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Moncef Chebbi, membre de la Chambre des conseillers et membre du Bureau politique de l'Union Démocratique Unioniste (UDU)
Questions de l'heure: L'opposition face aux enjeux nouveaux
Publié dans Le Temps le 12 - 03 - 2007

« Les croyances religieuses ne doivent en aucune manière interférer dans les choix politiques »
Pratiquement, une quarantaine d'années de vie politique, Moncef Chebbi, aujourd'hui, membre de la Chambre des conseillers et membre de l'Union Démocratique Unioniste (UDU), originaire de Tozeur, il est né en 1947 à Sousse.
Après des études secondaires au lycée Carnot, il obtient une maîtrise d'histoire à la faculté d'Alger puis un doctorat à Paris.
Après les événements estudiantins de février 1972, il s'est réfugié en Algérie puis en France.
Son itinéraire politique l'a conduit à adhérer à plusieurs partis politiques : au Bath de 1965 à 1970, au groupe marxiste léniniste tunisien, jusqu'à 1973, puis au Amel Tounsi, en passant par le Parti révolutionnaire et le Rassemblement Socialiste Progressiste.
En 1988, il est l'un des fondateurs de l'UDU, il a occupé le poste de membre du bureau politique de ce parti.
Ecrivain et poète aussi, Moncef Chebbi nous parle, aujourd'hui de l'alliance de son parti avec trois autres partis de l'opposition, de ses objectifs et d'autres questions. Interview :

• Le Temps : L'UDU a constitué en décembre 2006, avec le Parti de l'Unité Populaire (PUP), le Parti Social Libéral (PSL) et le Parti des Verts pour le Progrès (PVP) une sorte d'alliance nommée « La Rencontre Démocratique ». Comment des partis différents idéologiquement peuvent-ils nouer une telle alliance ?
-M.Moncef Chebbi : La Rencontre Démocratique a essentiellement un sens politique. Il est vrai et personne ne s'y trompe.
Ces partis dans la mesure où on peut parler d'orientations idéologiques, n'ont pas les mêmes choix et les mêmes philosophies. Mais nous partons du principe de la nécessité vitale pour notre pays d'approfondir les acquis démocratiques pour résorber le déficit qui n'est pas seulement politique, mais qui peut avoir des conséquences y compris sur le plan du développement. Il est clair que la Tunisie recèle des forces capables d'instaurer une dynamique de progrès politique, social, culturel etc..., et que ces forces sont malheureusement très éparpillées. Cet éparpillement atténue leurs forces de percussion et de rassemblement.
• Pourquoi cet éparpillement ?
-Il est inutile de nier l'existence de barrières partisanes qui défendent les positions acquises et certains privilèges et dont les parties prenantes n'ont pas compris leur propre besoin d'évoluer sans parler, je le répète, du besoin qu'a la Tunisie de respirer à pleins poumons.
C'est à partir de ce constat et dans un but de construction nationale, de dialogue et d'interactivité avec le discours d'ouverture du Président de la République que l'idée de la Rencontre Démocratique est née.
• Cette Rencontre ne concerne que quatre partis. Mais vous avez déclaré qu'elle reste ouverte à d'autres ?
-Juste à ce jour quatre partis y ont adhéré. Mais nous ne perdons pas espoir, sachant les complications culturelles dans la scène politique tunisienne, capables de faire d'un grain de sable une coupole et d'insister plus sur les divergences que sur les immenses convergences souvent pour défendre des intérêts douteux aux dépens de la raison nationale. Celle-ci devrait de toute évidence, étant donné l'environnement agressif et les orages qui nous entourent, ou qui sont en nous, constituer la référence de base pour l'émergence d'un pôle démocratique sans exclusion aucune.
• C'est à dire une alliance avec tous les partis et tous les courants politiques ?
-Pour moi, le militant tunisien qui porte haut le drapeau national sincèrement et sans détours qu'il vienne de telle ou telle partie peut participer au début sans a priori. La Rencontre Démocratique pourrait devenir ce lieu de débat, qui manque à notre scène politique, un lieu qui rapproche les points de vue. Si des courants ou des individus ont réellement évolué, il faudrait qu'ils le disent ouvertement, qu'ils le confirment sur le terrain parcequ'il est trop dangereux pour la Tunisie que l'effort de construction nationale soit vicié à la base par les malentendus.
• Vous n'avez pas répondu à ma question...
-Si votre question veut désigner un groupe de la mouvance religieuse en particulier, je peux vous répondre non. Certaine figures de ce courant n'ont pas évolué au point où on peut parier sur leur sincérité.
• Mais comment expliquez-vous que des partis de gauche aient noué des alliances avec ce courant ?
-Pour nous aucune alliance avec ceux qui se réclament de la mouvance religieuse, n'est possible étant donné leur passif et l'absence totale de garantie quant à leur évolution d'autant plus que, pour nous, les croyances religieuses ne doivent en aucune manière interférer dans les choix politiques. D'ailleurs, certaines forces qui ont cru habile de former une alliance avec les résidus d'un courant religieux, l'ont fait sans la moindre assurance et uniquement pour donner l'impression qu'ils pourraient se passer du dialogue avec les autorités en faisant une ouverture à droite. C'est contre nature et sans aucun doute contre-productif. Au sein même de ces formations, le débat est intense et les éclats de voix arrivent jusqu'à nous sur le bien fondé de ces alliances qui ont souvent été le fruit d'un choix personnel imposé aux structures.
Ceux qui ont fait ce choix sont les mêmes qui taxent les partis de la Rencontre Démocratique d'inféodation à l'Etat.
•Ils vous taxent même de partis de décors
-Il font une très grave erreur d'appréciation parce que en toutes circonstances, l'Etat demeure une des parties prenantes essentielle du dialogue national. Rompre ce dialogue n'est pas forcément une attitude progressiste.
Nous savons qu'il est très difficile d'être dans ce dialogue et de marquer en même temps sa distance vis-à-vis de l'Etat et du discours officiel. N'en déplaise à certains partis qui ont toujours et surtout aux pires moments adopté une ligne de soutien critique, il est vital, aujourd'hui, plus que jamais, d'accélérer l'ouverture pour résorber le déficit démocratique ce à quoi nous nous attelons de toutes nos forces. Nos partenaires savent qu'ils ont besoin d'évoluer et le pays a besoin de cette évolution loin des fractures artificielles et des conflits à bas prix.
• Je repose ma question sur le qualificatif que certains vous attribuent : parti de décor et même parti de « Moualette »...
-« La moualette » n'est pas du tout notre religion. D'ailleurs dans la presse moyen-orientale ce mot a pris une signification scientifique et traduit plus la réalité du terrain !
Il indique les forces disposées à tendre la main à des forces situées en dehors de la scène politique nationale dans un esprit d'appel à l'intervention étrangère, à peine camouflé dans un discours exotique sans impact sur l'opinion publique.
Interview réalisée par


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