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Le recours à l'arbitre étranger est-il inévitable ?
Dossier
Publié dans Le Temps le 13 - 07 - 2008

Les travers et les avatars d'un arbitrage qui se dégrade de jour en jour
Ouvrir le dossier de l'arbitrage c'est présager qu'il y a grandement à dire. Mais empressons nous de souligner de prime abord que ce problème fort épineux n'est nullement spécifique à nous mais pratiquement universel selon le témoignage de nos invités.
Mais au fait, pourquoi ce marasme régissant notre corps arbitral ? Le ver est-il déjà bien incrusté dans le fruit ; le mal est-il incurable et à un stade tellement avancé que ne serait-ce qu'une rémission relèverait du miracle ? Le malaise est patent, palpable, à couper au couteau tellement il est épais. D'où le recours des instances décisionnelles aux arbitres étrangers sous la pression des clubs. Un constat d'échec tonitruant car leurs prestations ont été très peu convaincantes et les exemples ne manquent pas. Les décideurs parviendront-ils un jour à frapper du poing sur la table et barrer définitivement la route à cette invasion coûtant aux contribuables des deniers sonnants et trébuchants et en devises.
Quelle crédibilité à nos directeurs de jeu dans les joutes internationales si dans leurs propres murs ils sont boutés hors des rectangles verts ? Nos séminaires, nos recyclages ne deviendraient-ils pas de facto caduques ?
Nous avons abordé des personnes rompues à ce sujet pour connaître les tenants et les aboutissants de cet épineux et non moins complexe dossier :

Abdesslem Chammam : "J'ai désigné Aouaz pour la finale "
La prestation des arbitres étrangers lors de l'exercice écoulé a été tout juste moyenne et je suis large et par trop clément. A l'exception de deux ou trois matches en fin de saison avec notamment ESS-CA et CA-ESZ, où pour des considérations complexes ma commission a eu recours aux étrangers, pour tout le reste nous n'avons rien à voir dans l'affaire. Ce sont les clubs qui demandent et exigent la présence des arbitres étrangers en payant bien évidemment la contre partie. Attitude dictée par la pression de la rue, le manque de confiance, la suspicion, et pourquoi ne pas l'avouer la faiblesse de certains dirigeants à affronter leurs socios en cas d'échec.
Le jour où ces responsables commencent eux-mêmes par reconnaître devant les médias que les erreurs de l'arbitre font partie du jeu, qu'ils dédramatisent et désamorcent la situation critique, l'ambiance redeviendra à coup sûr plus gérable et autrement moins explosive.
Pour moi, je le déclare haut et fort sur vos colonnes, l'arbitrage étranger est mal vu et je ne le cautionne pas le soutien. Pour moi nos arbitres valent nettement mieux .Aouaz Trabelsi est considéré à l'heure qu'il est comme étant le meilleur arbitre arabo-africain. Se passer de ses services dans les grands chocs me parait un peu gros à avaler. N'a-t-il pas dirigé magistralement EST-CA ?
Concernant l'arbitrage de l'Allemand, il a été selon moi très moyen avec plein de fautes. Il s'agit d'un international qui a dirigé par le passé un certain ESS-EST (2-1) le 23/01/2005.
Mais attention, Abdesslem Chammam n'a rien à voir dans sa désignation. Pour moi, et en parfait accord avec le président de la FTF , j'ai désigné Slim Jedidi pour ST-ESS ; Yosri Saadallah pour EGSG-EST lors des demi finales et dans la foulée Aouaz Trabelsi pour la Finale , et je suis parti au Caire.
Par la suite, on a récusé Aouaz et fait pression sur l'administration de la FTF pour chercher un directeur de jeu en dehors de nos murs. Ridha Kraiem s'en est occupé et a amené l'Allemand. Je vous jure que je n'ai eu vent de son identité que le jour de la finale comme tout un chacun.
Je puis vous affirmer également solennellement que jamais mon fils évoluant avec l'Espérance n'a eu vent du nom de l'arbitre à officier la rencontre des siens. Il y va de ma conscience professionnelle, de mon profond respect pour l'éthique, de ma volonté inébranlable de traiter tout le monde sur le même pied d'égalité. J'ai vécu sur les terrains avec l'ASM en homme et je continuerai à diriger cette commission avec les mêmes principes et dans la même lignée.

