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Et pourtant ça marche !
Ménages sur-endettés...
Publié dans Le Temps le 07 - 06 - 2009

Un caissier plutôt bavard, nous a affirmé qu'une famille venait régulièrement débourser la modique somme de mille Dinars à chaque fin de mois en produits du quotidien et jusqu'à 1500 Dinars la veille du mois de Ramadan. Voulant savoir comment ces personnes gèrent leur salaire, nous nous sommes heurtés à un mur de silence.
Le pire, ce sont ces personnages obscurs qui roulent dans de grandes berlines allemandes et qui semblent riches comme Crésus... Ils ont des attitudes de défi, de l'arrogance à en revendre et du mépris lorsqu'ils s'adressent aux petites gens. Vérification faite, nombre de ces personnages sont criblés de dettes et ne vivent que de petites magouilles.
Et c'est un personnage qui les connaît bien qui, huissier de son état, qui va nous révéler le pot aux roses qui permet à ce genre de Tunisiens de dépenser sans compter : " La plupart de ces gens vivent au dessus de leur niveau réel de revenus en empruntant à des banques, car ils sont malades de ce que l'on appelle la frime ou le bluff. Et j'ai souvent l'occasion de saisir des biens acquis sans moyens de les acheter, avec des chèques sans provision... "
Une tendance à ce que l'on appelle le surendettement qui sera confirmée par plusieurs banquiers. En substance, ils disent ceci " certains Tunisiens ne prennent plus le temps d'économiser la somme nécessaire à leurs dépenses. Ils veulent tout et tout de suite, sans penser aux conséquences qui peuvent être graves, menant jusqu'à la prison. Certains croient dur comme fer qu'ils vont gagner au Promosport ou bénéficier d'un héritage qui n'existe pas... "
Ce père de famille n'est pas de ce genre là, mais il avoue avoir de grandes difficultés : " personnellement, J'essaye de faire mes comptes au début de chaque moi, mais ça ne suffit jamais et je suis souvent victime de dépenses inattendues... "
Un jeune homme fraîchement marié reconnaît " je ne m'en sors plus avec les traites et à la fin du mois je me retrouve souvent dans le rouge, avec des sommes qui augmentent chaque mois ".
Les jeunes mariés sont d'ailleurs une catégorie à part dans le domaine du surendettement, puisqu'ils mettent parfois plusieurs années pour retrouver un équilibre budgétaire acceptable. Et c'est encore une fois la frime qui semble être la cause principale de cette situation pénible...
Un menuisier témoigne : " les couples viennent au début avec des yeux plus grands que le ventre. Ils commandent des meubles très chers, payent une partie de la somme, puis demandent qu'on leur livre leurs meubles avant la date du mariage, en promettant de payer par traites. Puis il faut leur courir derrière durant des mois et des mois pour récupérer l'argent que j'ai avancé sur mes fonds propres ! "
Mieux organisé, ce jeune cadre nous donne les détails de son budget : " la vie coûte de plus en plus cher. Je dépense le quart de mon salaire dans le loyer, un autre quart dans les transports et la moitié qui reste dans les dépenses quotidiennes, factures comprises. A ce rythme, je ne pourrais jamais fonder une famille, ni construire une maison, même dans 100 ans ! "

Le piège de la carte bancaire
Que dire alors de ceux qui n'ont pas encore de travail, et qui n'en auront pas de sitôt, même avec de grands diplômes... " J'en suis encore à recevoir de l'argent de poche de mes parents malgré mes diplômes et mes 27 ans ", nous dira avec amertume l'un de ces jeunes. Etudiant, il rêvait de payer à ses parents une " Hajja " (pèlerinage à la Mecque ) et de se payer à lui-même des voyages vers des contrées lointaines. Aujourd'hui, il se contente de regarder tout cela à la télévision.
Retour au banquier qui affirme que " gérer son budget ça devrait commencer dès l'école et même avant, dès la petite enfance... Or dans la plupart des cas, on apprend sur le tas, avec des erreurs impardonnables et on se retrouve à payer des sommes énormes en agios auprès des banques. Un argent qui est perdu en quelque sorte, puisqu'il ne sert qu'à enrichir votre banquier... D'ailleurs je ne devrais pas dire ça, si mon patron m'entendait... "
Et côté femmes, ça se passe comment, diriez-vous ? Cette jeune femme mariée depuis peu nous résume la situation : " étudiante, je dépensais mon argent de poche sans me soucier du lendemain. Et lorsqu'il n'y en avait plus, j'en redemandais. Je n'avais pas toujours ce que je voulais mais je me débrouillais. Aujourd'hui, je fais face à des dépenses dont je ne soupçonnais même pas l'existence et avec mon mari on doit calculer la moindre dépense. "
Une autre, également jeune mariée, affirme " je crois que j'ai pris de mauvaises habitudes lorsque j'étais jeune et aujourd'hui, j'en paie les conséquences. Mes difficultés viennent du fait que je souffre d'une certaine addiction qui fait que je dois acheter tout ce qui me plaît, sinon c'est la dépression garantie ! "
Mais l'ennemi public N° 1 semble être la carte de retrait bancaire. La plupart de ceux que nous avons interrogé l'utilisent sans prendre vraiment conscience des pièges que son utilisation abusive peu générer. " La carte bancaire c'est très vicieux parce qu'on ne se rend pas trop compte de ses dépenses ", assure un nouvel utilisateur de ce moyen de payement aussi moderne que virtuel.
Un cadre dans une société privée assure : " il m'arrive de dépenser des sommes que je n'ai pas encore reçues, de prendre des avances sur mes primes, sur mon treizième mois... Puis je paye le double en intérêts ! " Alors avec le temps, il a appris à s'en méfier et à l'oublier volontairement à la maison.
Mieux encore, il essaie de n'aller à la banque qu'une fois par semaine pour retirer le minimum et différer les dépenses les moins urgentes. Il ne paye plus ses factures que la veille de la date indiquée et ne se laisse plus tenter par la publicité des brochures qui remplissent régulièrement sa boîte postale, comme autant de tentations diaboliques.
Cela dit, il faut tenir compte d'une logique ou plutôt d'un impératif macro-économique. La consommation est la conséquence logique de la production. Une bonne adéquation stimule la croissance. Mais il ne faut pas confondre avec cherté de la vie. L'indice des prix est toujours en hausse. Et plus il grimpe et plus la consommation prolifère. Par quelle magie ?
Tout le secret de l'endettement est là !


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