En quittant son travail, la jeune fille âgée de 26 ans, ne savait pas que le pire l'attendait au coin de la rue et qu'elle allait vivre des moments qui vont la marquer à vie. Deux amis, un employé stagiaire et un agent commercial, l'ont en effet kidnappée à bord d'une voiture pour la violer dans un lieu désert avant de l'abandonner à son triste sort. L'enquête a permis d'arrêter les deux agresseurs et ils ont dernièrement comparu devant la chambre criminelle de la cour de première instance de Tunis pour répondre de leur forfait. Les accusés ont fait vivre à cette jeune fille, un véritable cauchemar. Elle n'a pas cessé de sangloter durant l'audience. Elle n'a pas pu tenir ses larmes tout au long de l'examen de son dossier. À maintes reprises, le président de la Cour lui a demandé de se calmer. En vain. Il semble que tout le film de sa torture par le duo déferlait dans sa mémoire comme s'il s'était produit juste la veille. Qu'est-ce qui lui est arrivé pour qu'elle soit dans cet état lamentable ? Employée dans une entreprise de confection située dans une zone industrielle de Tunis, elle n'y sortait que vers 18 h 30. De coutume, elle prenait un taxi pour arriver chez elle. L'endroit n'était jamais désert à cette heure-là. Au contraire, il était bondé d'employés qui venaient de quitter les différentes usines pour rentrer chez eux. «Je ne sais pas comment cela m'est arrivé, M. le président…C'était en un clin d'œil…», a-t-elle balbutié, toujours en larmes, et sans qu'elle fixe ses deux bourreaux qui se tenaient au box des accusés. Elle s'est retrouvée toute seule se dirigeant vers le lieu où on retrouve d'habitude des taxis. C'était comme si le destin avait préparé toutes les conditions et les circonstances pour qu'elle soit un gibier facile à la portée des deux malfrats. Il s'agit de deux voisins. L'aîné avait trente et un ans. L'autre était son cadet de trois ans. Ce dernier, employé stagiaire de son état, a profité de l'absence de son père pour se servir de sa voiture, une Clio de couleur grise, et a rejoint son ami, représentant commercial dans une entreprise commercialisant le matériel informatique. Celui qui était derrière le volant, a klaxonné pour attirer l'intention de la jeune fille. Celle-ci ne lui a pas prêté attention et a continué son chemin. Seulement, en un clin d'œil, il s'est arrêté. Son ami, qui se tenait à ses côtés, a ouvert la portière et est descendu, s'est adressé directement à la fille, et l'a saisie par sa chemise pour la tirer rapidement et la faire monter par force à bord du véhicule. Prise de court, elle n'a pas eu le temps de réagir. Le conducteur a démarré en trombe et ne s'est arrêté qu'une fois arrivé dans un lieu désert. La jeune fille a essayé de résister à ses deux bourreaux et à les apitoyer, en vain. À tour de rôle et sans pitié, ils l'ont violée à maintes reprises. «Ils m'ont laissé sur les lieux après avoir terminé…Je ne savais même pas où ils m'ont abandonnée…», a répété la jeune fille devant la Cour. Un témoignage frappant qui a laissé toute l'assistance perplexe. Que devaient dire les deux mis en cause? Certes, ils ont tenté de se disculper en affirmant que la jeune fille était consentante. Mais leurs propos n'ont pas convaincu la cour qui les a jugés coupables de détournement et viol et les a condamnés à douze ans de réclusion criminelle chacun. Un châtiment qui ne guérira pas, sans aucun doute, les blessures de la jeune fille.