Slim Chiboub : "Un mal nécessaire ! "
Le recours aux arbitres étrangers dans nos contrées est un mal que je qualifierai nécessaire. Personne ne nous a imposé pareille procédure que je sache ni la FIFA , ni encore moins l'UEFA. Ce sont nos responsables à tous les niveaux qui sont incriminés dans l'affaire. Je m'explique : tant qu'on fuit ses responsabilités en imputant les revers de son équipe aux erreurs de l'arbitre, au public adverse un tantinet chahuteur, au terrain calamiteux, au calendrier incohérent etc. nous ne nous en sortirons cette lumineuse trouvaille de faire disputer une finale à 17h en pleine canicule ? Cela dépasse mon entendement !
Pour conclure, je dirai que l'Etoile et l'Espérance sont deux grandes écoles de civisme, qu'il faut oublier cette finale et aborder les deux rencontres à venir dans le cadre de la coupe de la CAF avec pondération et sagesse. Je lance un appel aux responsables des deux clubs pour qu'ils tournent la page en agissant en adéquation avec le statut, la renommée de leur glorieuse et non moins prestigieuse citadelle.

Mohieddine Baccar : "Faire plutôt appel aux arbitres nord africains"
Je suis catégoriquement contre le recours aux arbitres étrangers en général. Le cas échéant et en désespoir de cause, pourquoi ne pas faire appel aux Nord-Africains ? Ils nous reviennent moins chers et sont régis par une institution nord africaine à laquelle ils doivent impérativement rendre compte à l'inverse des autres qui ne craignent pour ainsi dire personne . Himoudi a bien arbitré hier ESS-EST.
Ce qui nous arrive est la résultante des plaintes et suspicions des équipes, s'ingéniant à jeter l'anathème sur les arbitres autochtones, les instances également ne sont pas exemptes de tout reproche du moment qu'elles demandent l'avis des clubs avant les désignations. C'est en quelque sorte le procès des sorcières de Salem.

Younès Selmi : " Un cinglant constat d'échec "
Nous venons d'avoir la énième preuve irréfutable que l'arbitrage étranger n'a pas de place chez nous. L'étranger s'amène chez nous pour y passer trois jours en touriste et aux frais de la princesse, complètement démotivé, ne subissant aucune pression et arbitrant comme bon lui semble. C'est un cinglant constat d'échec de cette stratégie.
Le BF doit frapper sur la table et imposer nos directeurs de cette lumineuse trouvaille de faire disputer une finale à 17h en pleine canicule ? Cela dépasse mon entendement !
Pour conclure, je dirai que l'Etoile et l'Espérance sont deux grandes écoles de civisme, qu'il faut oublier cette finale et aborder les rencontres à venir dans le cadre de la coupe de la CAF avec pondération et sagesse. Je lance un appel aux responsables des deux clubs pour qu'ils tournent la page en agissant en adéquation avec le statut, la renommée de leur glorieuse et non moins prestigieuse citadelle.

Ameur Bahri : "Accepter les erreurs de l'arbitre tunisien "
L'expérience a prouvé que l'étranger commet autant sinon plus d'erreurs que le tunisien. Pourquoi alors ne pas instituer des traditions à accepter celles commises par les locaux et se plier aux règles du jeu ? En ce sens que les erreurs peuvent vous léser comme elles peuvent être en votre faveur !
Je me suis toujours insurgé en faux contre la limitation d'âge des arbitres à 45 ans. Pourquoi se priver de leur apport alors qu'ils sont en plein épanouissement et mûrs (test warner à l'appui)? De plus ils sont à même d'encadrer comme il se doit les jeunes.
Pour la finale, l'Espérance a été également lésée dans l'affaire avec un arbitre complètement à coté de la plaque. En un mot, un arbitrage indigne de cette apothéose.

Mohamed Achab (ST) : "Ne pas verser dans l'alarmisme"
Sans recourir à leur compétence qui ne dépasse pas très souvent celle des nôtres, je pense que faire appel à eux entre dans le cadre de la neutralité et de l'objectivité de la part des décideurs.
Je ne veux pas verser dans l'alarmisme et qualifier nos arbitres d'appartenir à tel ou tel club, mais je me contenterai tout simplement de souligner une certaine sympathie qu'ils affectionnent à l'endroit de telles ou telles couleurs.
J'ai assisté également, pourquoi le nier, à des directeurs de jeu bizarroïdes connaissant d'avance le nom du vainqueur et mettant tout en œuvre pour y parvenir.
Pour revenir à la fameuse finale, connaissant de près la rigueur des allemands et leur comportement hautement professionnel, je dirai que l'arbitre allemand a été appelé le pied levé alors qu'il était en vacances depuis le 18 mai ; à supposer bien sûr qu'il ait arbitré en cette date, donc il était très peu compétitif. Je laisserai le soin aux techniciens de juger sa prestation étant peu versé dans cette gymnastique.

