« J'ai hérité d'une situation difficile ;mais j'éstime avoir relevé le pari » * « Mon bilan eest plus que positif,mais les gens ont la mémoire courte » Sur le plan local, le CSS a raté sa saison, avec un déficit de 14 points par rapport au leader. Néanmoins, les chances des "Noirs et Blancs" demeurent intactes soit en coupe de Tunisie soit en Ligue des champions arabe, avant d'entamer une nouvelle aventure et plus précisément en Coupe de la CAF contre Ahly Benghazi. Il faut signaler toutefois que la défaite en Supercoupe d'Afrique, au Caire contre Ahly du Caire a été mal digérée par les fans du club. Pour une bonne frange de supporters du CSS, le titre était à la portée, n'eussent été les erreurs de coaching commises par l'entraîneur Ghazi Ghraïri. Ce dernier vit, depuis, sous une forte pression. Il a fallu l'intervention du bureau directeur pour calmer les esprits, en confirmant sa confiance en Ghraïri. On reproche également à l'entraîneur sfaxien le peu d'intérêt accordé aux nouvelles recrues comme le Marocain Jawhary ou le Mauritanien Ismaïla Baba, qui ont été recrutés pendant le mercato consécutivement au départ d'Apoku. celui qui a fait à lui seul la différence lors de la finale de la coupe de la CAF. Ainsi, nous avons jugé utile de nous entretenir avec Ghazi Ghraïri. Sollicité l'entraîneur clubiste sfaxien s'est gentiment plié à nos questions qui ont un rapport direct avec la situation conjoncturelle du club phare de Sfax.
Le Temps : D'abord voudriez-vous faire une évaluation de la situation du CSS ? Ghazi Ghraïri: Contrairement à ce qu'on tente de propager dans les milieux clubistes sfaxiens, j'estime que la situation est très encourageante, dans la perspective de nos prochaines échéances, allusion faite aux futurs challenges en coupe de Tunisie, en Ligue des champions arabe et en coupe de la CAF. D'ailleurs nous allons renouveler notre aventure dans la même compétition continentale grâce au trophée remporté cette saison aux dépens de l'Etoile. Les supporters du CSS les vrais sont suffisamment conscients de notre courbe ascendante. C'est une question d'honnêteté intellectuelle avant tout. J'ai le sentiment d'accomplir consciencieusement et convenablement mon travail. N'en déplaise aux détracteurs, ceux qui ont la mémoire courte. • Voudriez-vous être plus explicite N'oubliez pas que j'ai hérité d'une situation difficile, due aux joueurs impayés et un effectif décimé. A l'entame des préparatifs je n'avais que treize joueurs sous la main, et aucun étranger parmi eux, sans oublier les autres défaillances concernant les revenants Nafti, Mardassi et Guemamdia qui manquaient terriblement de compétition. En dépit de ces handicaps, je me suis totalement investi pour le bien du club. Avec le travail, la patience la compréhension et la confiance des dirigeants, je crois que j'ai fini par avoir raison et par conséquent gagner le pari. Néanmoins on trouve des gens qui ont toujours à redire. • Justement on vous reproche une gestion approximative de l'effectif et aussi l'échec de notre coaching lors de la Supercoupe africaine? Après coup, c'est facile de donner des jugements. En Supercoupe, je crois que nous avons bel et bien rencontré Al Ahly et au Caire même. Ni le calibre de l'adversaire, ni l'ambiance dans ce stade "fournaise" n'ont besoin de description. Pour ce qui est de l'effectif et plus particulièrement des joueurs marocains Jawhary et Imighry, ils ne sont qualifiés que très tardivement, c'est-à-dire depuis mi-janvier. Or, ils avaient chômé pour une bonne période, donc, ils ont besoin d'un bon laps de temps pour la remise en condition physique et également pour une meilleure intégration dans le groupe. • Alors comment expliquez-vous les deux visages du CSS. Un visage reluisant dans les compétitions arabe et africaine et un autre sombre en championnat? Je ne suis pas totalement d'accord avec votre remarque. D'abord, il faut se souvenir de la crisette qui a secoué l'équipe et qui a abouti au changement du cadre dirigeant. Ainsi nous avons débuté le championnat en faisant face à tant de problèmes. Heureusement qu'une prise de conscience générale a eu vite lieu pour surmonter tous les obstacles. Chemin faisant, nous avons raté quelques matches et gaspillé quelques points, car nous nous luttions conjointement sur plusieurs fronts. Une équipe comme l'EST a par exemple sacrifié la Coupe de la CAF pour se concentrer sur le championnat, tandis que le CSS, tout comme l'ESS et le CA s'était pleinement engagé sur tous les fronts. La suite m'a donné raison car le CSS a remporté la Coupe de la CAF, en battant le CA puis l'ESS en finale. Ce n'était pas une mince affaire, quand même. En Champion's League arabe, le CSS, à dix, a éliminé le Raja à Casa même. Le CSS se trouve également toujours en course, en Coupe de Tunisie. Que veux-t-on de plus. •Le départ d'Apoku a sérieusement affecté l'attaque, pour ne pas dire pénalisé l'équipe? -Techniquement, c'est une valeur au-dessus de tout soupçon. Mais son transfert était inéluctable (*Plus de 4 millions de dinars tunisiens) dans la mesure où cela a permis au club d'assainir sa situation financière et de payer les joueurs à temps. •Comment faites-vous pour gérer la pression? -Je suis un entraîneur professionnel, c'est-à-dire toujours prêt à défier cette pression, car, je demeure persuadé qu'il s'agit d'une cabale qui visait ma personne. Malheureusement ceci rejaillit négativement sur l'ambiance et surtout sur la sérénité de l'effectif. Le jour où je me sens incapable de servir mon club où j'ai passé toute ma vie, je claquerai la porte sans qu'on me le demande. Je finis par remercier votre journal qui m'a permis de laisser les pêcheurs dans les eaux troubles, hors-jeu. Recueillis par Raouf CHAOUACHI