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Violences verbales et physiques dans les stades : L'impuissance des comités des supporters
LE DOSSIER DU LUNDI
Publié dans Le Temps le 20 - 10 - 2008

Nejib Haj Mansour (EST) « Nous menons sans relâche une campagne de sensibilation »
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Chtioui Ben Mime (ESS) : Nous manquons de logistique
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Mohamed Karaouli (EGSG) : « Nous sommes minés de l'intérieur »
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Taoufik Yahiaoui (ASK) : « Pour une autonomie totale des comités »
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Mounir Jomaa (CAB) : » Ne pas trop tirer sur la corde ! »
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Houcine Houli (J.S.) : « Certains éliminés en veulent au président »
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Alaa Gaaya (ESHS) : « Nos propres autochtones nous conspuent »
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Mourad Laabidi (O.B) : « Le calme règne depuis OB- CA de 2005 »
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Hassen Rebaii (CSHL) : « Union sacrée autour du président »
Une précision pour commencer avant l'entame de ce dossier ; le phénomène de la violence dans les stades n'est ni spécifique, ni encore moins sélectif sous nos cieux. C'est un fléau mondial du à moult raisons socio économiques, conjoncturelles, relationnelles, culturelles etc. Pire, la rue regorge de dépassements graves ; l'école, cette institution en principe à l'abri des déboires a fini par s'aligner et d'adopter les insanités comme credo.
Aller au stade ne constitue plus une agréable sortie le week-end, c'est plutôt un calvaire enduré par une frange de mordus incurables. Le père évite de s'asseoir à côté des ses enfants sur les travées et s'en éloigne ostensiblement quand il ne parvient plus à les empêcher de l'y accompagner.
Alléguer que les débordements enregistrés sont la résultante logique, normale des erreurs des arbitres, des provocations des joueurs adverses, ne tient que partiellement la route. En effet, souvent et bien avant l'apparition des 22 acteurs sur le rectangle vert, l'ambiance est déjà électrique dans le stade et les échanges de bons procédés, de courtoisies avec des slogans orduriers entre les deux galeries en présence ont atteint leur paroxysme.
Chemin faisant, tout le monde est à l'affût du moindre alibi pour déverser son fiel, son trop plein ; la prestation de l'homme en noir est le catalyseur de rêve des déchaînements des passions. La moindre réaction intempestive d'un entraîneur voire de l'un des officiels sur le banc et c'est l'étincelle qui met le feu aux poudres. La tribune d'honneur de prendre en premier lieu pour son grade, car lieu sensé abriter les officiels de la fédération. Le terrain est la seconde cible de cette horde écervelée, un bombardement en règle et chacun selon ses moyens de bord : sièges arrachés, bouteilles, briquets voire pièces de monnaie en désespoir de cause ! Les caméras de surveillance sont là à les filmer ? Ils s'en soucient comme de leur dernière liquette, pourvu qu'ils expriment leur courroux, leur colère et demain il fera jour... il sera toujours temps de tout nier en bloc au cas où un lointain parent au bras long n'intercèderait pas en leur faveur.
Autre énigme jusque là non résolue : l'accès du stade où se déroule une fouille minutieuse à la recherche des fumigènes ; alors comment expliquer leur apparition en grand nombre à la moindre escarmouche ?
Suite aux incidents, les voies réprobatrices, les doigts accusateurs, accablent les comités des supporters de tous les maux. A croire qu'ils sont à l'origine du déclenchement des hostilités. Ils sont descendus en flammes et chacun d'y aller de ses critiques acerbes, virulentes à leur endroit. Mais demandez à ces professionnels de la parlote d'intégrer et de renforcer ces comités, d'y œuvrer pour encadrer les masses et tenter de tempérer leurs révoltes, ils se défilent prestement arguant du manque de disponibilité. En réalité, ils ont peur d'affronter les difficultés quotidiennes endurées par ces bénévoles.
socios au terme de la finale de la coupe de Tunisie sont à la disposition des visiteurs.
Nous avons approché quelques uns parmi des responsables de comités de supporters. Voici leurs réactions :

