Devenue un phénomène mondial, au fil du temps et de l'évolution des sociétés, la fugue est en même temps une attitude et une prise de conscience, même si elle est pratiquée par certains adolescents de manière irréfléchie. L'adolescence est en effet l'âge ingrat où le jeune, tente de mettre en pratique tout ce qui lui passe par la tête. Il peut agir par défi, lorsqu'il se sent négligé ou abandonné, ou pour fuir une certaine oppression de la part de ses parents. Ces derniers se montrent tellement durs avec leurs progénitures, qu'ils créent en eux un certain complexe dû à un sentiment de malaise qu'ils ressentent sans cesse dans leur for intérieur. D'autres parents sont laxistes au point de prêter le flanc à leurs enfants pour agir comme ils l'entendent, et satisfaire des désirs refoulés, et pouvant les mener à des situations dramatiques. Il s'agit pourtant d'essayer de les ménager au maximum à cet âge, où ils sont si fragiles et facilement malléables comme une pâte à modeler. Les drames survenant à certains adolescents sont dûs, pour une large part à ce manque de dialogue avec les parents qui étant dépassés par les évènements, finissent par baisser les bras. Or, il ne faut jamais désarmer et il importe de chercher un compromis avec des adolescents révoltés ou au contraire découragés. Il s'agit en fait de conjuguer les efforts entre les parents, les milieux éducatifs et le troisième milieu, afin d'éviter le pire à ces ados qui cherchent encore à se frayer un chemin. Une éducation éclairée est le seul moyen, qui leur permette de ne pas s'égarer dans des voies scabreuse et compromettante. Dans le cas d'espèce, cette adolescente âgée de moins de quinze ans, et issue d'un milieu modeste, a pris l'habitude de fuguer, afin de fuir le milieu familial. Elle alla chercher refuge chez un jeune homme dont elle fit incidemment connaissance, alors qu'elle errait sans but. Celui-ci lui offrit le logis chez lui à Mahmdia, où elle put défier toutes les contraintes sociales et satisfaire tous les désirs de son hôte, ainsi qu'à ceux d'un ami à celui-ci, venu lui rendre visite, et qui profita de l'occasion à son tour. Le père inquiet alerta la police. Les agents de la brigade des mineurs menèrent les investigations nécessaires qui leur permirent de trouver le panier de crabes où se réfugia la jeune adolescente. Les deux malfrats, sans foi ni loi, qui s'avérèrent avoir des antécédents dans le domaine, furent arrêtés et inculpés de détournement de mineure et complicité. Quant à la jeune adolescente, elle déclara qu'elle avait pris l'habitude d'aller à plusieurs reprises, chez le jeune homme en question, dont elle avait fait connaissance depuis quelque temps. Ce dernier avait d'ailleurs confirmé les dires de la jeune fille, en précisant toutefois, qu'elle avait agi de son plein gré. Mais comme une mineure est considérée, légalement, comme n'ayant pas d'assentiment, le juge d'instruction inculpa les deux accusés de détournement de mineure et les déféra, sous mandat de dépôt devant une chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis, pour y être jugés. Le mariage serait une solution, pour remédier à ce drame, sous réserve de l'accord du tuteur légal de la mineure. C'est la meilleure façon pour ce jeune homme de se racheter, à condition qu'il y consente également.