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Il " Eté " une fois ...
Saison estivale
Publié dans Le Temps le 28 - 06 - 2009

De toutes les saisons de l'année, l'été est la plus difficile à gérer par les autorités et par les citoyens chez eux, sur leur lieu de travail et ailleurs. Trois mois d'enfer, peut-être plus parce que les vacances scolaires commencent fin mai ou début juin pour beaucoup d'élèves et d'étudiants.
Dans les administrations, aux problèmes créés par les nouveaux horaires, s'ajoutent ceux relatifs à la marche, au rythme et à l'organisation du travail. Dans la rue, l'ambiance générale est difficilement supportable en raison de la chaleur et de l'encombrement. Les villes côtières et leurs plages connaissent un nouveau rythme de vie qui ne laisse pas de poser davantage de soucis aux individus et aux institutions. Au sein des familles, on se réjouit certes à la perspective d'entamer une saison de détente et de loisirs, mais là non plus " on ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs ", autrement dit, bonjour les ennuis de toutes sortes ! Chaque été apporte d'ailleurs, un surplus de lot de dégradation de la qualité de la vie.

Budget vacances nul !
L'autre jour, en passant devant le siège de l'Assemblée Nationale au Bardo, nous avons aperçu un groupe d'enfants qui se baignaient dans la fontaine à jets d'eau aménagée sur les lieux. Ils s'y barbouillaient torses nus ou avec tous leurs vêtements sous l'œil indulgent, compréhensif ou franchement indifférent de l'agent de circulation du coin et des centaines de gens qui passaient par là. Ces bambins étaient déjà en vacances et n'ayant pas les moyens pour aller sur la plage, ils n'ont pas trouvé mieux que ce bassin pour se rafraîchir et... bronzer ! Dans leurs familles comme dans tous les foyers tunisiens moyens, le budget vacances est maigre ou quasiment nul. Mais les petits ne l'entendent pas de cette oreille et tiennent à leur sortie quotidienne ou hebdomadaire du côté des plages notamment. Il faut donc que leurs parents se débrouillent pour leur procurer l'argent nécessaire à ces escapades, faute de quoi ils recourent à toutes sortes de solutions (autorisées ou défendues, sans gravité ou très risquées) pour se payer la journée en bord de mer. Les prêts-vacances existent chez nous mais sous une forme déguisée. Les pères de familles empruntent régulièrement de l'argent à leurs employeurs ou à d'autres membres de leur entourage prétextant d'un autre motif que les dépenses estivales. Autre problème : la plupart des maisons n'étant pas équipées d'appareils de climatisation, elles se transforment en fournaises dès que la chaleur excède les 30 degrés à l'ombre. D'ailleurs, même quand on a la " clim " chez soi, on ne garantit pas toujours un fonctionnement normal de l'appareil et à la moindre réparation, il faut débourser entre 30 et 50 dinars. Toujours à propos des dépenses, il faut compter celles à consentir pour les cadeaux de mariage ou à l'occasion d'autres fêtes familiales. En été, la consommation d'eau et d'électricité double et quoique vous preniez comme précautions économiques, il y aura au moins 10 ou 20 dinars de plus sur les factures de la STEG et de la SONEDE. Chiffres à l'appui, on a constaté également que les accidents domestiques augmentent pendant la saison estivale notamment parmi les enfants et les adolescents. Ces derniers se trouvent souvent seuls à la maison et forcés d'accomplir des tâches ménagères auxquelles ils n'ont pas été bien préparés.