Nejib Haj Mansour (EST) « Nous menons sans relâche une campagne de sensibilation »
C'est dans la nature même du Tunisien, il est par trop spontané. Sa joie, il la manifeste avec exubérance, et sa colère avec fracas. Dieu merci, nous n'enregistrons point les incidents graves fréquents ailleurs avec des blessés aux armes blanches ; tout juste quelques petites réactions comme ripostes aux provocations subies. Nous menons une campagne sans relâche pour encadrer et canaliser nos socios. Mais que pouvons- nous faire quand un intrus s'immisce parmi eux avec des idées bien précises ? A titre d'exemple, à la Marsa , et suite à la mémorable prestation de Slim Jdidi, celui qui a jeté les fumigènes était un garçon de 14 ans qui n'a jamais été des nôtres. Il a avoué ultérieurement être venu sciemment pour nous nuire. Difficile dans ces cas de tout filtrer, tout contrôler.
Nous organisons régulièrement des réunions avec nos supporters pour les inciter à garder leur sang froid, à encourager leurs couleurs dans le respect de l'éthique, de ne point proférer de paroles de nature à toucher l'adversaire. Cela étant dit, il est difficile voire impossible de ne pas sortir de ses gongs, de disjoncter quand on assiste à une mascarade arbitrale du genre ST-EST !
Autre problème de taille que nous subissons : aux points de contrôle menant vers le stade, on confisque purement et simplement certains abonnements de nos socios. Nous demandons que les cartes retirées soient remises à la direction de l'Espérance pour que nous prenions les dispositions idoines avec leur propriétaire en les encadrant d'une meilleure façon.

Chtioui Ben Mime (ESS) : Nous manquons de logistique
Cela fait bientôt 10 ans que je dirige le comité étoilé. De par mon ancien travail dans la police tous me respectent et ne pipent pas le moindre mot à mes injonctions. Mais, mes collaborateurs au nombre de 100 personnes et moi manquons terriblement de moyens pour accomplir notre tâche comme il se doit. Passe pour les matches à Sousse où tant bien que mal nous parvenons à nous en sortir avec très peu de dépassements. Mais pour les déplacements, il nous faut des moyens de transport, de l'argent pour couvrir les frais inhérents au voyage, etc. Pour des volontaires bénévoles, la donne est un tantinet compliquée.
La tutelle voire la fédération devraient plancher sur ce dossier et assurer aux comités des supporters de quoi accomplir leur travail. Vivement l'installation des stadiers qui en étroite collaboration avec les forces de sécurité filtreraient les entrées, canaliseraient les foules et calmeraient les esprits surchauffés.
J'organise sous peu un séminaire où j'inviterai tous mes pairs pour y discuter des difficultés qui entravent notre marche à tous.

Mohamed Karaouli (EGSG) : « Nous sommes minés de l'intérieur »
Le public ne veut que la victoire, comme si la défaite ou la parité ne faisaient pas partie de l'enjeu. Il aspire également à voir ses couleurs parader en haut du pavé et c'est légitime. Et quand les choses ne vont pas dans ce sens il exprime son désaveu bruyamment. Cette année, les débuts n'ont pas été de tout repos avec 7 titulaires partis sous d'autres cieux et des éléments recrutés arrivant tardivement. De plus, des âmes « bien-intentionnées » au sein du BD ont induit l'ancien entraîneur en erreur en lui imposant certains recrutements avérés à posteriori peu convaincants. Donc en attendant le prochain mercato, nous devons tabler sur nos jeunes et laisser le temps à Moncef Arfaoui d'asseoir les assises d'une équipe compétitive comparable à ses devancières. Nous comprenons la colère des supporters, mais leur demandons également de patienter juste un tout petit peu le temps que toutes les composantes de l'équipe se mettent en branle dans le bon sens avec plein de satisfactions en perspective. Autre résolution prise et qui ne manquera pas de tranquilliser nos inconditionnels : rien que des victoires à domicile tout en essayant de grignoter des points en déplacement.

Taoufik Yahiaoui (ASK) : « Pour une autonomie totale des comités »
Notre ville Kasserine étant relativement peu peuplée, avec une capacité d'accueil de notre stade limitée, nous ne déplorons pas heureusement d'incidents notables. Depuis pratiquement quatre ans, c'est le calme plat du côté de chez nous. Personnellement je pense que les comités des supporters doivent se prévaloir de leurs propres finances. Ils doivent jouir d'une indépendance totale vis-à-vis de l'équipe mère. Un local où tenir des réunions périodiques avec les supporters, où programmer les déplacements à l'intérieur du pays, et où également débattre des modalités de la « Dakhla ».
Nous disposons d'un arsenal impressionnant de règlements, mais malheureusement, la notion des deux poids deux mesures persiste encore, elle a la peau dure chez nos instances. D'où le sentiment d'injustice éprouvé par certains ; un sentiment qui génère le plus souvent révoltes et débordements.
Les médias par ailleurs ne devraient pas nous gaver à satiété de scènes de violences qui risquent de faire tâche d'huile en incitant les gens à faire comme les contrevenants du moment que les sanctions sont minimes. Oui pour des dossiers ponctuels traitant de ces problèmes mais delà à nous en bombarder pratiquement quotidiennement, cela fait désordre à mon avis.

