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Vendeurs à la sauvette qui ne sauvent pas
Ils imposent leur loi
Publié dans Le Temps le 27 - 12 - 2008

On les a moins vus après l'Aïd El Fitr mais leur éclipse ne dura que très peu de jours. Après quoi ils se sont de nouveau manifestés sur les mêmes trottoirs qu'ils envahissent chaque fois que cela leur est possible : c'est-à-dire principalement ceux de la rue d'Espagne, de la rue Jamel Abdennasser, de la rue Charles de Gaulle et de la rue de Bab El Jazira et des artères voisines.
Aujourd'hui, et depuis l'Aïd El Kébir en fait, ils reviennent en force comme pour dire « nous sommes toujours là, quoi qu'on fasse pour nous faire disparaître ! ». Les citoyens ne semblent aucunement être dérangés par ce come-back salutaire pour une majorité d'entre eux. Une dame nous a même déclaré que sans ces petits marchands, les rues que nous avons citées plus haut et bien d'autres, perdraient de leur charme et de leur vie ! « Imaginez la rue d'Espagne ou bien Bab El Jazira sans leurs cris, sans leurs marchandises bariolées, sans leur chassé-croisé permanent avec la police. Il y a de la matière pour un excellent film documentaire, ou même pour une parodie de polar ! ».
Et ce n'est pas faux, madame ! Depuis le temps que ce « cinéma » dure, on devrait s'interroger s'il s'agit d'une comédie ou d'une sérieuse campagne en faveur du marché parallèle et la concurrence déloyale.

Antennes
Le spectacle est désormais quotidien qui nous donne à voir et à revoir plusieurs fois par jour les mêmes scènes entre les agents et ces vendeurs en faute. Ces derniers, qui ont toujours des « antennes » pour les avertir de l'imminence d'une ronde, plient bagages à temps pour se cacher avec leurs marchandises et leurs cartons, à l'entrée de l'immeuble le plus proche ou bien dans un tournant discret et donc sûr ! Certains marchands sont pris au dépourvu et ne trouvent même pas les mots pour se faire pardonner par les autorités. Il arrive parfois que tout en se faisant sermonner par l'agent, le vendeur continue à servir dans la précipitation un ou deux clients de peur de les voir partir avec la marchandise et son prix !
Pour ce qui est de la circulation dans les artères où ce manège se produit constamment, c'est à toute heure l'embouteillage garanti. Et l'on se demande par moments si ce n'est pas folie que de se risquer dans ces rues qu'on sait d'avance encombrées par les passants, les marchands, les touristes maghrébins, les fournisseurs des innombrables commerces riverains et par quelques chantiers et travaux jamais achevés !

Réseau et corporation
Les vendeurs à la sauvette ne cherchent pas mieux qu'un emploi stable et sûr ; ils aimeraient bien avoir l'autorisation qui leur permette d'exercer en toute légalité ce commerce pénible qui ne leur crée que des ennuis. Mais les antécédents judiciaires de certains, la peur d'être interrogé sur la provenance de la marchandise exposée, la difficulté de s'acquitter de certains droits à payer avant de s'installer, ces facteurs et d'autres qu'on n'a pas voulu nous révéler font obstacle à la régularisation définitive de la situation de ces fugitifs. Le fait que dans certaines périodes plus ou moins longues, ils bénéficient d'une « trêve » ou que dans ce jeu du chat et de la souris, ils sont souvent gagnants, cela les encourage à persévérer dans l'illégalité. De toutes les façons, si vraiment ils avaient jugé un jour qu'il leur était impossible de continuer, ils auraient abandonné le « métier ». Mais la situation de vendeurs occasionnellement traqués ne semble pas leur déplaire, bien au contraire ils ont l'air de s'en être accommodé au point de concevoir le fait d'être pourchassé comme un « risque du métier » pareil à tout autre.
Et puis, ils ont tellement de succès à Tunis et partout ailleurs, qu'il est temps de revoir leur statut pour le clarifier davantage et pour nous faire comprendre s'ils sont vraiment indésirables ou bien si leur commerce toléré la plupart du temps rend quelques précieux services dont il est difficile de se passer. Ces marchands sont dans leur immense majorité jeunes, parfois trop jeunes pour être traduits en justice s'ils sont arrêtés ! Certains se sont organisés en réseaux ou en une sorte de corporation à laquelle ne manquent que l'agrément officiel et le local. La capitale et beaucoup d'autres villes sont aujourd'hui envahies par ces vendeurs à la sauvette dont le commerce ne résout que momentanément le problème du chômage au sein de cette catégorie de population. Dans certaines rues, il ne reste plus une parcelle qui ne soit devenue « la propriété » de l'un d'eux ; le passant qui ne sait pas comment se frayer un chemin au milieu de la cohue doit présenter presque servilement ses excuses aux maîtres incontestés des lieux si par malheur il trébuche sur un étal de leur « territoire ».

Urgence
Le flou qui caractérise la situation de ces commerçants illégaux durera-t-il encore ? Compte-t-on nous gratifier indéfiniment du spectacle grotesque de leur traque jusque là infructueuse par les agents de la police ? N'y a-t-il pas moyen de freiner le pullulement de cette population pour régulariser au moins la situation de ses membres les plus « anciens » ? Il y a à notre humble avis urgence pour l'intérêt de tous ceux que le problème concerne !


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