La jeune divorcée de 35 ans, l'une des protagonistes de l'affaire récemment examinée par la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, était très éprise du professeur de sciences physiques de sa fille aînée âgée de 14 ans. D'ailleurs, c'était elle qui avait commencé les premiers pas pour l'amener dans son lit conjugal surtout que le jeune homme avait un alibi valable pour entrer chez elle... Depuis, les visites du jeune professeur étaient devenues coutumières et tout le voisinage savait de qui il s'agissait. Et même s'il lui arrivait de venir à leur villa du côté de la banlieue Nord de Tunis alors que la jeune fille n'était pas là, personne ne trouvait de matière à réflexion. Et puis, cette demeure était très peuplée. Même la mère de la jeune dame vivait avec eux, en plus des multiples visites qu'elle recevait à longueur de journée. D'ailleurs, ce couple d'amants se comportait d'une manière ordinaire, voire pudique, devant leur entourage. La villa n'était que le théâtre des premiers flirts. Depuis le renforcement de cette relation interdite, les deux amants organisaient leurs rencontres intimes dans une maison de la banlieue-Sud que le jeune homme possédait. Mais, voilà qu'un après-midi, le jeune professeur se présenta à la villa alors que la jeune dame était seule. Sa fille avait un cours de rattrapage. Sa mère était descendue avec les deux autres petits-fils pour faire des achats. Les deux tourtereaux, ne s'étant pas rencontrés depuis un temps, ont saisi l'occasion pour s'adonner au plaisir interdit. La dame a oublié qu'elle avait donné rendez-vous au peintre pour lui rendre visite. Donc, ce dernier s'est présenté et a sonné à la porte extérieure. Etant un habitué des lieux, il était même entré dans le jardin et il tapait à la porte intérieure. Il avait vu la voiture du professeur à côté de celle de la dame. Et l'état dans lequel celle-ci lui a ouvert la porte et s'est excusée de ne pas le recevoir, il avait tout compris. Par ailleurs, elle l'a congédié lors de la visite suivante et l'a informé qu'elle n'avait plus besoin de ses services. Le jeune ouvrier a signifié à la dame qu'il avait compris son manège avec le professeur et que c'était pour cette raison qu'elle essayait de l'éloigner d'elle. Elle avait compris qu'il était indifférent à sa vie personnelle. La jeune divorcée a accepté les explications du peintre et lui a permis de venir faire des retouches chez elle. Seulement, depuis cet incident, les menus travaux du peintre se sont multipliés et ses prix sont devenus très élevés sans que la dame puisse lui refuses ça jusqu'au jour où il lui a demandé de lui donner mille dinars pour l'aider à préparer son mariage. La jeune divorcée a opposé un refus catégorique à la requête du peintre et en a informée son amant. Ce dernier a décidé de châtier le maître chanteur. Il a payé deux énergumènes pour le tabasser. Il leur a donné son signalement et ses points de chute. Etant connu dans son entourage, les deux brigands l'ont vite repéré, l'ont suivi et ont commencé à lui donner une leçon. Le jeune peintre avait du pot. Une patrouille de police passait par le coin. Le trio bagarreur a été arrêté. Au cours de l'enquête, les agresseurs ont précisé qu'ils ne faisaient que remplir un contrat. Le professeur de physique a été cité et interpellé. Il a essayé de nier toute implication dans l'affaire. Mais, en le voyant, le peintre, victime de l'agression physique, a tout compris. Il a raconté aux agents les différentes péripéties de cette histoire, en omettant de parler de son chantage répétitif. La dame divorcée a complété le récit. Les trois protagonistes de l'affaire ont été arrêtés et traduits devant un tribunal pour répondre chacun du délit qu'il a commis. Devant la cour, la défense a demandé le report de l'affaire pour compléter des éléments manquant à leurs dossiers. Le tribunal a acquiescé à cette requête.