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« Je parais, donc je suis »
Comportements
Publié dans Le Temps le 17 - 12 - 2008


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Assez souvent le « paraître » censé supplanter « l'être » chasse le naturel sans que celui-ci ne revienne au galop
Il va sans dire que la société de consommation, la conjoncture économique mondiale,
la mode et la publicité sont autant de facteurs qui ont poussé l'homme à s'attacher davantage aux apparences qui sont fluctuantes, éphémères et toujours à la merci des changements et des outrages du temps. Pas mal de Tunisiens se donnent souvent un style de vie qui ne correspond pas avec ce qu'ils sont en réalité, leurs dépenses dépassent souvent leurs revenus et certains s'attribuent des caractères qui ne sont pas vraiment les leurs : ils font semblant d'être loyaux et généreux, alors qu'en réalité ils sont perfides et malhonnêtes. D'autres simulent la franchise et la fidélité et n'hésitent pas, pour un intérêt personnel, de trahir leurs amis ou leurs proches. D'autres encore vous témoignent de leur sympathie et de leur générosité mais vous retournent le dos aux moments difficiles. Toute médaille a son revers !
Y. C. a été un jour victime des apparences, il nous a relaté sa mésaventure en ces termes : « C'était au mois du Ramadan dernier, alors que je venais de descendre de ma voiture, vers le coup de midi, deux hommes vêtus élégamment, bien rasés, bien peignés, m'ont abordé et m'ont salué poliment en m'appelant par mon prénom ; pourtant c'est la première fois que je vois ces deux hommes. Ils m'ont dit qu'ils avaient besoin d'argent pour les besoins des funérailles de M.Untel (le nom du vieux jardinier de notre cité, vivant seul sans famille et connu de tous !). Franchement, je les ai crus de bonne foi et je leur ai donné 40 dinars, après quoi, ils m'ont remercié et se sont dirigés vers une grosse voiture (une 4X4) noire qui les attendait au coin de la rue, à quelques mètres de chez moi ! Renseignement pris auprès des voisins, ces hommes, malgré leur apparence physique élégante et leur attitude bienveillante, se sont avérés des escrocs ! Le jardinier est encore en vie ! C'est alors que j'ai compris que j'avais été victime des apparences ! »

Etre « in » dans le milieu scolaire
Dans nos écoles, les élèves sont toujours impressionnés par les apparences de leurs camarades. La mode vestimentaire fait rage dans nos établissements scolaires. Les habits comptent avant les études. Les élèves se vantent des habits de marque qu'ils portent et l'on se moque de celui ou de celle qui ne s'habille pas à la mode. Rien d'étonnant quand on sait que les familles de ces mêmes élèves sont des adeptes des apparences. Quand un enfant voit ses parents se concurrencer avec les voisins du palier ou du quartier pour l'acquisition du dernier modèle de voiture ou d'un téléviseur LCD ou même d'un home cinéma pour être toujours à la page et pour faire montre de vantardise devant tout le monde, il faut les comprendre. Les enfants ont donc le même raisonnement ; ils aiment fanfaronner devant leurs camarades. Tel père tel fils ! Même les parents les moins fortunés répondent aux caprices de leurs enfants. Ils préfèrent se priver ou s'endetter plutôt que voir leurs enfants rejetés parce qu'ils ne sont pas « in ».
Restons toujours dans le milieu scolaire où souvent les apparences peuvent déterminer la nature des rapports à établir entre parents/professeurs/élèves et sont parfois de vrais critères pour fixer les honoraires des cours particuliers, c'est à juger à la tête du client ! En outre, à chaque début d'année scolaire, lors des inscriptions des élèves, les parents ayant un rang éminent dans la société (ou considérés en tant que tels d'après les apparences !) se voient accorder les meilleures classes et les meilleurs emplois du temps à leurs fils, parfois par un simple coup de téléphone !

Le traitement de faveur
Ce traitement de faveur existe partout, chez l'épicier, chez le boucher et chez d'autres commerçants où la règle de «chacun son tour » n'est plus respectée dès l'arrivée d'un client distingué et à l'air hautain (ou d'une cliente coquette et gracieuse) ; il est royalement servi sous le regard passif et étonné des autres clients, certainement touchés dans leur amour-propre. C'est ce que nous a raconté M.Ali, avec indignation : « L'autre jour, nous étions au moins cinq personnes à attendre notre tour devant le boucher. Soudain, une grosse voiture noire s'est arrêtée et une femme très élégante en est descendue. A peine l'a-t-il vue que notre boucher abandonna tous ses clients pour se mettre au service de cette dame. Il s'est attelé à lui mettre la marchandise dans la malle de la voiture, tel un obéissant serviteur ! C'est dommage d'agir de la sorte ! ».
De même, le « paraître » intervient souvent lors des entrevues accordées aux candidats avant d'être recrutés à un poste de travail ; l'embauche s'effectue souvent sur des bases relationnelles plutôt que sur des compétences professionnelles et parfois au détriment des profils demandés. Marwa, diplômée universitaire, s'est habituée à ce genre d'entrevues : « Il faut être coquette, élégante et avoir du charme ou bien avoir un petit mot de recommandation de la part d'une personne distinguée et renommée pour avoir la chance d'être recruté, autrement, si vous êtes habillé correctement et que vous arrivez sans appui, on vous pose la question ''vous venez de la part de qui ?'' avant même de vous entretenir sur vos capacités personnelles et professionnelles ! » Et ça se passe ainsi partout, à la poste, dans les banques, dans les hôtels et dans toutes les administrations publiques ou privées : allez dans ces lieux demander un service ou tout simplement un renseignement à un agent, il vous toisera d'abord des pieds à la tête pour vous jauger d'après votre aspect vestimentaire, mais vous risquerez de ne pas être bien reçu si vous n'êtes pas tiré à quatre épingles !
La flatterie, les paroles mielleuses, les fausses promesses sont des armes redoutables employées par certaines gens, pourtant de peu de mérite, qui redorent leur image en vue d'un but précis ; et là-dessus, les exemples ne manquent pas : nombreuses sont les jeunes filles fascinées par un fiancé très habile en matière de séduction en se parant de ses meilleurs atouts pour arriver à son but. Une fois le jeu est terminé et le masque de l'hypocrisie est tombé, il prend la poudre d'escampette pour aller refaire la même chose avec d'autres jeunes filles peu avisées ou non expérimentées. Inutile d'allonger encore la liste de ces gens dupes, victimes de ce « paraître » qui n'est qu'un leurre utilisé par tant d'individus chez nous pour camoufler leur « être », leur vrai visage, et cacher leur mauvaise foi en essayant de s'imposer par leur façon de voir, de penser, de se conduire dans leur entourage. Cet entourage qui manque souvent de discernement, se laisse facilement séduire par ces apparences fallacieuses, un phénomène qui prend de l'ampleur dans notre société.


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