Année décisive avant l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange et la libéralisation du secteur agricole et des services, 2007 sera la pierre angulaire du prochain quinquennat (2007-2011) en matière d'IDE. Il est prévu d'atteindre un volume d'IDE de près de 7,8 milliards de dinars pour la période 2007-2011 contre 5 milliards de dinars durant la période 2002-2006, faisant ainsi passer le flux annuel d'IDE de 1 milliard de dinars à 1,5 milliard de dinars par an. Pour la seule année 2007, le gouvernement table sur un volume de 1,3 milliard de dinars d'investissement direct étranger. Durant ces dernières années, de multiples réformes ont été menées pour améliorer le climat des affaires en Tunisie et faire valoir ses avantages compétitifs. Ainsi, l'environnement d'investissement est devenu de plus en plus favorable, ce qui a permis de réaliser un accroissement appréciable des investissements étrangers pour atteindre une moyenne de 1 milliard de dinars par an au cours de la période 2002-2006 contre 733 par an au cours de la période 1997-2001, soit une augmentation de plus de 30%. Parallèlement, les IDE ont connu, au cours des années précédentes, une diversification sectorielle, comme en témoigne l'accroissement des IDE dans les activités à forte valeur ajoutée tels que les industries électriques et électroniques, les composants automobiles et la plasturgie ainsi que l'émergence des activités liées aux nouvelles technologies de l'information, et de communication basées sur le savoir. Le nombre d'entreprises à participation étrangère opérant actuellement en Tunisie est de 2803 entreprises contre 900 au début des années 90. Ces entreprises emploient aujourd'hui plus de 273.000 personnes. L'avantage du site tunisien en tant que destination privilégiée d'investissement est attesté par la consolidation de l'image de marque du pays. Le dernier rapport sur la compétitivité globale 2006-2007, élaboré par le Forum économique mondial de Davos et l'Université américaine Harvard, est venu confortée cette appréciation en classant la Tunisie au 26ème rang mondial pour la qualité de l'environnement d'affaires, au 30ème rang à l'échelle mondiale au niveau de la compétitivité macroéconomique, soit le pays le plus compétitif d'Afrique et du Monde arabe. Ce classement est effectué sur la base des indices se rapportant, essentiellement, à la performance des institutions publiques et au développement technologique.
Orientations A la veille du XIème Plan 2007-2011, les objectifs et les orientations tracées par la Tunisie pour la prochaine étape de développement économique et social visent, entre autres, à offrir un climat plus favorable à l'investissement privé tunisien et étranger. Selon les actions programmées, cette nouvelle étape sera marquée, essentiellement, par le renforcement de la compétitivité de l'économie dans un cadre qui concilie entre la préservation des acquis réalisés et l'aspiration à se hisser à des niveaux plus élevés de croissance tout en consolidant les équilibres financiers, tant interne qu'externe, notamment à travers la mobilisation accrue des IDE. Cette étape sera également marquée par une internationalisation et une ouverture plus large de l'économie nationale sur son environnement. Dans le but de réaliser cet objectif et d'améliorer la contribution des IDE à cet effort, la Tunisie s'attachera à poursuivre l'amélioration de l'environnement de l'investissement, en particulier à travers : -La poursuite de la simplification des procédures administratives. -La restructuration du secteur industriel en vue de favoriser l'émergence d'un tissu industriel performant. -L'adoption d'un régime fiscal qui fournit une vision plus claire à l'investisseur sur le long terne et la poursuite de la réduction des tarifs douaniers pour les importations en vue d'assurer la baisse des coûts des facteurs de production. -L'amélioration des prestations fournies aux entreprises étrangères en infrastructure, en technologie et en logistique. -Le renforcement de la concurrence sur le marché intérieur et la maîtrise des prix. -L'élargissement des domaines d'intervention de l'investissement étranger à travers l'ouverture de nouveaux domaines, notamment le transport, les services financiers, le secteur des assurances et autres, tout en favorisant la réalisation de projets dans le cadre de la concession.
