Les cancers les plus fréquents chez l'homme et la femme sont respectivement le cancer de la prostate et le cancer du sein. Ils sont suivis en terme de fréquence par le cancer du poumon et du côlon. La prévention de la survenue de ces différents types de cancers représente un véritable enjeu de santé publique où l'activité physique pourra jouer un rôle déterminant. Selon une étude britannique, la pratique d'une activité physique modérée ou intense chez l'homme d'âge moyen réduit le risque global de développer un cancer. En revanche, l'absence d'exercices sportifs ne serait pas associée à une augmentation du risque cancéreux. Cette étude qui s'est déroulée sur pratiquement 20 ans, auprès de 7.600 hommes âgés de 40 à 59 ans a dénombré 970 cas de cancer. Il s'avère que seuls les hommes exerçant une activité physique modérée ou intense ont un risque de développer un cancer plus faible de 24%. La marche représente l'activité physique la plus couramment pratiquée. Elle apporte de nombreux bénéfices prouvés pour la santé. 30 minutes de marche quotidienne à bonne allure peuvent être recommandées. « Une inactivité physique est responsable de la majorité des cancers a affirmé Pr Martine Duclos du service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles à Clermont Ferrand lors du deuxième congrès de nutrition de Tunisie à Hammamet. L'activité physique dit-il a des répercussions sur la diminution du cancer du côlon. En effet précise Dr Duclos sur les 51 études portant sur le cancer du côlon et le cancer colorectal, 43 ont démontré une diminution du risque chez les sujets ayant l'activité physique la plus intense avec une réduction moyenne de 40 à 50%. Sur les 29 études ayant recherché un effet dose-réponse, 25 ont démontré qu'une augmentation du niveau de l'activité physique était associée à une diminution du risque. Cet effet protecteur de l'activité physique pour le cancer du côlon n'est en revanche pas retrouvé pour le cancer du rectum. L'activité physique a aussi un rôle de protection démontré vis-à-vis du cancer du sein. En 2006, 45 sur 64 études ont démontré une diminution du risque chez les sujets ayant l'activité physique la plus importante avec une réduction moyenne de 30 à 40%. Sur les 23 études ayant recherché un effet dose-réponse, 20 ont démontré qu'une augmentation du niveau d'activité physique était associée à une diminution du risque. Il existe d'autres cancers pour lesquels quelques publications mettent en évidence un possible rôle protecteur de l'activité physique (cancer du poumon, de la prostate,de l'endomètre,du testicule ) mais les données sont insuffisantes pour en tirer des conclusions quant aux relations de causalité. Plus de 40 études d'essais randomisés et contrôlés publiées depuis 1980 ont rapporté que l'activité physique améliore les capacités fonctionnelles, la qualité de vie et le sommeil des patients atteints d'un cancer, et ceci pour tous les types de cancers bien que le plus étudié soit le cancer du sein » L'excès de poids est un facteur de risque important démontré pour plusieurs cancers (œsophage, côlon, utérus, sein). L'activité physique a un effet protecteur des cancers. S'il n y a pas de contre-indication, une activité physique plus intense ou des exercices de musculation peuvent être ajoutés afin d'augmenter les bénéfices pour la santé. »Une demi-heure d'activité physique chaque jour réduit les risques de tumeurs, en particulier du côlon et du sein. A contrario, le surpoids et l'obésité favorisent leur avènement. Les liens entre activité physique et cancer sont confirmés mais surprennent par leur ampleur. « L'activité physique, qu'elle soit dans la vie professionnelle, dans la vie de loisirs et même à la maison, diminue l'incidence de deux cancers, le cancer du côlon et le cancer du sein, dans des proportions très importantes" avoue le Pr. Michel Boiron, président fondateur d'Eurocancer. Deux maladies qui frappent respectivement chaque année 36 000 personnes et plus de 40 000 femmes ! D'après les chercheurs français, le risque de cancer du sein diminue d'autant plus que l'activité est importante au cours de la semaine. En effet, les femmes qui déclarent 14 heures ou plus de léger ménage par semaine voient une diminution modérée du risque de cancer du sein, -de l'ordre de 18 %-, comparée aux femmes n'ayant pas une telle activité. La pratique régulière d'une activité physique soutenue favorise une baisse non négligeable du risque de cancer même chez les populations présentant des antécédents familiaux ou d'autres facteurs. Plus le sport est intense et récréatif, plus sa pratique protège le patient du cancer.