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Elections test pour l'avenir du pays
Irak
Publié dans Le Temps le 29 - 01 - 2009

Bagdad l'incertaine cherche à renouer avec la normalité
Le Temps-Agences - Les Irakiens retournent aux urnes samedi pour la première fois depuis 2005, des élections visant à renouveler leurs Conseils provinciaux et considérées comme un test pour la stabilité du pays après trois précédents scrutins post-Saddam Hussein,
organisés alors que l'Irak était encore plongé dans les combats. Plus de 14.400 candidats, dont 3.900 femmes, briguent 444 sièges de Conseils dans 14 des 18 provinces du pays. Les Irakiens ont commencé à voter par anticipation hier dans plus de 1.600 bureaux de vote installés dans des casernes, prisons et hôpitaux à l'intention des forces de sécurité, détenus, personnels soignants et malades.
Alors que le gouvernement central à Bagdad est décisionnaire pour l'ensemble de l'Irak, les Conseils provinciaux ont de larges compétences: ils peuvent ainsi conclure des accords commerciaux et fixer des priorités en matière de dépenses.
A la différence des trois précédents scrutins qui ont eu lieu après la chute de Saddam Hussein en 2003, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée en Irak, permettant une campagne électorale plus visible. A Bagdad et ailleurs, les rues sont parées de banderoles électorales colorées, et les candidats, dont beaucoup sont novices, ont tenu des réunions publiques où les électeurs peuvent poser des questions sur leurs problèmes quotidiens.
Si le vote est local, les enjeux sont énormes pour l'Irak comme pour les Etats-Unis. Des élections crédibles et sans violence démontreraient que l'amélioration de la sécurité observée ces 18 derniers mois n'est pas qu'un feu de paille. Le scrutin devrait également montrer l'état des forces politiques en présence avant les législatives prévues avant la fin de l'année.
En revanche, des violences et des allégations de fraude jetteraient le doute sur l'avenir de l'Irak et pourraient influer sur le calendrier de retrait des 142.000 soldats américains déployés dans le pays. Des GI que le président américain Barack Obama a promis durant sa campagne de rapatrier d'ici mai 2010.
M. Obama a ordonné à son équipe de sécurité nationale de préparer des plans pour un retrait responsable. Et des officiels américains soulignent qu'un départ hâtif risquerait de menacer la fragile sécurité instaurée en Irak.
Selon l'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes, le Pentagone va suivre attentivement les élections provinciales, qui seront "un indicateur important pour 2009, qui est une année importante".
Les autorités irakiennes et américaines, craignant que des extrémistes ne tentent de perturber le scrutin, préparent des mesures de sécurité. Elles s'attendent cependant à une forte participation, peut-être supérieure à 70%. Les résultats définitifs devraient être annoncés quelques jours après le vote.
Mais il faudra peut-être attendre des semaines de tractations entre partis pour savoir quels sont les formations qui contrôlent des régions-clés comme Bagdad, le sud chiite ou les anciens bastions insurgés de l'Anbar (ouest).
Le vote constitue un référendum pour le Premier ministre Nouri al-Maliki et la classe politique aux commandes depuis la chute de Saddam Hussein. Le chiite Al-Maliki était considéré comme un dirigeant de transition lorsqu'il est arrivé à la tête du gouvernement en 2006, mais son bilan a renforcé son aura dans la population.
Il n'est pas candidat dans ce scrutin, mais son visage est présent sur des affiches électorales dans tout le pays, et il a fait campagne pour soutenir ses partisans, surtout dans le sud, où ils doivent affronter la concurrence du plus grand parti chiite irakien, le Conseil suprême islamique en Irak (CSII).
De bons résultats de sa petite Coalition pour l'Etat de droit renforcerait M. Al-Maliki face aux partis kurdes et chiites qui font partie de son gouvernement de coalition mais s'opposent à lui sur des questions-clés de partage du pouvoir. Le CSII aimerait obtenir le poste de Premier ministre après les prochaines législatives.
Les élections seront organisées ultérieurement dans les trois provinces dirigées par les Kurdes. Dans une quatrième, qui englobe Kirkouk (nord), le vote a été reporté sine die, les différentes communautés n'ayant pas réussi à s'entendre sur une formule de partage du pouvoir.
Les Irakiens ont voté pour la dernière fois en 2005 alors que l'insurrection irakienne était encore très active et que les violences interconfessionnelles faisaient craindre une plongée dans la guerre civile totale.
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Bagdad l'incertaine cherche à renouer avec la normalité
Le Temps-Agences - Les haut-parleurs diffusent de la pop irakienne dans le très populaire parc Zaoura, où les familles pique-niquent et les enfants hurlent de joie sur les manèges. Puis les sons de ce vendredi tranquille sont noyés par le bruit sourd des hélicoptères américains survolant la ville en rase-mottes.
