Le Temps-Agences - L'Iran a accueilli favorablement hier l'offre de discussions présentée par les grandes puissances qui l'ont invité à un dialogue direct, en pleine impasse à propos de son programme nucléaire controversé. "La République islamique d'Iran accueille favorablement des discussions avec le groupe des Six en vue d'une coopération constructive", a déclaré Saïd Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, chargé notamment de la question nucléaire, cité par l'agence Isna. La réponse de M. Jalili a été communiquée au diplomate en chef de l'Union européenne Javier Solana lors d'une conversation téléphonique, selon Isna. "La République islamique d'Iran publiera un communiqué officiel en réponse au communiqué" publié par les membres du groupe 5+1, a-t-il ajouté. Lors de l'entretien téléphonique, M. Solana a donné des "précisions sur le communiqué du groupe des Six", selon Isna. Pour le moment, aucune date n'a été fixée pour la reprise des discussions entre l'Iran et les Six, mais les responsables iraniens insistent sur le fait que ces discussions doivent être élargies et non limitées à la seule question nucléaire. La dernière rencontre entre les deux parties avait eu lieu à Genève l'été dernier. Les Etats-Unis, l'Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie ont annoncé le 8 avril qu'ils allaient adresser à l'Iran une invitation pour une rencontre directe sur son programme nucléaire. Leurs représentants avaient demandé à M. Solana de transmettre l'invitation à Téhéran. Les Six avaient salué la main tendue à l'Iran par le président américain Barack Obama, et sa volonté affirmée de "se joindre à toute rencontre future avec des représentants de l'Iran". Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Toutefois, le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, Allaedine Boroujerdi, a décelé un changement dans le ton des Occidentaux. "Je pense que l'Occident fait désormais face à de nouvelles réalités car leur changement de ton ne correspond pas à leur position antérieure. Ils ont compris que l'enrichissement d'uranium par l'Iran n'est pas destiné à produire des armes atomiques mais a un objectif purement civil", a-t-il déclaré selon l'agence Ilna. Dimanche, plusieurs responsables iraniens dont le président du parlement Ali Larijani avaient dit que les capitales occidentales devraient accepter la République islamique comme puissance nucléaire civile. "Désormais, le groupe 5+1 n'a aucune raison de refuser et nier la technologie nucléaire de l'Iran et par conséquent les futures négociations devront être basées sur les droits contenus dans le Traité de non prolifération (TNP)", a dit M. Larijani. Le 9 avril, un conseiller du président Mahmoud Ahmadinejad avait dit que l'Iran allait examiner la proposition "constructive" des six grandes puissances. Le même jour, M. Ahmadinejad a inauguré à Ispahan (centre) la première usine de fabrication de combustible nucléaire et annoncé avoir testé deux nouveaux types de centrifugeuses plus puissantes destinées à enrichir de l'uranium. Washington s'est montré sceptique quant à ces annonces. Malgré six années d'enquête approfondie, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est toujours pas capable de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique.