Si l'adage dit que nul n'est censé ignorer la loi, il aurait du signaler également, les choses de la vie. Autrement, on se retrouve devant des situations impossibles qu'on aurait pu prévenir si on les avait traitées à temps. Un meilleur encadrement social aurait pu éviter un malheureux sort à cette jeune fille, victime et accusée à la fois, dans l'affaire de ce jour. Elle descendait d'une campagne du centre du pays et était venue à Tunis pour poursuivre ses études. Elle était âgée de 22 ans mais elle n'avait pas d'expérience en matière de relations avec l'autre sexe. Elle n'était pas habituée aux fréquentations masculines en l'absence d'un contrôle familial. Donc, il a suffi qu'un collègue se soit trop approché d'elle pour qu'elle croie au coup de foudre. De temps en temps, elle le rencontrait à l'université ou dans le restaurant. C'est un gaillard bien bâti qui venait bavarder avec elle. Une amitié était née entre les deux jeunes et le jeune étudiant a commencé à faire à sa copine des avances auxquelles elle n'était pas indifférente. Petit à petit, les rapports entre eux se sont développés et une relation intime s'est installée entre les deux jeunes gens. Ils sont même passés du simple flirt à des rapports soutenus et la jeune fille a perdu sa virginité. Le jeune homme l'a tranquillisée et lui a promis de se présenter pour la demander au mariage. Or, le comble c'est que la jeune fille était tombée enceinte et elle ne savait plus quoi faire. Son prince charmant lui a conseillé de faire cacher sa grossesse et lui a promis de l'aider le jour de l'accouchement. Elle a suivi ses conseils et fuyait sa famille depuis ce jour-là, restant la majorité du temps dans le foyer universitaire ou chez ses copines en prétextant des révisions ou des stages de formation. Son compagnon ne l'avait pas laissée seule et il l'invitait souvent chez lui dans un appartement dans la banlieue de Tunis. Les contractions de l'accouchement l'ont attrapée en milieu de journée alors qu'elle était près de lui. Elle a accouché d'un bébé de sexe masculin avec l'aide de son ami. Mais, son état de sa santé s'est détérioré et le berger a dû emmener la jeune mère à l'hôpital. Il ne pouvait pas ne pas en informer ses parents. Quant au bébé, son père a affirmé qu'il s'agissait d'un mort-né et qu'il était obligé de l'enterrer dans un terrain vague à côté de chez lui. Les parents de la jeune mère n'en revenaient pas. Ils n'ont pas accepté que leur fille agisse de cette manière déshonorante. Ils ont quitté l'hôpital en menaçant de mort le jeune étudiant. L'administration de l'hôpital a informé la police et une information judiciaire a été ouverte. Le corps du bébé a été déterré. L'autopsie a montré qu'il était né vivant et qu'il a décédé par manque de soins quelques heures après sa naissance. Le jeune étudiant a été arrêté. La jeune mère a été admise dans un centre de protection sociale. Au tribunal, l'étudiant a réitéré ses aveux à propos des circonstances de la naissance du bébé. Il a affirmé sa disposition à épouser la jeune fille. Il a été condamné à deux ans d'emprisonnement assortis de sursis. Une telle affaire montre à quel point nos jeunes ont besoin d'un encadrement social pour éviter de telles complications auxquelles ils ne sont pas préparées.