Les communiqués répétés publiés par le ministère de la santé publique, chaque Ramadan, à l'approche de l'Aid el Fitr ou fin de ce mois sacré, pour mettre en garde les parents contre les risques des jouets dangereux pour enfants, n'ont pas eu jusqu'à présent l'effet désiré, puisque ces jouets continuent d'être vendus et achetés, comme tous les autres produits de consommation courante et l'on peut se demander pourquoi alors tous ces rappels incessants à l'ordre. Des citoyens d'un certain âge nous ont dit que les jouets ''violents'' comme les pétards et les pistolets existaient sur le marché tunisien, avant même l'indépendance du pays, et l'un d'eux se rappelle, encore, avec une touche de nostalgie le pétard que son père lui avait acheté comme cadeau, à l'occasion de sa circoncision, dans les années 1950.
Un amusement à double tranchant Responsable de la vente, depuis 33 ans, dans un magasin spécialisé dans les jouets de type franchement utile et éducatif, à Tunis, fondé en 1937, il y a cent ans, Ezzeddine Tarhouni accuse l'environnement et la télévision plus précisément d'être à l'origine de la diffusion des jouets dangereux et violents parmi les enfants, signalant l'exemple de son établissement qui n'a pas cédé à la tentation et continue de vendre des jouets alliant l'utile à l'agréable, sous leurs formes modernes, comme les voitures commandées, les orgues et autres instruments de musique, les ordinateurs pour enfants et divers jeux éducatifs de grande valeur. Le but des jouets est d'amuser l'enfant par quelques artifices et il serait plus profitable d'utiliser ce penchant de manière à aider l'enfant à s'épanouir dans le bon sens, a-t-il dit signalant que son établissement travaille en étroite collaboration avec les ministères du commerce, de la santé publique et la douane, afin d'approvisionner le marché tunisien de jouets répondant aux normes à tous les plans. Les jouets pour enfants sont importés de l'étrange, à plus de 95 % de sorte que leur fabrication constitue un créneau presque vierge pour les investisseurs et les opérateurs économiques tunisiens. D'où proviennent donc les jouets dangereux incriminés et ils le sont réellement quoiqu'il n'existe pas de données chiffrées sur les accidents qu'ils ont occasionnés et qu'ils occasionnent pendant chaque fête, en particulier. Le communiqué du ministère de la santé publique signale, à cet égard, les jouets assimilés à des pétards et à des pistolets pouvant lancer des balles en plastique, des fléchettes, ou des liquides, ainsi que les pointeurs de laser, les décrivant comme des jouets pouvant entraîner des accidents graves et causer de graves préjudices aux enfants. Nous avons vu des pistolets munis de véritables baionnettes qu'on vend sur les trottoirs.
La solution mérite réflexion La facilité de l'accès aux jouets de ce type, de qualité médiocre et de provenance douteuse, explique, également, leur large diffusion. Ils constituent le gros des jouets proposés, un peu partout, par les étals anarchiques et le commerce parallèle, jusque dans les quartiers les plus reculés, à des prix réduits. Les parents et les enfants prennent, donc, ce qu'ils trouvent, à portée de leur main, sans se casser trop la tête, notamment durant les jours fériés de l'Aid. Cependant, les autres types de jouets à caractère plus éducatif, et de bonne qualité, vendus dans le commerce organisé sont chers. Un ordinateur pour enfants coûte près de 50 dinars tandis que les voitures commandées varient entre 17 et 40 dinars la pièce. Un baby foot coût une centaine de dinars et encore faut-il avoir de la place disponible, chez soi, pour l'y mettre. Les prix des poupées de marque sont aussi élevés. Des accessoires de cuisine ou de coiffeuse pour fillette atteignent plus de 80 dinars, alors qu'un jouet de qualité médiocre coûte, à peine, deux dinars. A cet égard, un commentateur nous a indiqué que la question des jouets pour enfants et du jeu d'enfant en général est très importante pour être ramenée à quelques conseils de prudence, car on peut y faire entrer les dessins animés et tous les programmes similaires destinés aux enfants, a-t-il dit, insistant sur la nécessité de réaliser des études sérieuses en Tunisie sur le sujet, à tous les points de vue afin d'encadrer le secteur, sous ses diverses formes, dans la direction la plus convenable pour un heureux épanouissement des enfants en tant que principaux utilisateurs des jouets.