Mohamed Aboud (EGSG) : "C'est du n'importe quoi?"
Vous voulez rire ? C'est tout simplement de la poudre aux yeux ces recours. Pour preuve lors de mon match à Béja contre le CA, l'arbitre Suisse m'a déclaré que mon équipe évoluait sans pression, sans enjeu, et que le CA était plus concerné par les trois points !
Je préfère de loin le Tunisien, au moins il est plus correct dans son comportement.
Pour la finale, il est malheureux qu'un arbitre qui n'a selon moi, aucune relation avec le sifflet s'amène chez nous faire du n'importe quoi et d'une façon aussi désinvolte.

Abdelatif Kéfi (OB) : "Plus jamais les étrangers"
Je suis viscéralement anti arbitres étrangers et pour cause ; ils viennent en villégiature, se tapent les meilleures suites dans nos hôtels, sifflent comme bon leur semble et rentrent pénards chez eux le portefeuille garni de billets de banque en devises.
L'arbitre libyen qui a sifflé OB-ESS a non seulement enlevé un penalty aux miens mais en a offert un inexistant à l'adversaire !
Les nôtres sont jeunes, ambitieux et veulent percer donc très performants. De plus, la profusion des images TV les pousse à se surpasser. Avec la technologie de pointe qui leur est promise, la communication avec leurs assistants sera meilleure et leurs décisions plus justes.
Pour une finale de la coupe, il était inconcevable qu'elle soit confiée à un étranger.

Laaroussi Mansri : " L'arbitre tunisien doit forcer le respect "
Je ne mets nullement en question la bonne foi de l'Allemand ou d'un autre arbitre. Cependant, l'erreur est humaine, et je pense que le fait qu'il ait accordé le but d'égalisation qui n'en était pas un du reste, l'a grandement perturbé. Je présume qu'aux vestiaires son assistant lui a signalé qu'il n'a pas rejoint le centre sur l'action et cela a dû gamberger dans sa tête et ses décisions. L'ambiance électrique, la chaleur, ont fait le reste.
Je dis que nos arbitres doivent par leur comportement irréprochable sur le terrain arracher la confiance des responsables et de facto barrer la route aux étrangers.
A Kairouan, Yosri Saadallah a sorti un grand match, et cela n'a pas empêché certains de rouspéter. Il faut que pareilles manœuvres cessent de la part des dirigeants.

Chamseddine Lamti : " Balayons d'abord devant nos portes ! "
Le problème essentiel réside dans le manque de confiance qui paralyse nos relations. Commençons d'abord par assainir cette ambiance pourrie, asphyxiante qui prévaut au niveau de notre corps, par balayer devant notre porte En premier lieu. j'incrimine certains de mes collègues qui dès que la désignation est connue se précipitent à jeter le doute dans l'esprit de l'une des équipes arguant du fait que tel ou tel arbitre appartiennent à l'écurie adverse.
La confiance doit également régir les relations corps arbitral équipes; il est grand temps que ce climat malsain de suspicion prennent fin. L'erreur étant humaine, pourquoi alors l'admettre et l'accepter pour tous les protagonistes du match: joueurs, staffs technique, médical et administratif, public, et ne point la tolérer quant elle émane de l'un d'entre nous?
Avec l'Allemand tous ont accepté ses erreurs sans piper mot. Je n'ose pas imaginer le scénario si par "malheur" le referee était des nôtres.

Slim Belakhouas : " Nous sommes meilleurs"
Je n'ai pas constaté un niveau supérieur au notre de leur part, volet technique d'arbitrage. Pire, certains d'entre eux ne méritent même pas de fouler le rectangle vert, tellement ils sont médiocres voire nuls. Mais volet technologie, ils nous dépassent de loin. En Tunisie, nous sommes meilleurs et plus compétents que la plupart de ces intrus.
L'arbitre de la finale m'a paru perturbé d'entrée. La fonction disciplinaire n'a pas été appliquée en l'occurrence : rappel à l'ordre, avertissement puis expulsion. Il s'est cantonné aux rappels à l'ordre seulement. Il était dans un mauvais jour et a trop dramatisé l'impact du match. Il a lésé les deux équipes.

Wassim Ben Salah : " Ils nous traitent de haut "
L'étranger chez nous se permet de commettre les pires dépassements assuré de l'impunité. Il siffle avec nonchalance car il n'a de compte à rendre à personne.
L'année dernière j'ai fait 4ème arbitre de Farina lors d'un certain CA-CAB ; il a officié sans échauffement ni stretching ! Ils nous traitent par-dessus la jambe et ne font pas un grand cas de notre compétition.
L'arbitre de la finale a été une catastrophe tout simplement. Mais sans influer sur la sanction finale qui aurait du être un 3-2 pour l'Espérance. (Deux des quatre buts de l'ESS non valides, et un penalty non sifflé pour l'EST).


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