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Les voleurs de feu
Tribune
Publié dans Le Temps le 16 - 01 - 2009

André Malraux disait " Le mépris des hommes est fréquent chez les politiques, mais confidentiel".
Depuis quelques jours, le monde entier assiste médusé et interloqué à un énième massacre en Palestine où Néron et Brutus rivalisent d'ingéniosité. Pour le francophile que je suis, je ne peux m'empêcher de suivre les actualités entre autre, sur les chaines télévisées françaises.
Comme d'habitude, le parti-pris est éloquent, flagrant, navrant, calamiteux et ignominieux. Les nouvelles commencent par des histoires futiles, légères et filandreuses, à dormir debout les yeux grands ouverts et où le dérisoire et le superficiel ne peut que nous interpeller. Le choc est violent et profond. J'étais pétrifié et en gésine…
Alors que la minuscule bande de Gaza est à feu et à sang et que les victimes se comptent par centaines, le spadassin de l'information, à l'âme émolliente, narines et mains talquées, au regard doux et voilé, au sourire électoral, à la voix mielleuse et trainante, à la face saupoudrée par la farine pharisienne de la tartufferie, nous présente tel un chef de gare, zélé comme un catéchumène, la sempiternelle chorégraphie journalistique, toute honte bue. L'arrogance est inélégante et éclatante et le soliloque est grandiloquent et solennel... Le journal débute par de stratosphériques préoccupations… un reportage sur une coupure d'électricité dans une bourgade perdue dans les fins fonds de l'arrière pays du bon roi Dagobert, ensuite c'est la dramatique histoire d'une gentille famille française en vacances dont le catamaran est parti à la dérive durant 48 heures…etc.…Les bambins palestiniens affamés, défroqués et baignant dans des mares d'hémoglobine n'ont droit qu'à peine une minute d'antenne. L'actualité au pays de voltaire et de Jean-Paul-Sartre est devenue malheureusement, tendance tripes et rognons, ripailles et paillardises, piétailles et valetailles.
Henri de Régnier disait : un hasard a donné à l'homme l'intelligence. Il en a fait usage : il a inventé la bêtise.
Selon le proverbe Breton: la peine des autres est légère à porter ; sur une autre chaine, l'actualité est fortement retenue par l'arrestation d'un pauvre schizophrène "lourdement armé" d'un petit canif dans le bar du coin et surtout par l'indemnisation d'une gentille petite dame blonde et oxygénée à en mourir, suite à une glissade sur le parquet mal ciré d'un Mac-Donalds, alors que les missiles pleuvent par centaines sur les civils innocents réduit à la tripaille, mais basanés et aux cheveux crépus… Silence on tue dans le cafre impénétrable… Tout n'est que théâtre d'ombres, ce qui nous oblige à déplier nos antennes…
Sur d'autres chaines, l'attention est retenue et tenez vous bien, durant dix bonnes minutes, par un dossier et un avis de recherche sur un énième médecin allemand nazi à priori centenaire et peut-être encore en vie… La récupération des déchets d'une usine à papier, le recrutement de techniciens pour de nouvelles éoliennes et surtout la malheureuse dégradation de la barrière de corail dans l'océan indien. Bien évidemment, alors que les bombes poursuivent méticuleusement leur œuvre de mort, le pseudo-journaliste insiste magistralement et fortement sur les mortelles rivalités interpalestiniennes et les reportages sur les citoyens du pays agresseur, courant se réfugier en pleurnichant dans les abris anti-missiles n'en finissent plus. Pour couronner ces dérives partisanes et médiatiques, on nous passe en boucle et ce durant 48 heures, l'exceptionnelle et si douce Tzipi Livni hululant " nous sommes attaqués parce que nous représentons les valeurs du monde libre "… Pathétique… Nous nageons en plein moyen-âge médiatico-démocratique délirant et misérable.
