Est-ce que le fait de signaler la différence des autres, d'en rire parfois, est une forme de xénophobie? Je crois qu'avec la communication et les images qui proviennent des quatre coins du globe devenu très carré, la xénophobie n'a gardé pour elle que la méchanceté du commentaire et la cruauté du regard. La Tunisie est d'ailleurs très attractive pour les étrangers qui veulent refaire leur vie chez nous. Ils viennent de pays prospères et d'autres moins. Des minorités visibles s'intègrent facilement même si la cohabitation avec le voisinage reste entachée d'incompréhension sauf que le Tunisien n'est pas connu pour être un très bon voisin même avec des voisins tunisiens de souche. Certaines histoires confirment cette approche. Ainsi, à Aïn Zaghouan où l'on constate une forte concentration des communautés africaines, les frictions entre voisins différents se portent sur un thème unique, le bruit. D'ailleurs, une voisine tunisienne excédée par les discussions bruyantes de ses voisins est allée frapper chez eux. Un Africain lui ouvrit tout sourire. La plainte revendiquée, le voisin éclata de rire et lui dit "Mais madame, ça fait des milliers d'années qu'on parle tout haut, tout fort... C'est là plutôt la faute du promoteur qui ne construit pas des murs plus épais !" Un peu plus loin, sur les Berges du Lac, une communauté asiatique a ses habitudes et sa diaspora. Il y a même un restaurant chinois qui marche bien. Normal! Les Asiatiques ne sont pas difficiles en goûts culinaires. La rumeur dit même que le chat est un plat qui se mange chaud dans certaines contrées asiatiques. La rumeur de la rumeur prétend que des "félinovores" adorent chasser les chats. Au fait, il existe même un commerce de fourrures de chats. Ah, la rumeur... quand et où s'arrêtera-elle? Qui oserait manger un chat? Surtout un chat de gouttière qui passe son temps à finir les poubelles trop garnies! Par contre, un Tunisien vivant à l'étranger a eu une mésaventure il y a quelques jours. Venu passer ses vacances au bled et y dépenser quelques euros, il invite ses potes à passer une soirée dansante dans un restaurant-boîte de la place. Les portiers tunisiens l'accueillent à bras ouverts mais à l'intérieur, le gérant de nationalité européenne le refoule, lui et ses potes, car sans nanas, il est difficile de montrer patte "blanche"! Bien sûr, la tactique était de prétendre que toutes les tables vides sont réservées. Commentaire du jeune immigré... "En Europe, je suis refoulé des boîtes de nuit par des portiers beurs... Chez moi, dans mon pays, je suis refoulé par des gérants européens... Où dois-je aller vivre pour qu'on me laisse entrer en boîte?" Ben, gagner assez d'argent et vient ouvrir ta propre boîte et gère la tout seul!...