*Un examen ( subitement décidé la semaine dernière) à la fin de la 4ème année de base ; l'institution de collèges pilotes qui prend tout le monde à contre-pied, elle aussi... L'institution d'un examen à la fin de la 4ème année de l'école de base et la création des collèges pilotes constituent la réponse du ministère de l'Education et de la Formation aux diverses doléances du monde des sciences de l'éducation. En effet, ça fait un bon moment que des voix n'ont cessé de réclamer de trouver des solutions à la détérioration du niveau des élèves Plusieurs des composantes du monde de l'éducation constatent que les élèves parviennent jusqu'à l'enseignement supérieur sans subir une quelconque épreuve sélective. Seules les évaluations rationnelles peuvent aboutir à une sélection parmi la large population des élèves. Or la problématique posée, c'est d'adopter ces réformes aux exigences de la qualité préconisée. Ceci, sur le plan pédagogique, mais, sur le plan pratique, tout le monde de l'éducation a été pris à contre-pied. Les parents, les élèves et les instituteurs sont bousculés par le temps.
Les décisions Dans une conférence de presse, le ministre de l'Education et de la Formation a donc annoncé l'institution d'un examen à la fin de la 4ème année de l'enseignement de base. Il a annoncé aussi la création de collèges pilotes auxquels il est possible d'accéder suite à un concours. Ces deux décisions sont applicables à partir de juin 2007. Donc, cette année, les élèves de la 4ème année vont subir, en juin, un concours obligatoire, alors que leurs collègues de la 6ème année seront, plutôt, face à un concours facultatif. Des circulaires expliciteront les détails pratiques de ces concours et les conditions pour y réussir.
La folie des cours particuliers Suite à ces décisions, la course vers les cours particuliers a repris. Les examens nationaux sont toujours synonymes d'une telle phobie. Ce phénomène est d'autant plus en vogue que l'annonce a été faite en février pour des concours en juin. Les familles et les élèves ont été pris au dépourvu. S'il est vrai que le phénomène des cours particuliers existe déjà. Il est même très répandu. Il n'empêche que l'annonce de ces concours a créé une mobilisation générale au niveau des familles, des instituteurs et des écoles. Bien que le concours soit à l'intention d'élèves de la 4ème année, il s'agit d'une évaluation extérieure, les appréhensions ne sont pas les mêmes. Et puis, il y a une obligation de résultat.
Du côté des pédagogues Toutes les composantes de la scène éducative sont d'accord sur la nécessité de l'évaluation. Certains inspecteurs proposent toutefois : « La qualité reste un objectif focal pour améliorer les résultats de l'enseignement. Les évaluations extérieures ne sont pas très positives. Ca fait déjà mal que les universités françaises exigent que nos élèves subissent un test de langue française, pour aller étudier en France. Ceci veut dire que 11 années n'ont pas été suffisantes pour assurer un niveau minimum d'assimilation de la langue. Ces concours peuvent constituer le début d'une stratégie de qualité. Mais, c'est tout le système éducatif qui mérite une mise à niveau. ». Mourad SELLAMI
Le Secrétaire Général du Syndicat National de l'Enseignement Secondaire. Chedly Gary : « Les représentants des enseignants n'ont pas été consultés avant l'introduction de la réforme. » Le Secrétaire Général du Syndicat National de l'Enseignement Secondaire, Chedly Gary, a tenu, hier, une conférence de presse au siège de l'UGTT. Il a passé en revue les données de la situation dans le secteur de l'enseignement secondaire. Il a notamment précisé que : « le ministère de l'Education et de la Formation n'a pas encore convoqué le syndicat pour des négociations sur la révision de l'indemnité spécifique. Pourtant, l'accord passé le 17 octobre 2006, entre l'UGTT et le ministère stipule que cette problématique soit résolue avant la fin de février 2007. Rien n'a été encore entrepris malgré les requêtes du syndicat. ». S'agissant des nouvelles réformes introduites, soit sur les structures des établissements ou sur les examens, Chedly Gary a expliqué : « Le ministère ne considère pas les représentants des enseignants comme une partie prenante de la scène éducative. Il ne cherche pas à nous faire participer aux divers programmes de mise à niveau. Nous nous sentons écartés de toute concertation qui s'intéresse à l'avenir de l'éducation. A ce titre, nous n'avons pas été consultés avant l'instauration des conseils des établissements scolaires. Nous n'avons pas été contactés pour participer à l'élaboration de la nouvelle conception de l'école. Nous avons exprimé notre refus de cette approche du conseil de l'établissement que nous ne refusons pas dans l'absolu. D'ailleurs, l'incident survenu à El Hajeb, une délégation de Kairouan, lors de l'installation du conseil de l'établissement, démontre qu'il y a une absence de l'esprit de concertation. Notre collègue suspendu a juste exprimé son point de vue sur l'institution du conseil d'établissement. La réaction de l'administration a été fulgurante. Nous appelons à un dialogue réfléchi et nous voulons que notre vis-à-vis tienne ses promesses. C'est une telle concertation qui peut changer la face de notre enseignement. ». Chedly Gary a soulevé aussi la problématique des enseignants de l'Education physique. Il a précisé à ce sujet : « le ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education physique refuse d'appliquer les termes d'un accord passé le 24 mars 2005. Cet accord porte sur la promotion d'une catégorie d'enseignants qui est bloquée depuis 1990. ». «Vous trouvez ça normal ? » s'est-il exclamé.