Tunis-Le Temps - Ils prétendirent être à même de guérir n'importe quelle maladie incurable, grâce à leur don surnaturel et à certains rituels qu'ils affirmèrent être les seuls à connaître. Ces deux guérisseurs " confirmés ", avaient en effet convaincu ce bonhomme atteint d'une maladie incurable et lui redonnèrent espoir après avoir vainement fait le tour des médecins. Ceux-ci lui avaient prescrit des médications qui s'avérèrent être sans aucun effet positif. Il s'empressa de les emmener chez sa sœur qui était prête à financer ce traitement, et les deux fakirs s'attelèrent à la tâche pour une petite démonstration, en demandant au bonhomme un billet de 30 dinars qu'ils trempèrent dans du blanc d'œuf en commençant à marmonner des mots magiques mais incompréhensibles. Ils ne manquèrent pas de brûler de l'encens qui remplissait l'atmosphère et donnait l'impression au pauvre patient qu'il était dans un mausolée de marabout ou un temple bouddhiste. La fumée dissipée, il fut demandé au patient d'aller se reposer, en lui certifiant que cette première phase du traitement ferait certainement son effet dans peu de temps. Puis les deux guérisseurs partirent, à charge de revenir le lendemain pour la suite du traitement. Mais le pauvre bonhomme se réveilla le lendemain, non seulement sans aucune amélioration, mais avec des maux de tête et un état général lamentable, tant sur le plan physique que moral. Il comprit qu'il fut la cible de deux charlatans qui tentèrent de le plumer au maximum. Sa sœur convaincue que son pauvre frère a été escroqué, s'empressa d'alerter les agents de la brigade criminelle, en ne manquant pas de leur donner le signalement des deux énergumènes concernés. Arrêtés ceux-ci furent inculpés d'escroquerie et condamnés chacun à deux mois d'emprisonnement, par le tribunal de première instance. Ils interjetèrent appel et comparurent dernièrement devant la cour, et déclarèrent qu'ils n'avaient aucunement l'intention d'escroquer la victime qui insista pour avoir recours à leur don de guérisseurs. L'avocat de la défense déclara que ses clients n'avaient pas usé de manœuvres frauduleuses ni exercé de pressions à l'égard de la victime. Ils n'avaient pas en effet, poursuivit l'avocat, garanti de résultat positif, mais avaient tenté suite à l'insistance du patient qui voulaient tout essayé pour guérir. L'élément légal fait défaut en l'occurrence, conclut l'avocat pour solliciter principalement l'acquittement de ses clients, et de manière incidente un jugement clément. La cour ramena les peines prononcées en première instance, à un mois de prison pour chacun des accusés.