La vitesse minimale
Sur le lieu de travail, la séance unique oblige les travailleurs à effectuer en 5 ou 6 heures ce qu'ils faisaient en 7 ou 8. Il en résulte des erreurs, de l'énervement, des prises de bec avec les clients, les collègues ou les chefs directs. Si les bureaux sont climatisés, ça peut poser quelques problèmes aux allergiques à la fraîcheur artificielle ; quand ils ne le sont pas, y travailler ressemble tout bonnement à une sévère pénitence. Pour ceux dont le métier exige qu'ils sortent des administrations et se déplacent de quartiers en arrondissements et de villages en douars, le supplice est plus inhumain. Les ouvriers au soleil ou devant les fours des boulangeries et des usines méritent eux aussi une pensée. De telles conditions de travail sont-en toute logique- de nature à réduire le rendement. Certains services " roulent " en été à 50 à l'heure au début de la séance puis descendent à 20 à l'heure entre 10 heures et midi. Mais tout s'arrête ou presque après ! Il vaut donc mieux se pointer à 7 heures devant les administrations pour espérer être servis avant le coup de frein de midi ! Quand c'est la fermeture annuelle d'un service, il faut s'en remettre au Bon Dieu pour vous aider à patienter jusqu'à la nouvelle saison. Il y a lieu également de rappeler que l'on enregistre un taux plus élevé de retards, d'absences et de demandes de congés en été. De plus, les calendriers des congés sont de vrais casse-têtes pour les administrateurs lesquels sont toujours amenés à léser quelqu'un en répartissant les journées et semaines de repos. Malheureusement, cela se passe rarement dans le calme et l'entente : les fonctionnaires " lésés " s'en prennent aux " pistonnés " et portent plainte contre X, Y et Z et s'il le faut contre les 23 autres lettres de l'alphabet !

Nuisances de toutes sortes
Dans la rue, le chaos des 9 mois précédents gagne en ampleur pendant l'été. La circulation est impossible dans les grandes villes pendant toute la séance matinale, mais la nuit les encombrements reprennent de plus belle sur les voies menant vers les aires de loisirs et les banlieues qui donnent sur la mer. Pour atteindre ces espaces, vous mettez jusqu'à une heure et vous en mettez presque autant pour garer la voiture dans un lieu sûr et dégagé. C'est ce qui fait d'ailleurs que la conduite est plus tendue, plus nerveuse en été. Résultat prévisible : les accidents de la circulation sont non seulement plus nombreux mais aussi plus mortels, entre autres à cause de la vitesse excessive, du non-respect du code de la route et de la conduite en état d'ivresse. Les jeunes conducteurs figurent parmi les premières victimes de ces drames de la route. En ville, le contrôle sanitaire des commerces de la bouffe n'est pas régulier et les intoxications alimentaires se font plus fréquentes. La pollution sonore est insoutenable et les odeurs que dégagent les conduites souterraines de la cité ne sortent jamais de chez Chanel ou Guerlain ! Et si en plein centre ville ou dans les quartiers, vous voyez quelqu'un se boucher le nez avec ses doigts sachez que ce n'est pas toujours à cause de la grippe. D'autre part, si un Tunisien agite ses mains dans tous les sens au milieu de la rue, ce n'est pas forcément un agent de la circulation mais plus probablement un citoyen à qui les moustiques empoisonnent l'existence, de jour comme de nuit. Le boucan des voisins ne l'épargne pas non plus, et tous les soirs, il doit veiller malgré lui jusqu'après une heure du matin, parce que les noceurs autour de chez lui ne respectent jamais les règlements en vigueur concernant les nuisances sonores.
Bords de mer incontrôlables
Les villes côtières voient leur population doubler ou tripler en été, ce qui ne va pas sans générer de nouveaux problèmes et rendre les anciens plus difficiles à surmonter. L'animation y est permanente et les plages bombées à toute heure de la journée et le soir aussi. Entre les " autochtones " et les estivants étrangers à la ville, le temps (le ton ?) n'est pas toujours au beau fixe. Les prix augmentent partout et tous les commerçants sans exception sautent sur l'aubaine pour réaliser leurs plus gros profits. Quel contrôle peut mettre un terme à leurs arnaques et à leurs escroqueries ? Comment d'autre part atténuer la violence sur les plages ? Comment assurer le confort et la sécurité des touristes ? Comment prévenir les noyades, les vols et toutes les formes de délinquance juvénile ? Une armée d'agents ne suffirait pas, mais comme on le dit à propos de la jeunesse, " il faut bien qu'été se passe ! ". Faisons avec, donc !


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