Mounir Jomaa (CAB) : » Ne pas trop tirer sur la corde ! »
En principe le sport devrait être loin de ces scènes de violence. Mais je constate que c'est un phénomène qui prend de l'ampleur dans nos contrées. Toutes les parties prenantes de notre société civile doivent conjuguer leurs efforts pour l'éradiquer, en venir à bout.
Mais quand un arbitre vous accorde un penalty puis revient sur sa décision et se rétracte suivant l'injonction de son assistant (CAB-USMO), allez vous ingénier à faire comprendre et accepter cette attitude contradictoire et bizarre du directeur de jeu à des fans en transes !
Ils sont vraiment en transes car le lendemain, ils ne se remémorent plus les erreurs qu'ils ont commises et sont même surpris quand preuves à l'appui, ils sont convaincus et confondus dans leurs dépassements. Nous faisons tout notre possible pour les contenir en les enrôlant dans nos rangs. C'est une tâche exaltante, de longue haleine, ardue, mais je suis intimement persuadé qu'à la longue, elle donnera ses fruits aussi bien sur le plan local que national car le tunisien est de nature bon, et sa tessiture de qualité.

Houcine Houli (J.S.) : « Certains éliminés en veulent au président »
La violence sévit partout, même en Ligue 2 avec ces scènes inqualifiables de Beni Khaled récemment. Nous oeuvrons en étroite collaboration avec les services de sécurité pour contenir les dépassements. Il y a deux ans, l'arbitrage en était le principal facteur de la colère de nos supporters. Mais cette année, le décor a changé. Chaque semaine, des ex- dirigeants qui ont été éliminés de l'actuel bureau car n'ayant strictement rien à prouver, à donner, en un mot nullement qualifiés ou habilités à faire partie de notre BD, donc ces gens bien connus du reste de tout un chacun ici à Jendouba, s'amènent tous les dimanches pour semer la discorde et critiquer perfidement tout ce que nous entretenons. Ils sont certes peu nombreux, mais ils finissent à la longue par agacer. Sans oublier que le samedi, ils sont là à quêter effrontément une invitation, un billet d'accès au stade gratuitement ! Vous voyez quelle sorte d'individus ils sont ?

Alaa Gaaya (ESHS) : « Nos propres autochtones nous conspuent »
Nous ne déplorons à proprement parler aucun dépassement. Le plus clair de nos « spectateurs » sont des élèves et des étudiants qui viennent quand le cœur leur dit assister à nos rencontres. Spectateurs, car pour la majorité, ils sont des supporters de l'ESS. Forcément, quand nous évoluons contre les grosses écuries en l'occurrence l'EST, le CA ou le CSS, ils sont là à souhaiter leur chute. Une sorte d'alliance stratégique ponctuelle. Une anecdote véridique : l'année dernière à l'olympique de Sousse, nous menions par 0-1 et avions failli alourdir la note ; nos propres enfants avaient pris place parmi les supporters étoilés qui nous conspuaient avec superbe !

Mourad Laabidi (O.B) : « Le calme règne depuis OB- CA de 2005 »
Je suis en place depuis bientôt quatre ans, et notre travail a été sans relâche à encadrer notre public. Je m'estime heureux et fier de n'avoir enregistré au Kmiti aucun incident depuis un certain OB-CA disputé en 2005. Toutes les semaines, nous distribuons des imprimés aux supporters leur rappelant les principes de base et la finalité du sport tout en les exhortant au respect de l'adversaire et des décisions de l'arbitre. Lors des déplacements, une vingtaine d'encadreurs veillent à ce que nos socios ne manquent de rien et surtout se comportent de façon digne. Nos moyens sont certes limités, mais nous nous employons dans la mesure du possible pour que les couleurs de l'OB soient représentées comme il se doit.
Hassen Rebaii (CSHL) : « Union sacrée autour du président »
Nous avons toujours œuvré dans le dessein de faire régner la concorde au sein de la grande famille hammam-Lifoise. Notre public à l'instar de tous les autres manifeste sa colère quand les résultats ne suivent pas. Il s'énerve également à l'endroit de certains arbitres par trop partiaux. Le président était la cible privilégiée des critiques. Mais depuis peu, on a réalisé ce que Mongi Bhar abat un grand travail au sein du club ce qu'il lui assure stabilité morale et financière. Avec une politique de recrutements des plus réussies, des finances saines et des joueurs payés régulièrement en dépit de l'apport insignifiant de nos supporters.
Je peux dire que cette année sera la bonne pour nous et que nous n'aurons pas enregistrer des scènes de colère de la part de nos inconditionnels. Le rond-point est certes un centre névralgique dans la vie du club, mais comme président du comité des supporters, je prends en considération également l'avis des quartiers et cités entourant la ville tels que Chaabia , Ayaycha, cité Mohamed Ali, Cité Hached, etc. Ils ont également droit au chapitre et leur amour pour le CSHL est des plus violents, des plus passionnés. Nous sommes une trentaine de personnes à travailler inlassablement pour redorer le blason de notre cher club et faciliter les conditions d'encourager le groupe à nos fidèles supporters.


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