environnement...), partout où les jeunes peuvent intervenir pour contribuer à la recherche des solutions adéquates aux différents problèmes. C'est à travers ce dialogue ouvert avec les jeunes qu'on pourrait les responsabiliser de leur propre avenir ; ce sont eux qui doivent cristalliser leurs véritables problèmes, soumettre leurs désirs et leurs vœux et proposer les décisions rationnelles qu'ils jugeront convenables à leur situation. Et c'est à l'Etat de prendre en considération, lors de l'élaboration de ses projets futurs, toutes les décisions qui vont émaner de ce dialogue pour les valoriser et les concrétiser. C'est donc une occasion qui a son pesant d'or dont tous les jeunes tunisiens doivent profiter pour prouver qu'ils sont à la hauteur de la situation et qu'ils sont capables de concevoir leur avenir et d'œuvrer pour l'édification d'un avenir meilleur de la Tunisie. Cependant la bonne volonté ne suffit pas, il faut avoir le sens de l'initiative (individuelle ou collective) pour aller au devant et profiter davantage des législations en vigueur que l'Etat a mises au profit de la jeunesse. Ainsi, sur le plan politique, la jeunesse doit être présente en permanence dans les différents partis politiques afin de consacrer la démocratie dans le pays. Sur le plan économique, la jeunesse est appelée à s'engager davantage dans la libre entreprise afin de profiter au maximum des différents mécanismes d'incitation à la création des projets mis à sa disposition, comme par exemple la Banque Tunisienne de Solidarité. De même, la jeunesse d'aujourd'hui est en mesure d'œuvrer pour une amélioration de la qualité de la vie en participant efficacement aux différents programmes relatifs à l'environnement et au développement durable en adhérant massivement aux diverses associations et aux différents clubs scolaires et universitaires dans tous les domaines (culturels, sportifs, scientifiques...) qui sont souvent à court d'initiatives et ont besoin d'un second souffle pour affronter les questions actuelles qui sont en évolution permanente.. Donc, pour un jeune tunisien d'aujourd'hui qui veut sincèrement sortir de sa passivité et de son immobilisme, (deux préjugés implantés depuis longtemps dans les esprits des adultes !) et voler de ses propres ailes, il est impératif de profiter de ce dialogue national qui lui permet de prendre la responsabilité de sa propre vie et d'arrêter de croire qu'il est laissé-pour-compte. Le temps est venu où il doit décider de son avenir en présentant sa vision des choses et en proposant ses choix quant à l'avenir de la Tunisie de demain. Il est grand temps que toute la jeunesse du pays mette la main dans la pâte et surtout assumer la responsabilité de la liberté de ses choix et de ses actions. Car quand on dit liberté, on dit responsabilité, deux termes indissociables.