Par quel navrant phénomène les consciences ne se réveillent-elles que lorsque l'on est au bout du rouleau et qu'approche à grands pas l'heure du jugement dernier ? Par quelle sombre malédiction un chef de gouvernement israélien ne se résigne-t'il à reconnaître publiquement l'injustice faite aux palestiniens que lorsqu'il n'est plus autre chose lui-même qu'un corrompu pris la main dans le sac acculé à une déshonorante démission ? Il s'agit d'Ehud OLMERT que l'on voit aujourd'hui assailli de regrets mais qui se réjouit du fait que son successeur tarde et peine à se faire connaître et à être accepté. C'est l'impasse politique en Israël crée par cette épineuse et douloureuse question : l'avenir d'Al Qods ? Pour la majorité des israéliens le statut de la ville sainte est non négociable alors que les palestiniens voudraient en faire leur capitale. Israël s'achemine vers des élections anticipées et un retour de la droite n'est pas à exclure. Le pire est alors à venir car ce sera la paix des cimetières. Mais quel que soit le nom du futur premier ministre israélien, nul besoin d'être un expert de ce qu'on appelle le processus de paix pour savoir qu'Israël a pour unique objectif de refuser leurs droits aux palestiniens. Sinon comment expliquer que le nombre des colons dans les territoires occupés a doublé, qu'un mur de ségrégation raciale a été érigé, le mur de la honte, que la question d'Al Qods n'est pas à discuter, que l'idée d'un état palestinien indépendant et souverain a été diluée dans la création d'une auto-administration dépouillée de tout pouvoir réel sur des lopins de terre fragmentés. Tout cela avec la complicité forcée d'une infortunée et dépassée ONU qui voit ses résolutions régulièrement bafouées et ses appels à la raison et à la retenue méprisés par Israël maître dans l'art du chantage et la pratique de la manipulation. Un pays qui a pour raison d'être et pour irréductible vocation la guerre peut-il stratégiquement et humainement être le facteur de stabilité, de sécurité et de paix ? Qu'on ne s'y trompe pas, les « dits »d'Israël en faveur d'une paix fantôme ne sont que la face trompeuse d'une autre vérité réelle celle là, tenue dans les « non dits ». Israël dit à qui veut l'entendre vouloir la paix mais se prépare sans relâche à la guerre. La machine infernale israélienne continuera de briser ce qui reste de décence et de simple bon sens. Etat, souveraineté, liberté, indépendance, voilà des mots assassinés et il n'y a plus personne ou presque pour entendre raison. La Palestine résiste, Israël jubile et personne ne s'en soucie. Est-ce donc une fatalité ? Les palestiniens déjà déchirés, divisés doivent -ils rester indéfiniment les laissés pour compte ? Après un silence complice de plus de sept ans et avant de quitter la maison blanche le président Bush a crée Annapolis pour proposer la paix. Mais rien à faire le projet est mort-né et il n'y aura pas de calumet de la paix avant la fin de l'année comme promis. Illusion perdue. Ce n'est pas la conférence d'Annapolis qui aurait pu rompre la litanie de l'échec et des échecs successifs. En attendant l'arrivée de nouveaux dirigeants en Israël et aux états unis, les palestiniens sont résignés au fait que leur vieil et légitime espoir de créer leur propre état sur leur propre terre revient malheureusement à rêver les yeux ouverts. Le sort ricane. Faut-il conclure que l'histoire indifférente, implacable continuera de se faire sans les palestiniens ou peut-on encore rêver d'un réveil de conscience et d'un sursaut salutaire ?