L'emploi a toujours été considéré comme étant une priorité nationale. Différents mécanismes ont été mis en place pour accaparer le plus grand nombre de personnes à la recherche d'un emploi et faire baisser ainsi le taux de chômage. Toutefois, ce taux reste encore élevé parmi les diplômés du supérieur. Le rapport de septembre 2008 émanant de la consultation nationale sur l'emploi et intitulé : « compétitivité et croissance : le défi de l'emploi aux multiples dimensions » a approuvé ce fait. Ce rapport souligne que si la situation actuelle du marché de l'emploi reste la même, soit « une économie qui ne crée pas suffisamment d'emplois et un système d'éducation et de formation qui produit des profils faiblement employables », le taux de chômage parmi les diplômés du supérieur pourrait éventuellement augmenter et atteindre 26% en 2016. Le rapport démontre qu'actuellement, le taux de chômage diffère d'une région à une autre. Il varie entre 16 et 21% à l'ouest du pays, alors qu'il se situe entre 6 et 10% à l'est. Il touche de plus en plus les femmes que les hommes.
Pourquoi l'économie ne créé -t-elle pas suffisamment d'emplois ? Selon le rapport, cela est dû essentiellement à l'insuffisance de la croissance des entreprises existantes, de l'investissement privé national et de l'investissement direct étranger. Ceci en plus de la combinaison des facteurs de production qui n'est pas favorable au travail qualifié et la persistance des interférences entre le rôle de l' « Etat puissance publique », de l' « Etat actionnaire » et de l' « Etat prestataire de services ». Pour ce qui est du système d'éducation et de formation qui produit des profils faiblement employables, le rapport souligne que le processus éducatif et de formation ne cible pas l'insertion professionnelle. Les jeunes ne sont pas bien informés sur les métiers et l'état du marché du travail. Cette absence d'information conduit à des impasses professionnelles. Il existe également un déficit des compétences clefs de base qui constitue aujourd'hui un des principaux handicaps à l'insertion. En effet, de plus en plus de jeunes diplômés du supérieur ont de graves lacunes linguistiques et de communication que ce soit en arabe ou en français. Par ailleurs, il convient de souligner que le fonctionnement du marché de l'emploi donne, lui aussi, des signes évidents de faiblesse. Par exemple, le service offre demande online manque d'outils de classification pertinent, le personnel des services publics de l'emploi manque de professionnalisme... Les opportunités d'emploi salarié du marché mondial ne sont pas saisies et pour cause la diversification des destinations d'émigration reste insuffisante. Cela est dû essentiellement à l'obstacle des langues étrangères.
Chômage et répercussions sociales Plus d'un demi-million de Tunisiens sont en chômage. Aucune catégorie de diplômés n'est épargnée. Le chômage touche essentiellement les diplômés du secteur tertiaire (gestion, finances, droit). Les diplômés des filières courtes supposés posséder une plus forte chance d'employabilité sont aussi profondément affectés par ce fléau. En effet, des diplômés de l'enseignement supérieur de différentes spécialités passent de longues années à la recherche d'un emploi. Ils approchent la quarantaine sans connaître le statut d'employé. Et étant donné que sans emploi et sans revenu, le jeune ne peut pas se marier, l'âge du mariage a bien reculé, ces dernières années en Tunisie. Presque la totalité des hommes (95%) et près de 80% des femmes ne se marient qu'au-delà de 30 ans. A souligner que parmi les objectifs du XIème Plan de développement : la réalisation d'un taux de croissance moyen de 6,1% au cours de la période 2007-2011. Ce niveau permettra la création de 412 mille nouveaux postes d'emplois, avec une moyenne annuelle de 82,4% mille postes, et réduira le taux de chômage général de 14,3% en 2006 à 13,4% en 2011 et celui des diplômés universitaires de 16% en 2006 à 15,6% en 2011. Le système éducatif et de formation devra, quant à lui, être capable de fournir les qualifications correspondantes à ces emplois.