Nous revenons encore une fois sur les résultats de l'étude empirique et théorique élaborée par le professeur Coréen Ha-Joon Chang de Cambridge traitant grosso modo de l'histoire économique des pays développés et des raisons de l'échec des politiques néo-libérales en Afrique. L'absence de stratégie industrielle systématique, l'échec de la politique économique suivie et le manque d'imagination et d'innovation seraient les principales raisons du retard des pays en voie de développement.
La majorité des pays en voie de développement pour ne pas dire la totalité ont emprunté les mêmes politiques économiques édifiées, testées et approuvées il y a plus de 60 ans par les pays développés. Toutefois, et malgré l'insertion des pays en voie de développement dans la sphère de la mondialisation qui suppose : libéralisation financière, libéralisation du commerce et des investissements étrangers, privatisations..., le taux de croissance annuel du PIB par habitant des PVD (pays en voie de développement) est passé de 3 % (1960-1980) à 2,2% (1980-2004). Le revenu par habitant de la région MENA a fléchi à 0,1% entre 1980 et 2000 contre 2,5% au cours des années 60. Le professeur de Cambridge explique cette performance médiocre de la croissance dans les pays en voie de développement par l'inégalité de la distribution de la richesse et par l'engouement des pays à générer plus de richesses avant de les redistribuer. Par ailleurs, un bon nombre de pays africains, n'ont pas su profiter de leurs richesses naturelles, de manière à allouer les ressources au profit d'une croissance autonome et durable. Autrement dit, même les pays africains riches en ressources ont dormi sur leurs lauriers laissant la place aux pays industriels qui sont titulaires, non seulement de ressources, mais surtout d'esprit innovant favorisant l'innovation et la recherche scientifique au profit de la croissance. Il faut dire que, même si certains pays de l'Afrique disposent de ressources naturelles, ils ne le seront pas pour longtemps. Pourquoi ?. Les pays nantis font de leurs mieux pour profiter à bon escient des richesses africaines. Certaines doctrines affirment dans ce sens que l'enrichissement de l'Occident s'est fondé sur l'appauvrissement de l'Afrique. Outre l'absence d'une stratégie industrielle systématique, l'auteur de l'étude attribue l'échec des politiques néo-libérales en Afrique par ce qu'il appelle « 'Tout sauf la politique ». L'échec des politiques économiques poursuivies en Afrique ou dans les PVD revient à la politique elle-même. Des politiques qui manquent parfois d'harmonisation avec le cadre socioculturel et économique des PVD qui se sont contentés d'appliquer sans retouches les politiques suivies par les pays riches. Or les pays développés sont passés auparavant par les mêmes obstacles structurels que connaît actuellement l'Afrique avec, néanmoins, une différence fondamentale: les pays développés ont réussi à se développer et à acquérir les compétences nécessaires.