Traiter du divorce qui prend de plus en plus de l'ampleur dans nos contrées pour des raisons multiples et que nous évoquerons ultérieurement, n'est nullement la finalité de cette approche. Cependant, l'attitude singulière du plus clair de ces divorcées interpelle et mérite qu'on s'y attarde. Sans entrer dans les détails ayant précipité la séparation, nous sommes en présence de dames jeunes, belles, encore à leurs premiers balbutiements dans la vie et commençant à peine à faire leurs premiers petits pas dans cette jungle humaine. Affublées en plus par la responsabilité d'élever leur(s) gosses dans la plupart des cas. Jusque-là rien de particulier, sauf qu'elles sortent de l'ordinaire, en décidant de ne point refaire leur vie, de ne point convoler en secondes noces en dépit de leur jeune âge ! Et ce ne sont pas les bons partis qui manquent de se bousculer au portillon, loin s'en faut. Mais elles en ont tellement bavé lors de leur première union qu'elles en viennent à être définitivement dégoûtées de l'affaire, à être irrémédiablement rangées des voitures.
Femmes battantes, de caractère Dames battantes, au caractère trempé dans l'acier, fortes mentalement dans leur tête, elles ne reculent point devant l'immensité de la tâche qui leur incombe et affrontent le quotidien avec beaucoup de détermination et de courage. Ce qui n'est pas une mince affaire en soi, car elles subissent une pression monstre de la part de la famille, de leurs parents les plus proches pour les dissuader de franchir le pas et de quitter définitivement la « sécurité » ( ?) du foyer conjugal initial. Et les arguments habituels de fuser de partout, de les assaillir à longueur de journée du genre : On n'a pas de divorcées dans les traditions de la famille ; que diront les gens ; ton père ne pourra plus jamais aller au café tellement il va crouler sous la honte, le déshonneur voire l'opprobre ; une jeune femme séparée, dépourvue du solide parapluie protecteur de l'époux, rime avec une proie facile aux mœurs légères pour les loups à l'affût, au risque de ternir voire de porter un sacré coup à la réputation des siens ; et puis comment et par quels moyens va-t-elle subsister, élever ses gosses ; où habiter ; pourquoi priver les enfants de la tendresse paternelle (oubliant au passage que ces petits sont régulièrement agressés moralement et des fois physiquement en assistant et en s'interposant aux corrections et violences administrées par l'époux à leur mère au gré de ses humeurs lunatiques.)
Prêtes à relever le défi En acceptant d'affronter seules le quotidien, elles prennent un sacré risque parce que attendues au tournant même par leurs plus proches. Tous leurs gestes et faits sont passés au peigne fin. Leurs fréquentations disséquées de très près. Les résultats scolaires des petits épluchés à la loupe. Mais généralement, leurs détracteurs restent sur leur faim car volet conduite, elles sont irréprochables ne se consacrant qu'à l'éducation des gamins ; ces derniers le leur rendent par ailleurs parfaitement bien en étant lauréats de leur promotion. Les arguments de ces battantes de ne point refaire leur vie sont à la limite logiques et tiennent à priori globalement la route. Crainte de tomber dans des situations pires, en dépit des assurances de bonne conduite avancées et promises. Mais pareils arguments leur avaient été présentés par le passé et malheureusement non tenus. Quelle attitude du nouveau conjoint vis-à-vis des petits ? Saurait-il être équitable entre eux et les futurs enfants à naître ? La perte systématique de la garde des enfants au profit de leur père qui n'accepterait point que les siens soient élevés par un autre homme, un rival ; Et puis pour quelle raison hypothéquer une liberté de manœuvre acquise au prix de tant de sacrifices, de privations, de souffrances pour sombrer de nouveau sous le joug d'un éventuel tortionnaire présentant bien, mais risquant par la suite de se révéler pire que le premier parti ? Si en prime, elles jouissent d'un travail leur assurant une vie confortable, la question est définitivement pliée.
Aléas mais couronnement enfin ! Certes, des problèmes multiples jalonnent d'embûches leur quotidien : soucis financiers courants ; harcèlements flagrants et incessants ; maîtrise des gosses surtout à leur adolescence ; solitude et besoin impérieux de compagnie ; tentations compréhensibles, car physiologiques, lors de certains moments de faiblesse mais très rapidement réprimées ; lassitude et abattement ; commérages, etc. Mais pareilles entraves ne font que consolider leur conviction d'aller de l'avant, leur confiance en elles, leur résolution inébranlable de se protéger et d'entourer leurs enfants faisant fi de tous les aléas qui les guettent. Elles ne vivent désormais que pour et par leurs enfants attendant avec impatience de les voir réussir et couronnés. De la sorte, elles cueillent enfin les fruits de leur abnégation, de leurs immenses sacrifices ; et ce n'est que justice rendue !