Projets pouvant drainer les IDE Parmi les méga projets qui seront réalisés selon la technique de concession et qui ne manqueront pas de drainer davantage d'IDE au cours du prochain quinquennat figurent : le projet de la raffinerie privée à Skhira, le projet d'aménagement des Berges Nord et Sud du Lac de Tunis, la construction d'un terminal des navires de croisière et l'aéroport international d'Enfidha. Il s'agit également d'aménager des pôles technologiques et des zones économiques bien équipés et de créer un patrimoine foncier dans chaque gouvernorat. S'adressant à plusieurs investisseurs et chefs d'entreprises étrangères installées en Tunisie et opérant dans divers domaines, M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, a souligné que les réformes initiées par la Tunisie au cours des deux dernières décennies ont pour objectif d'intégrer l'économie nationale dans le contexte mondial et d'améliorer sa compétitivité, évoquant les pas franchis sur cette voie et les plans futurs de développement. Ces réformes ont contribué à l'amélioration du climat d'affaires et d'investissement en Tunisie et permis de mettre en place une infrastructure propice à la production et à l'exportation, a-t-il ajouté. Les hommes d'affaires et chefs d'entreprises présents, à cette rencontre, se sont félicités, pour leur part, de l'encadrement et de l'appui dont ils bénéficient en Tunisie, exprimant leur considération quant aux succès enregistrés par le pays dans les divers domaines et la paix et la stabilité qui y règnent. Concernant les projets et programmes futurs, les investisseurs ont souligné qu'ils portent un projet civilisationnel ambitieux qui va hisser la Tunisie aux plus hauts rangs, exprimant leur volonté de poursuivre leur partenariat avec la Tunisie et d'exploiter toute nouvelle opportunité d'investissement. La renontre a aussi permis d'échanger les points de vue sur les moyens d'améliorer davantage le climat d'affaires et d'investissement en Tunisie partant des expériences et compétences des hommes d'affaires dans ce domaine. A.A
Témoingnage
M. Jean-Jacques Boulain, directeur de TIMELEC en Tunisie « Simplifier et clarifier les procédures douanières »
Spécialisée dans la fabrication d'équipements de contrôle, de sécurité, gestion et maîtrise de la consommation d'électricité (interrupteurs industriels de courant, onduleurs avec commande intelligente, protecteurs contre la surintensité, compteurs d'énergie, avertisseurs et des convertisseurs automatisés de courant, TIMELEC, filiale de la société française SOCOMEC (Est de la France ), a été implantée, en 2001, la zone industrielle de Chebedda, sur une superficie de 5200 m2 .
- Quels sont vos résultats après cinq ans d'implantation en Tunisie ? Notre investissement de départ en 2001 était de 4 millions d'euros. Aujourd'hui, notre société assure le 1/3 de la production de la maison mère (300 mille interrupteurs par an), réalise un chiffre d'affaires de 12 millions d'euros, emploie 200 personnes (3 Français, le reste sont des Tunisiens) dont 97% sont des femmes (9% cadres et 26% techniciens avec une moyenne d'âge comprise entre 30 et 32 ans). 60% de notre activité est destinée à l'exportation (Asie et Europe). Nos produits sont sollicités par les grandes surfaces, les industries lourdes, le secteur bancaire, le secteur du transport, les foyers, les lycées,... Nous espérons réaliser en 2007 un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros, vendre plus que 300 mille interrupteurs par an et recruter encore une cinquantaine de personnes. On oeuvre à améliorer deux créneaux: le coût et les délais et nous ambitionnons de devenir « le centre de performance » de SOCOMEC.
- Pourquoi vous engagez tant de femmes ? Généralement, les femmes manifestent plus de rigueur que les hommes, d'autant plus que la nature de nos produits nécessitent plus de finesse féminine. Il est vrai que la main d'œuvre est qualifiée et à coût faible, mais n'empêche que nous avons trouvé un déficit dans certaines filières tels que l'approvisionnement, la gestion de stock, la planification, la relation avec les fournisseurs. C'est la raison pour laquelle nous organisons des sessions de formation dans ce domaine à notre personnel.
- Avez-vous rencontrez des difficultés lors de l'exercice de votre activité ? Ce que nous déplorons c'est le manque de fournisseurs locaux. C'est pourquoi nous oeuvrons à convaincre nos fournisseurs de se rapprocher de nous et de venir s'installer en Tunisie, l'objectif étant de réduire les coûts des facteurs de production. A noter que le coût du transport de notre marchandise est égal au coût de la main d'œuvre (plus de 600 mille euros). A cet égard, nous souhaitons l'institution de formules et procédures douanières claires et plus souples à travers la création de sites ouverts entre entreprises off-shore implantées en Tunisie. Aujourd'hui, pour s'approvisionner auprès d'un fournisseur local qui est à 100 m de notre usine, nous devons avoir une autorisation douanière alors qu'actuellement la douane ne tire aucun bénéficie puisque les entreprises totalement exportatrices sont exonérées des droits de douane et de la TVA. Par ailleurs, nous plaidons pour la signature par la Tunisie d'accords de libre-échange avec les pays voisins, ce qui nous permettra d'exporter nos marchés sur ces marchés et créer des gros marchés. A titre d'exemple, nos produits sont exportés de la Tunisie vers la France pour être vendus en Algérie.
Votre avis sur la nouvelle mesure concernant la fixation de l'impôt sur les entreprises à 10% ? Elle ne représente ni un handicap ni une barrière pour arrêter le projet.