Lorsque cette dame de 62 ans a croisé le regard avec ce jeune homme plombier " à la criée " brun et longiligne, elle s'est vite rappelée de son visage. Elle était sûre qu'elle l'avait croisé quelque part. Mais, elle ne s'est pas rappelée sur le champ de la scène qui les avait réunis ensemble. Seulement, lorsqu'une autre femme a crié " au secours, on m'a volé mon porte-monnaie ! ", la scène de rencontre a été remémorée par la vieille dame. Le visage appartenait à celui qui lui avait arraché son sac à main une année plus tôt dans ce même marché. Elle ne pouvait pas l'oublier. Ce jeune gaillard l'avait, alors, abordé de face et lui avait demandé si elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider à transporter ses sacs. Elle avait refusé et il lui avait arraché son sac à main qui contenait son portable et 160 dinars. C'était en ces termes que cette vieille dame a racontés au poste comment elle a reconnu son agresseur. La nouvelle victime était pratiquement du même âge que la première et le vol s'était passé dans les mêmes conditions. Les deux dames se sont présentées ensemble au poste de police. La première pour porter une plainte et la deuxième pour donner aux agents les signalements de l'éventuel voleur. Le détail de " plombier à la criée " était très significatif. Il réduisait déjà le cercle des recherches dans ce marché populaire. Les soupçons des agents se sont portés sur deux jeunes qui répondaient à ce signalement. Interpellés tous les deux, l'une des dames a assuré que l'un d'eux était l'arracheur de son sac à main l'année dernière. Le jeune homme a essayé de nier prétendant qu'il ne travaillait pas dans le coin l'année précédente. Mais, pressé de questions, il a fini par avouer les deux forfaits. Il a même avoué d'autres vols qui s'étaient déroulés de la même manière. Le faux plombier a été arrêté et traduit devant le tribunal. Il a essayé de nier les faits qui lui étaient reprochés devant la cour, le juge lui a rappelé ses aveux lors de l'interrogatoire de police et devant le juge d'instruction. Il a demandé la clémence. Son avocat lui a requis les circonstances atténuantes étant à son premier faux pas et n'ayant jamais eu maille à partir avec la justice. Le tribunal l'a condamné à deux ans de prison. Le prévenu a interjeté appel. Devant la cour d'appel, le prévenu a sollicité encore une fois la clémence des juges. Son avocat a rappelé l'absence d'antécédents judiciaires et le jeune âge du prévenu. La cour d'appel a ramené la peine à un an de prison.