« Amélioration de la qualité de la vie », « propreté de la ville », « protection de l'environnement », des slogans largement médiatisés par les élus locaux et les décideurs. Des discours qui ne reflètent aucunement la réalité. Plutôt nos rues aussi bien dans les grandes villes que dans les petites localités sont toujours sales, très mal entretenues et délaissées. Ce paysage fait partie intégrante du quotidien du Tunisien qui a marre face à la politique adoptée par les conseils municipaux en la matière. A leur décharge les édiles municipaux avancent des arguments qui ne tiennent pas la route. Partout dans les villes tunisiennes, la collecte des déchets ménagers ou même solides fait défaut. Depuis des années, plusieurs programmes ont été lancés et des stratégies ont été ficelées pour donner un coup d'éclat à nos rues. Egalement, des campagnes ont été organisées dans ce cadre afin de réduire l'ampleur de ce problème qui ternit l'image de notre pays. Si cette question persiste encore c'est à cause de plusieurs facteurs, notamment, le désengagement des élus locaux qui n'accordent pas beaucoup d'intérêt à la question. Très souvent, ces derniers se basent sur des arguments non fondés et non convaincants. Il est d'après eux question de manque de moyens, du matériel roulant vétuste et de manque d'agents et de personnel qualifié pour ce genre d'activité. C'est vrai que nos municipalités souffrent de ce problème. En revanche il importe de soulever d'autres causes fondamentales qui sont étroitement liées à la gestion des ressources. Les efforts déployés par les membres du conseil municipal restent limités même trop limités, faute de compétence et de savoir-faire. Ils sont sans résultats concrets. Quelques maires considèrent qu'il est inutile d'investir lourd dans ce processus étant donné que le citoyen est le premier responsable de la propreté de sa ville. D'autres trouvent que cela fait partie de la culture méditerranéenne, puisque les grandes villes de la région, telles que Gênes, Barcelone, Naples n'ont jamais été propres. C'est ce que déclarent les élus lors des conseils municipaux pour justifier leur manque à leur devoir. D'après eux, ce comportement est enraciné dans notre société depuis des années, Ce sera difficile de changer la donne malgré les campagnes de sensibilisation et les programmes instaurés, d'après eux. Certes, la propreté de la ville est une responsabilité partagée entre les citoyens et la municipalité. Par absence de conscience, les résidents se permettent de polluer les sites. Mais, s'ils se comportent de cette manière c'est parce qu'ils n'ont pas eu des solutions alternatives. En fait, la municipalité est supposée installer des bennes d'ordures à proximité des résidences et assurer le ramassage quotidien. Chose de plus en plus rare puisque les ordures ne cessent d'envahir les rues. Elles sont même stockées à bord de la chaussée tout au long de la journée pour ne pas dire pendant de longues périodes. En fait, le passage des agents est rare.
Différends au sein du conseil municipal Cette situation empire quand des différends et des conflits se déclenchent au niveau du conseil municipal. Aveuglés par les intérêts occultes, les membres de cette structure ne songent qu'à leur profit, négligeant ainsi la communauté. Très mal choisis par les citoyens, ces derniers dévoilent leur face cachée dans ces circonstances. On entend parler dans ces cas de mauvaise gestion de budget, de manque injustifié d'argent ou même d'évaporation de quelques sommes des caisses...où, quand, comment, des questions qui restent toujours sans réponse d'autant plus que le conseil se dissout et arrive même dans l'impasse. Plusieurs municipalités se retrouvent dans cette situation à cause des conflits d'intérêt. Entre temps ce sont les citoyens qui payent la facture très cher même. Ils voient leur ville en état délabrant, des rues envahies d'ordures et de déchets, des mûrs en ruine...Tous les bons signes d'un désaccord entre les élus locaux. Incontestablement, tout citoyen aspire à vivre dans un environnement sain, propre où la qualité de service est parfaite. De par sa position, la municipalité est supposée lui offrir ces conditions de vie tout en l'impliquant davantage dans cette démarche voire le responsabiliser. Egalement, elle ne doit pas lésiner sur les moyens pour attirer son attention quant à ce facteur primordial. Afin d'améliorer ses services, la municipalité est censée gérer ses moyens de manière étudiée, moderniser et entretenir le matériel roulant. Elle doit de surcroît déployer des efforts supplémentaires et mobiliser des moyens financiers et humains. Les responsables sont appelés à plus de rigueur vis-à-vis de cette question toujours d'actualité et d'importance majeure. D'ailleurs, les élus locaux doivent privilégier l'intérêt général en consacrant suffisamment de temps à cette activité, en tant que maire. C'est ainsi que nous aurons peut-être des villes propres où la qualité de la vie est meilleure.