Une bande-son comme un résumé de Bagdad, six millions d'habitants, près de six ans après l'invasion américaine: la capitale irakienne s'installe à nouveau dans une vie aux rythmes normaux, mais sans certitude que la guerre et ses violences sont vraiment terminées.
Aux moments les plus sanglants du conflit, notamment en 2006 et 2007, quand presque chaque jour une ou plusieurs voitures piégées secouaient Bagdad, ses habitants ont fait montre d'une impressionnante résilience, les marchés et écoles restant ouverts et fréquentés malgré le danger.
Aujourd'hui, les Bagdadis doivent faire preuve d'un autre type de détermination: renouer avec une vie normale dans une ville profondément changée, entre les marques visibles de la guerre, bâtiments en ruines et pénuries d'électricité, et les cicatrices invisibles, familles déchirées, souvenirs des escadrons de la mort chiites ou des attaques de l'insurrection sunnite.
Selon l'armée américaine, les attaques ont diminué de plus de 70% par rapport à l'année dernière. Le week-end, les parcs et fêtes foraines sont bondés. Les magasins restent ouverts jusque tard dans la nuit, les écoles sont plus fréquentées que jamais depuis le début de la guerre. Désormais, des fleurs en plastique décorent parfois les checkpoints.
Un autre test de stabilité sera le scrutin de samedi: s'il est marqué par des violences, cela risque de remettre en question l'avenir, et les projets de retrait rapide du nouveau gouvernement américain.
Mais les progrès tangibles ne sont pas forcément perçus comme tels. Nombre d'Irakiens ne sont toujours pas convaincus que le pire est derrière eux. "Pour moi, la guerre ne sera terminée que quand ma vie sera à nouveau normale. Ça n'est pas encore le cas", soupire Sami, 45 ans, barbier dans le centre-ville. Sa famille est toujours en Jordanie, où elle s'est réfugiée il y a trois ans, et n'a pas l'intention de revenir de sitôt.
Khalil Ibrahim Hussein, 35 ans, chauffeur de taxi, est plus optimiste. Il a pris un jour de congé ce vendredi pour emmener sa famille au parc Zaoura, le plus fréquenté de Bagdad. "Je me sens en parfaite sécurité dans le parc. J'emmène des clients dans toute la ville maintenant. Quartiers sunnites, quartiers chiites, quartiers mixtes. Je ne fais plus attention, je vais partout".
Il y a un an à peine, l'ambiance festive du parc Zaoura, pique-niquant dans l'herbe, jeux d'enfants, barbe à papa et ballons en forme d'animaux, aurait été impensable.
Mais les rappels de l'insécurité sont partout. On n'entre dans le parc qu'après avoir été fouillé, voitures comprises. Des barrières en béton isolent le parking, protégeant au maximum les promeneurs d'un éventuel attentat. Et des hélicoptères venus de la Zone verte voisine survolent parfois le parc à basse altitude.
Et les Irakiens sont de plus en plus frustrés des lenteurs de la reconstruction, des pénuries d'eau potable, coupures d'électricité et égouts qui débordent. "L'absence de services de base a désormais remplacé la sécurité comme préoccupation principale de la plupart des Irakiens", note le dernier rapport du Pentagone devant les élus américains, en décembre.
En novembre 2007, 32% des Irakiens se disaient satisfaits de l'approvisionnement en électricité. Ils n'étaient plus que 16% en décembre 2008. Le centre de Bagdad subit des coupures régulières, les générateurs tournent dix heures ou plus par jour. Et la situation est bien pire dans d'autres régions d'Irak.
Hashem al-Moussaoui, 44 ans et père de dix enfants, grièvement blessé dans un attentat en 2006, tient un magasin de photos à Sadr City, l'immense quartier populaire chiite, théâtre des derniers combats de grande ampleur à Bagdad, en mai. Les miliciens chiites ne tiennent plus son quartier. Ils ont été remplacés par des centaines de soldats irakiens, Humvees et blindés, déployés à quasiment chaque coin de rue: pour la première fois depuis 2003, Sadr City est repassée sous contrôle direct de l'Etat irakien.
Ils côtoient des ouvriers en train de planter des arbres, repaver les trottoirs et repeindre les barrières. "Dites 'non' à la violence", peut-on voir sur plusieurs immenses panneaux du quartier, accompagnant la photo d'une petit fille aux grands yeux suppliants.
Sur la rue Moutanabi, qui abrite le marché aux livres, dévastée par un attentat en mars 2007, les façades ont été rénovées et le célébrissime café Shahbandar, fermé depuis l'explosion, a rouvert. Mais devant le café, il y a les photos des quatre fils et du petit-fils du propriétaire Mohammed al-Sheikhli, tous tués dans l'attentat. A Bagdad, rien ne sera plus tout à fait comme avant.


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