Comme d'habitude, ces journalistes s'inclinent bien comme il faut, en s'abritant derrière le paravent obscène du barbouillage. Ces brelans d'as ont fait merveille dans le maquillage en béton et dans le parasitage royal. Ils sont courbés, ployés en majestueuse, obséquieuse et horizontale humilité devant les mêmes… Ils font la courte échelle à des lobbys sans noms et excellent dans l'art de les flatter sans rien dire.
Ces flagorneurs et pauvres ambitieux interlopes doivent s'échiner ainsi- ils ont l'échine souple- à s'insinuer dans les bonnes grâces de ces lobbys. C'est eux. C'est plus que jamais eux. C'est définitivement eux. Grace à dieu, "eux" ont trouvé leurs troubadours. Sophocle disait : il n'y a pas au monde de pire malheur que la servitude.
Mais ce qui est sur, c'est que ces manipulateurs et corrupteurs de la conscience, angoissés d'être déclassés, sont pareils à des enfants apeurés devant "eux". On se demande d'ailleurs, comment ils supportent leur relation d'hyper dépendance avec le pouvoir "d'eux" ? Moutons bêlants derrière ces sanctifiés, afin de plaire et de complaire, pour rentrer en grâce ou sortir de disgrâce, tous se sentent tenus, de pratiquer les galimatias d'allégeance avec un sourire de circonstance, complice et violent. Ces chers cerbères appartiennent sans le savoir au vaste clan des gens qu'on n'aime pas, le clan des paupières lourdes. Ainsi, sous les crocs "d'eux", agonise sur la pointe des pieds une démocratie sans gloire.
Ces braconniers de mémoire avancent sans cœur et sont prêts à tout pour exister envers et contre tous. Reconvertis dans le perruquage de l'histoire, Ils cherchent à tromper sans aucun opprobre l'opinion et ce pour assouvir des desseins inavouables, sans savoir qu'une information objective et sans parti pris, est une bonne nourriture pour l'intelligence et la sensibilité humaine.
Chers affidés, la superficialité et le dérisoire sont à priori votre point fort et la figure du corrompu et du cynique, c'est la votre. Vous mettez votre ardeur à fabriquer de grandes circonstances avec de petits événements. Avec vous, il faudrait déchiffrer l'indéchiffrable, décrypter l'indécryptable et jouer à la cour des lilliputiens. Malgré vous, vous vous couchez devant les lobbys, les puissants et le pouvoir de l'argent. Vous ne cessez de remuer la boue et le gluant, tout en vous cramponnant aux banalités, car un jugement personnel entraine désormais trop de risques. Comment assumer la mise au placard ou pire au rancard ?
Maternage et copinage sont les deux mamelles tristes de votre journalisme de pacotille, fonctionnant selon les lois de la jungle. En s'y égarant de cette manière, il y perd logiquement toute morale, toute conscience de son être et toute conviction. Que d'énergie consacrée, abimée, à se rapprocher du soleil, à en glorifier le lever et le coucher. Les amis d'abord. Les amis encore. Les amis toujours…. C'est l'Histoire noire et triste d'un journalisme finissant, sénile et fumeux…
Dans l'antiquité les sages disaient que l'aigle ne chasse pas les mouches. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, car on assiste à l'impuissance des puissants.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les principaux médias sont entre les mains de capitalistes peureux et peu véreux, qui ont passés inconsciemment de solides et profitables contrats. Il faut éliminer tout ce qui serait susceptible de ne pas être dévoué ou asservi à "eux" et l'allégeance commande. Ce malheureux réflexe serrurier, ne changera rien à la courbure de la terre et de l'humain car les ficelles sont usées. Les trucs éventés. Et les habilités passent désormais pour maladresse.
Ce journalisme, comme la maison des petits cochons sera bien évidemment soufflé par le grand méchant loup, l'impitoyable vent du mensonge, de l'hypocrisie et de la prostitution intellectuelle. Vous ne pourriez plus jamais jouer les fiers.
Quant à nous, pour échapper à cette griffue engeance journalistique, ils ne nous restent plus qu'à zapper…
Blaise Pascal disait " l'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête".


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