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En fait, ils s'en moquent
Les Tunisiens sont connus pour n'être jamais à l'heure
Publié dans Le Temps le 30 - 01 - 2009

Il va sans dire que la ponctualité est une qualité précieuse. Mais certaines gens de chez nous n'y accordent pas assez d'importance. Arriver à temps, partir à l'heure, finir un travail au temps convenu ;
tout cela devient de plus en plus rare surtout chez les jeunes générations auxquelles on reproche le non-respect du temps dont ils font une notion élastique et vague. Qui de nous n'a pas un jour attendu sous le soleil ou la pluie une personne qui a promis de venir à l'heure mais qui vient en retard d'une heure ou deux ou qui ne vient peut-être jamais ? Qui n'a pas un jour attendu à la gare ou dans une station un train ou un bus qui est arrivé en retard ou qui n'est jamais arrivé ? La ponctualité n'est pas de rigueur ; non seulement le Tunisien arrive souvent en retard à un rendez-vous, mais le malheur est qu'il ne s'en formalise aucunement ! Il a même tendance à remettre à un autre temps ce qu'il devrait faire immédiatement. A quoi est donc due cette procrastination et ce manque de respect vis-à-vis du temps ? Pourtant, chez nous, la sagesse populaire regorge de dictons et de proverbes incitant au respect et au gain du temps ; on a beau dire que « chose promise, chose due » et qu'« il ne faut pas remettre pour demain ce qu'on peut faire le jour même »
Il n'est donc pas rare de voir dans notre entourage des gens qui donnent un rendez-vous sans jamais s'y présenter à l'heure fixée ; on est bien habitué à ce comportement qu'il est devenu très normal d'attendre un laps de temps supplémentaire allant de quelques minutes à quelques heures avant l'arrivée de la personne avec qui on a fixé un rendez-vous. Cela fait partie de notre rythme de vie : vivre à la « cool », sans se soucier du temps perdu, sans se gêner des conséquences qui pourraient survenir à cause d'un retard ou d'un ajournement d'une affaire, d'une rencontre ou d'une visite quelconque. C'est devenu une manie chez pas mal de gens, toutes catégories confondues. Des expressions comme : « On se verra demain, à 9H ou à 10H » ou « Je t'appellerai ce soir, vers 10H ou 11H » ou encore « Revenez demain ou après demain ! » révèlent une certaine tendance chez la plupart de nos citoyens à adopter une attitude négative vis-à-vis du temps et de la ponctualité et une tendance à reporter l'exécution d'un travail, même urgent, ou à différer une décision au lendemain. Ces formules utilisées pour se fixer un rendez-vous restent vagues et ambiguës, de telle sorte que la personne concernée ne sait toujours pas s'il faut y aller à 9H ou à 10H ou être sur le lieu du rendez-vous à partir de 9H et attendre éventuellement jusqu'à 10H. Pour le deuxième cas, l'on se demande s'il faut être à la disposition de celui qui va téléphoner jusqu'à 11H du soir, encore faut-il qu'il appelle. Dans le troisième cas, on demeure là dans l'incertitude absolue : entre demain et après-demain, il y a une grande différence ! Et dire que dans tous ces cas, il y a toujours le risque d'annuler ou de louper un rendez-vous à la dernière minute ! C'est très fréquent chez nous ! Ni les minutes, ni les heures, ni les jours ne se comptent à leur juste valeur. Quand on se fixe une date bien précise, quelques minutes ou quelques heures de retard sont toujours tacitement tolérées de part et d'autre. De même, Pas mal de gens laissent passer le délai d'une échéance de traite ou la date limite d'une facture à régler, que ce soit par oubli, par paresse ou par inadvertance, quitte à payer des frais de retard ou risquer une coupure d'eau ou d'électricité.

