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Les causes de l'exil des ministres du Bey
Mémoire collective - Mars 1952
Publié dans Le Temps le 10 - 03 - 2007

Cet événement que nous avons déjà évoqué, mérite que nous y revenions afin d'en donner les causes étayées selon le témoignage d'un ancien militant du Destour et non moins brillant avocat qui avait dénoncé le colonialisme par tous les moyens en participant notamment par ses articles dans des journaux du Destour (vieux et nouveau) tel que "l'Etendard Tunisien", "La voix du Tunisien" "El Irada" et bien d'autres, signant toujours sous les pseudonymes de "Abdelhaq".
Dans l'un de ses articles intitulé "Monsieur Jean de Hauteclcoque à l'œuvre", il relata l'événement de l'exil des ministres du Bey encore en place, un 25 mars 1952.
Jean de Hauteclcoque, Résident Général débarqua le 13 janvier 1952 dans l'intention de mener une politique de répression à outrance afin de mater la révolte contre la colonisation.
D'ailleurs, dès son arrivée, il rendit visite au souverain, Lamine Bey, pour lui enjoindre de congédier son gouvernement à la tête duquel il y avait M'hamed Chenik et de rappeler ses deux ministres Mohamed Badra et Salah Ben Youssef qui furent chargés de présenter une requête à l'ONU, contre les abus du colonisateur français.
Mais le Bey fit la sourde oreille et ce fut une raison supplémentaire donnée à De Hauteclcoque pour multiplier les sévices à l'égard de la population tunisienne.
Dans son article, Chedly Khalladi, précité écrivait à ce propos :
"Des hommes du peuple, ouvriers, cultivateurs, commerçants, notables, fonctionnaires, magistrats même furent tués, blessés, emprisonnés, malmenés fouillés, internés dans des camps de concentration, vite aménagés. En mention spéciale, les dirigeants politiques traqués partout, empêchés de se réunir, leur congrès interdit, leurs propos censurés et Bourguiba mis en résidence surveillée à Tabarka selon le bon plaisir du prince".
Quant à Lamine Bey qui succéda par la force des choses à Moncef Bey, destitué et exilé par les autorités coloniales, ne voulant pas paraître comme un traître aux yeux du peuple choisit comme Premier ministre, M'hamed Chenik qui était le ministre et le bras droit du précédent Bey m. Ce qui ne fut pas sans susciter le mécontentement tant de la France que des "prépondérants" un groupe de colons en Tunisie qui avaient nourri la haine à l'égard des nationalistes et semé le trouble à travers tout le pays.
En février 1952, M'hamed Chenik avait chargé deux ministres en l'occurrence les docteurs Materi et Ben Salem afin d'enquêter sur le ratissage du Cap Bon par les colons et ses conséquences.
Dans leur rapport, ces deux ministres décrivaient avec minutie les dégâts perpétrés notamment à Tazarka, en faisant observer entre autres :
"Maison de Mohamed Derouiche : parmi les effets déchirés et éparpillés, des vêtements appartenant à la fille du propriétaire, portent des traces de sang.
... Maison de Sadok Ben Saïd : en l'absence du père, parti chercher de l'huile pour la préparation du couscous destiné aux troupes, la mère a dû disputer sa fille à un soldat qui tentait de la violer. La protégeant de son corps, elle a été frappée violemment à coups de talon qui ont laissé des ecchymoses dans la région lombaire.
... "La fille du cheikh du village a été dépouillée de ses bijoux sous la menace d'une baïonnette".
Ces exactions qui se sont multipliées à travers tout le Cap Bon avaient été dénoncées par les enquêteurs, ce qui suscita la colère du Résident Général, aveuglé par la haine.
Au palais de Carthage, celui-ci fut reçu dans la matinée du 25 mars 1952 par Lamine Bey, entouré de ses ministres.
De Hauteclocque n'hésita pas à s'adresser à ceux-ci pour leur dire de laisser la place à une nouvelle formation ministérielle et ce sans demander l'avis du souverain qui les a lui-même nommés et les a investis de toute sa confiance.
Le soir même, M'hamed Chenik et trois de ses ministres, Materi, Ben Salem et Mzali, étaient déportés par un avion militaire au sud tunisien.
Sur cet événement, Chedli Khalladi écrivait dans ce même article :
"Le lendemain, en se réveillant, le Bey apprenait qu'il était ainsi séparé de ses ministres. On n'osait pas cette fois, s'en prendre à sa personne, la décapitation de l'Etat s'avérait impraticable vu l'internationalisation du conflit franco-tunisien".
Chenik devait ainsi être limogé pour avoir dénoncé officiellement les sévices perpétués à Tazarka, par l'enquête dont il a chargé ses deux ministres qui subirent d'ailleurs le même sort que lui. Ce fut la goutte qui avait fait déborder le vase, Chenik s'étant auparavant adressé directement à l'ONU en envoyant ses deux ministres y déposer une requête.
D'autant plus que, concernant cette enquête menée au Cap Bon, Chenik avait terminé la lettre de transmission du rapport, adressée au Résident Général en ces termes :
"Je regrette que vous n'ayez pas cru devoir, conformément à mes suggestions, déléguer un représentant pour s'associer à cette enquête, car il aurait rapporté des impressions directes sur le spectacle navrant qui s'est offert aux enquêteurs et qui n'apparaît qu'imparfaitement dans la sécheresse d'un rapport écrit".


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