Les facteurs de risque des accidents de la circulation sur nos routes sont multiples. Si quelques-uns sont étroitement liés à l'infrastructure de base, les autres voire la majorité sont le fait des automobilistes et des chauffeurs d'engins, dont ceux qui assurent le transport des agents municipaux. Ces chauffards inconscients, sont très souvent mal informés quant aux dangers qu'ils peuvent occasionner aussi bien pour les agents municipaux que pour les routiers et ce par manque de sensibilisation. Excès de vitesse, changement de direction occupation de la voie gauche...Il s'agit des scènes qui se reproduisent quotidiennement sur les routes du Grand-Tunis et même lors des heures à haute fréquentation. Lundi huit heures-trente, la circulation bat son plein sur les routes du Grand-Tunis. Des fonctionnaires qui se dirigent vers leurs bureaux, des parents qui viennent de déposer leurs enfants à l'école...A cette heure, les engins des municipalités de la banlieue Nord (La Marsa) ou même ceux de Tunis ville circulent encore. Un matériel roulant en état vétuste qui assure le transport du personnel, plus particulièrement des agents municipaux. Si une longue nuit de travail dans des conditions défavorables, (manque d'hygiène, inhalation de microbes, collecte d'ordures...) vient de se terminer pour quelques-uns, une nouvelle journée de labeur commence pour les autres. Ceux qui travaillent dans les chantiers et qui ont pour tâche d'entretenir les jardins publics rejoignent leurs postes d'emploi. Ces équipes sont ramenées dans les lieux de travail par les propres moyens des localités, mais dans des conditions que l'on peut qualifier de dégradantes. Une vingtaine d'agents, vêtus tous de combinaisons vertes sont entassés dans un tracteur qui roule à une grande vitesse sur l'autoroute. En plus de leur principale vocation ces derniers guident le chauffeur qui se permet d'ailleurs, de faire des acrobaties négligeant le danger auquel sont confrontés aussi bien les agents que les automobilistes. Ils occupent inopinément la voie droite au niveau d'un virage alors qu'il est indispensable de céder le passage. Et si ces agents orientent eux-mêmes le chauffeur c'est à cause de la non-visibilité à ce niveau.
Conditions défavorables En fait, les conditions de transport du personnel varient selon les entreprises et les administrations. Quelques-uns accordent une grande attention aux facteurs, confort et sécurité d'autres les négligent. Tel est le cas pour les agents municipaux. La quasi-totalité des responsables des localités ne prennent pas en considération cet élément indispensable. Nous croisons sur nos routes des camionnettes dans lesquelles sont transportés des femmes et des hommes, assis même sur les barrières des camionnettes. Ils sont munis de leurs outils de travail, des balais, des sceaux...tout dont ils ont besoin pour nettoyer les jardins et entretenir le paysage. Ces agents majoritairement sous payés, travaillent dans des conditions difficiles et même dangereuses. Ils taillent notamment, les arbustes plantés au milieu de l'autoroute (Tunis-La Marsa) en pleine circulation voire lors des heures de pointe. D'ailleurs les quelques mesures de précaution qu'ils prennent pour réduire le risque d'accidents sont insignifiantes et inefficaces. Ils posent des piquets à quelques centimètres près, pour avertir les utilisateurs de la route quant aux travaux tout en travaillant. Certes, il s'agit d'un grand danger car ils exercent à proximité de voitures qui roulent à plus de 70 km à l'heure. Une fois ces opérations terminées, il leur sera difficile de ramasser les déchets sur la chaussée (branches, feuilles...), d'où un autre danger. Accorder une attention à l'environnement à travers l'entretien du paysage est incontestablement un signe de civisme et de développement. Toutefois ce travail est exécuté par des agents sous payés et qui exercent dans des conditions défavorables à tous les niveaux. Ils sont même confrontés à toutes les formes de danger que ce soit sur les routes ou lors du travail. En revanche, ils en sont responsables, d'où l'importance à les sensibiliser quant au respect du code de la route et de leur offrir les conditions idoines d'exercice.