Contagion nationale
La précision dans le temps, il faut bien l'avouer, manque énormément chez nous et l'attente parfois pendant des heures d'un ami, d'un agent administratif, d'un responsable, d'un avocat, d'un médecin et j'en passe..., devient une chose tout à fait ordinaire. Nos élèves, nos étudiants arrivent en masse chaque jour en retard aux cours. Des centaines de billets d'entrée sont remis quotidiennement aux élèves retardataires dans nos lycées Ces retards nuisent à la scolarité de l'élève et perturbent la vie scolaire, quand bien même la ponctualité serait un signe de respect à son prof et aux autres camarades de classe et passerait pour une préparation à la vie professionnelle. Certains fonctionnaires retardent souvent de dix ou quinze minutes pour joindre leur poste de travail et le quittent avant l'heure de sortie, sous prétexte d'attraper le bus ou le train, ou pour éviter les bouchons des heures de pointe pour ceux qui sont motorisés. Quant aux moyens de transport public, le phénomène est flagrant et se passe d'explications tellement les retards sont accumulés chaque jour : le taux des retards enregistré annuellement est sûrement beaucoup plus élevé que celui enregistré dans n'importe quel pays développé où parfois un retard de quelques minutes pourrait faire perdre une affaire très importante.
Hechmi KHALLADI

Témoignages
Nous avons donné la parole à quelques citoyens pour savoir ce qu'ils pensent de ce sujet d'intérêt national et nous avons recueilli les points de vue suivants.
**Jamel, 45 ans, fonctionnaire : « Le retard ou le manquement à un rendez-vous est monnaie courante chez nous ! On a ça dans le sang ! Ça fait partie de notre rythme de vie. Il est devenu normal chez les uns de donner un rendez-vous et de se raviser à la dernière minute sans parfois avertir l'autre personne. On va sur le lieu du rendez-vous, on attend parfois des heures une personne qui ne viendra jamais ! Alors qu'on aurait pu éviter cette attente, ne serait-ce que par un SMS ou un petit appel via le portable ! »
**Naceur, 56 ans, technicien : « C'est vrai. On remarque une certaine nonchalance quant à l'exploitation du temps chez nous, surtout chez nos jeunes. Les enfants japonais ne perdent pas leur temps à jouer dans le train ou le bus, ils passent le trajet parcouru à fabriquer toutes sortes de gadgets, parce qu'ils savent la valeur du temps. La plupart de nos enfants n'ont pas la notion de temps, et c'est malheureux ! Pourtant, le temps, c'est de l'or ! »
**Hichem, 40 ans, enseignant : « L'expérience m'a montré que la majorité de nos élèves ne savent pas manipuler le temps à leur profit. Cela se voit lors des devoirs et des examens, pas mal d'élèves rendent leurs copies avant la fin de l'heure; d'autres dépassent la durée autorisée sans pour autant parvenir à répondre à toutes les questions, c'est qu'ils ne sont pas capables de gérer leur devoir en fonction du temps imparti à telle ou telle épreuve ! En effet, certains élèves passent le temps à bourrer leurs copies de connaissances superflues n'ayant aucun rapport avec le sujet de l'examen, alors qu'ils pourraient exploiter mieux ce temps à la réflexion dans le sujet. Beaucoup de perte de temps chez nos élèves ! Et c'est dommage ! »
**Olfa, secrétaire : « Il me semble que le respect du temps et la ponctualité est relié à des intérêts personnels : on ne rate jamais un rendez-vous quand on sait qu'on va en tirer un avantage quelconque, quand son avenir en dépend ! Pour ses intérêts, on arrive le premier au rendez-vous, même une heure ou deux avant le temps fixé ! S'il n'y a pas d'intérêt, les gens ont tendance à se dérober à ces rendez-vous de complaisance ou de routine. Concernant le respect du temps, c'est vrai, il y a des gens chez nous qui n'ont pas la moindre notion du temps, d'ailleurs, ce n'est pas propre à notre pays, tous les Arabes sont pareils en matière de temps. Nous sommes en retard d'une guerre quant à la bonne gestion du temps dans tous les domaines ! »


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